Essayiste, Gabriele Adinolfi est le rédacteur en chef de la revue Polaris et l’auteur d’un nouveau livre intitulé « Mythe ou Utopie, un relecture verticale d’Orwell » (La Nouvelle Librairie).
Pour le plus grand nombre, Orwell est l’auteur de « 1984 », une dystopie qui annonçait une société totalitaire où la pensée était controlée. Pour comprendre le message de l’ouvrage, Gabriele Adinolfi a remonté le fil des événements et des chronologies en cherchant à comprendre qui était Orwell de son engagement dans la Guerre d’Espagne à la publication de « 1984 » en passant par la « Ferme des animaux ». Pour l’auteur, à rebours des interprétations usuelles, le règne du Grand Frère décrit dans « 1984 » n’est pas une dictature qui menacerait la démocratie mais l’achèvement de celle-ci, dont la vraie nature ne serait rien moins que tyrannique. Dans cet essai, Adinolfi relit les prophéties nées du désenchantement de l’écrivain libertaire et les confronte au regard des penseurs de la Tradition. Une lecture plus que nécessaire pour dépasser les discours convenus et superficiels sur les secousses de notre époque.
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2022, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
4 réponses à “Gabriele Aldinofi : « Le capitalisme est un communisme de riches »”
Un homme avait eu une fulgurance sur le capitalisme versus le communisme :
« Ce monde est à présent, du moins dans la majeure partie, à la disposition de Marx d’un côté, et de Rothschild de l’autre.
Cela parait étrange. Que peut-il bien y avoir de commun entre le socialisme et une banque de premier plan ?
La raison en est que le socialisme autoritaire, le Communisme Marxiste, exige une forte centralisation de l’État.
Et là où il se produit une centralisation de l’État, il doit nécessairement y avoir une banque centrale, et lorsqu’une telle banque existe, nous trouvons obligatoirement derrière les parasites, spéculant sur le travail du peuple (banquiers-commerçants). »
Mikhaïl Bakounine, Profession de foi d’un démocrate socialiste russe, 1869.
____
Le capitalisme existe depuis la nuit des temps, il n’est pas à confondre avec la financiarisation (bourse et spéculation) qui est très différent.
Pour simplifier :
Tout a commencé à dégénérer avec l’invention des premières OPA dans la compagnie des Indes Anglaises.
Des petits malins ont commencé à vendre en dessous des prix du marché pour faire s’effondrer leurs petits concurrents et les racheter à bas prix.
Une fois fait ils avaient un monopole et donc contrôlaient les prix à eux-seuls. (un « trust » )
Depuis 1890 certains gouvernements (US) ont tenté de lutter contre ces monopoles.
le Sherman Act (1890), le Clayton Act (1914) et le Federal Trade Commission Act (1914)).
Vainement il faut le dire, puisque les entreprises monopolistiques ont rapidement trouvé la parade sous forme de fondations (où ils se défiscalisent), fonds d’investissement (vanguard), et sociétés de gestion d’actifs (blackrock) , cela n’a fait que les renforcer derrière l’anonymat.
De là est né l’ultra-financiarisation et ses « valeurs » qui ne reposent que sur du vent, déconnectés de tout index réel et de toute réalité. (économie réelle VS économie financière… Les gens pensent souvent qu’au pétrodollar mais ça va bien au delà de ça. )
De plus, de ces « parades » est également né la défiscalisation totale des entreprises (fondations, fonds d’investissement) qui fait qu’un smicard paye plus d’impôts que Rockefeller le banquier-commerçant qui s’en vantait ouvertement.
A l’heure des transactions boursière à la milliseconde :
Quelle réalité peut-il y avoir dans une cotation boursière d’entreprise n’ayant pas changé son volume d’action dont l’action vaut 12$ à 13h15 et 19$ à 16h16 ?
(économie financière VS économie réelle)
Il n’y a rien, en une minute l’entreprise n’a pas accru sa production, ni pris de décision stratégique, ni autre paramètre explicatif rationnel.
On peut décliner le raisonnement à quasi toutes les strates de l’économie financière actuelle, totalement déconnectés de l’économie réelle.
A cela se sont ajoutés la fin de l’étalon or pour le dollar monnaie d’échange international, ce qui a donné le pétrodollar adossés sur rien du tout. Puis la loi du 3 janvier 1973.
Le pétrodollar 1971 + la loi du 3 janvier 1973 + l’économie financière = les 50 ans de dégringolade que nous avons vécu et la situation actuelle, ces choses ne représentent pas le capitalisme qui est plurimillénaire !
C’est bien pour cela que les « 30 glorieuses » se terminent exactement en 1971 !!!
Le souci c’est pas le capitalisme vieux de la nuit des temps, le fermier du IIem siècle avant JC qui stockait du grain était un capitaliste. Son stock était son capital.
Qu’est-ce qui a changé ?
La financiarisation du monde, la déconnexion entre l’économie réelle et l’économie financière qui n’a bénéficié qu’aux banquiers-commerçants.
______
Main dans la main avec nos gouvernements le système du capitalisme financier veut à tout pris nous faire croire que les seuls choix que nous ayons c’est « le capitalisme tel qu’il est » (capitalisme financier compris) versus « le communisme » C’EST FAUX !
Quand ce sont ceux qui ont crée le problème qui vous proposent l’énoncée du problème, vous pouvez être certains qu’ils le font pour préserver leurs intérêts et vous mettre en évidence que ce qui les arrange.
Le gouvernement ne veut pas qu’on touche à son hypercentralisation allant au point de vérifier la courbure des bananes et les banquier ne veut pas qu’on touche à son économie-financière.
Les deux sont d’accord pour le communisme, le banquier sait que rien n’est plus lucratif pour lui qu’une économie communiste, et l’état sait qu’il contrôle tout dans une économie communiste.
Le monde fonctionne en 3D (trois dimensions) pas en 2D.
On reconnait un escroc à ce qu’il veuille sans cesse vous faire raisonner en 2D, vous interdire la 3D lui permet de garder le contrôle et d’être celui qui vous énonce SES options et pas LES options.
Leurs options reviennent toujours à la même chose « tout changer pour que rien ne change »
(leurs = état + banquiers-commerçants)
Et si le salut était de faire reconnecter l’économie financière à l’économie réelle (purger) + de faire reculer l’emprise de l’état sur nos vies ……
(état qui régit absolument tout comme s’il avait à faire à des esclaves : avec qui on doit vivre, ce qu’on doit manger, comment se soigner, etc.. si ça c’est pas du communisme voir du fascisme on se demande ce que c’est .)
[Taquin : Tiens, interdire à nos politiques de financer leurs campagnes par l’emprunt à des banques et personnes privées, donner à tous les candidats le même budget de campagne, ça serait égalitariste et leur éviterait d’être redevables à des banquiers-commerçants et des intérêts étrangers…C’est celui qui paye qui décide dit-on …].
En bon fasciste Adinolfi nous dit qu’il faut se changer soi moralement, métaphysiquement, au lieu d’inventer une idéologie politique « hors humain », qui finit mal de ce fait, la charrue avant les boeufs. Thème classique d’une sorte « d’infra-rationnel supra-rationnel » meilleur que le rationnel organisationnel de la société à la Descartes, péché mignon de l’européen.
.
Comme disait Marx où Eliade, mythe et idéologie ne sont pas foncièrement différents, le mythe représente une idée, morale où politique. L’hybris conduit à se brûler les ailes…
.
«Tous les mystères dans lesquels s’égare une mythologie en mal de mysticisme trouvent leur solution rationnelle dans la praxis rituelle et dans l’intelligence de cette praxis» Marx
.
Aussi pour se changer soi faut il d’abord poser son Idée. Il cite Evola, mais Evola affirme que l’Idée change l’Être.
.
« C’est dans l’Idée qu’il sied de reconnaître notre véritable patrie. Non le fait d’être d’une même terre ou d’une même langue, mais le fait d’être de la même idée : voici ce qui compte aujourd’hui. Là est la base, là se trouve le point de départ […] Ne pas avoir l’entendement de ce réalisme de l’Idée signifie s’en tenir à un plan, somme toute, infra-politique : celui du naturalisme et du sentimentalisme, pour ne pas dire de la rhétorique patriotarde. » Orientations
.
L’Idée c’est aussi l’idéologie sociale, l’homme n’est pas un empire dans un empire. Idée en vue de se réapproprier l’essence humaine dit Marx. Alors ce que dit Adinolfi c’est la poule et l’oeuf, la société reproduit son idée dominante ds l’homme et l’homme reproduit cette société.
.
« Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur être ; c’est inversement leur être social qui détermine la conscience. »
.
Adilnofi nous dit qd même, de façon contrictoire, que seule compte la praxis, le « faire » suivant ses principes, à tt niveau, ds tt domaine (production, culturel, social). Idée très marxiste… où salafiste…
.
«C’est dans la praxis de l’homme que l’homme doit démontrer la vérité, c’est à dire, la réalité, la puissance et la précision de sa pensée.» Marx
.
Mais avoir l’idée de cette praxis suivant son éthique, c’est certes avoir une vision de l’essence humaine appropriée, on peut appeler ça comme Adinolfi une éthique avant l’idéologie, mais la distinction est un peu oiseuse car l’idéologie veut changer l’éthique, faire l’ « homme nouveau », un enseignement.
.
« Le communisme est par conséquent en tant qu’appropriation réelle de l’essence humaine par l’homme et pour l’homme; c’est le retour total de l’homme en soi en tant qu’homme social, c’est à dire humain, retour conscient, accompli dans toute la richesse du développement antérieur.»
.
ET pratiquement ce qui manque comme force mobilisatrice à l’ED c’est le mythe, l’utopie. Aucune révolution ne peut exister sans, l’Histoire l’a prouvé. De la société sans classe, au reich de 1000 ans en passant par l’égalité, le paradis, l’empire.
.
.
“L’État total, est celui qui assigne l’orientation de toutes les forces individuelles vers la finalité de l’espèce” Fichte
De Karl Marx à Karl Popper, les marxistes comme les libéraux-marchands veulent l’unification du monde, la suppression des frontières, l’instauration d’un gouvernement mondial et la création d’un nouvel homme. On reconnait dans ces buts ceux de la pensée hébraïque, reprise par les protestants évangéliques américains.
Chez les marxistes, Lénine a mené la ligne dure (extermination des propriétaires), et Edward Bernstein a mené la ligne douce, du gradualisme Fabien (prendre progressivement le contrôle de toutes les installations gouvernementales, médiatiques et éducatives).
Chez les libéraux-marchands, on a la ligne dure du capitalisme sauvage, et la ligne douce de l’intervention de l’Etat. Soros est un élève et un admirateur de Popper.
L’humanité à l’instar de la Russie ou de la Chine communiste reviendra toujours à l’économie de marché : loi de l’offre et de la demande et concurrence, parce que non seulement, c’est dans la nature de l’homme de fonctionner ainsi, mais c’est aussi le système le plus juste à l’origine. Ses dérèglements et dérives qui aboutissent à un détachement de la finance des moyens de production (spéculation à outrance, actionnariat à tout crin) sont également naturels et inévitables Un peu comme les mauvaises herbes dans un jardin. Ce sont aux Etats de jouer le rôle d’arbitre et de sanctionner ces dérives. Le capital, la finance ne le sait que trop bien et trouve la parade en se réfugiant dans les paradis fiscaux ou en structures supranationales, tout en véhiculant le concept du mondialisme où elle pourra régner en maître. L’analyse de Marx (critique du capitalisme) était pertinente, tout le monde, hélas, peut le constater de nos jours. En revanche, on peut ne pas être d’accord avec lui sur les remèdes à apporter, pour la simple raison qu’on ne peut pas éradiquer le capitalisme. On ne peut que le sanctionner. Corriger les méfaits du capitalisme, consiste principalement à remettre l’Etat au-dessus du monde de la finance. Encore faut-il être capable de préférer, comme disait François Mitterrand, le sens de l’Etat à celui de l’argent. C’est ce qu’a fait Poutine au début de sa présidence en convoquant les oligarques russes pour une petite mise au point. La Chine, toujours communiste est pionnière dans ce domaine : Elle laisse l’économie de marché prospérer, sous un contrôle étroit de l’Etat. C’est un jeu dangereux, plus pour le communisme chinois que pour le marché chinois. C’est dire si le capitalisme est vivace ! Quant à savoir si le capitalisme est un communisme de riches, c’est malheureusement exact, tant il est vrai que les capitalistes ont plus d’aptitude à se fédérer que les prolétaires de tous les pays à s’unir.