Etreinte la veille par le nuage de feu provenant du feu de la forêt de Clefs (1400 hectares de forêt brûlé, l’incendie le plus important sur vingt ans en Anjou qui a prouvé au passage la grande utilité de l’installation pour ravitailler les avions lanceurs d’eau d’Angers-Marcé), le centre de Nantes était ce mercredi après-midi dominé par un panache de fumée visible de partout, comme si la ville brûlait. Il l’était aussi depuis le Loroux, à 20 km de là.
En réalité, il s’agissait d’un feu parti dans un camp de Roms entouré de broussailles à la prairie de Mauves, vers 16h15, et qui s’est très vite nourri de tout ce qu’il pouvait y avoir sur le terrain occupé (baraques, épaves de voiture, déchets divers, bouteilles de gaz, caravanes…) et les broussailles aux alentour, d’où la fumée noire et épaisse. Plusieurs départs de feu ont été relevés par les pompiers.
Vers 18 h le feu était en passe d’être maîtrisé – le panache sur l’agglomération a d’ailleurs disparu peu avant 19 heures – 13 hectares de végétation et le camp ont brûlé, 42 baraques et 28 véhicules divers – des caravanes principalement, ont été détruits. Le boulevard de la prairie de Mauves a été fermé à la circulation tout l’après-midi.
Les 110 Roms qui vivaient sur le site ont été relogés par la mairie vers le gymnase Raphaël Lebel au grand Blottereau ; des lits de camp leur ont été dressés, un médecin dépêché sur place et des repas distribués ; une partie d’entre eux pourrait être relogée dans leurs familles ou d’autres familles Roms jusqu’à Châteaubriant.
Un incendie qui n’étonne guère ce policier de terrain à Nantes : « ils récupèrent des épaves, ou on leur en amène, ils soudent, ils brûlent des câbles, et ils sont souvent branchés un peu n’importe comment, cela a déjà provoqué des incendies [dont celui d’une concession de caravanes, porte de Sautron, le 16 janvier 2018]
Prairie de Mauves, c’est dangereux, il y a le boulevard d’un côté, les voies qui mènent à la gare de Nantes de l’autre, l’usine des eaux, Malakoff pas loin, le périphérique – mais les autorités préfèrent faire l’autruche, en attendant l’incendie de trop qui aura des conséquences très graves. Il y a urgence à faire un grand ménage, il y a des terrains bourrés d’épaves, des décharges un peu partout, des cabanons, des camps de Roms… s’il y a un grand feu, sec comme c’est avec le vent qu’il y a, ça peut brûler de Malakoff à Sainte-Luce… »
Un peu plus tôt, l’ile de Nantes a eu droit aussi à son panache de fumée – un incendie est parti de la terrasse d’un immeuble de bureaux, 27 rue La Noue Bras-de-Fer. L’alarme incendie n’a pas sonné, et les salariés ont été prévenus de l’extérieur. Ils ont évacué avant que les pompiers n’arrivent et n’éteignent rapidement l’incendie, qui a fait tomber les barrières vitrées du toit sur la rue, fermée à la circulation.
Crédit photo : Breizh-info.com
[cc] Breizh-info.com, 2022, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine