Le syndicat FO Pénitentiaire a publié un communiqué au sujet du recrutement de personnels pénitentiaires dans les prisons de la direction interrégionale pénitentiaire de Rennes – qui couvre la Bretagne historique, la Normandie, l’Anjou, le Maine et la Vendée. La situation, selon le syndicat majoritaire des personnels pénitentiaires, ne fait que s’agraver.
« 19.10%, voilà le taux de présence sur le dernier concours du personnel de surveillance sur la DISP de Rennes [direction interrégionale] Cela fait plus de 10 ans que notre administration ferme les yeux sur un sujet qui nous concerne tous et toutes. Le recrutement […] sur l’établissement de Vannes, d’ici la fin de l’année, ce sont 7 agents qui vont partir pour prendre leur retraite bien méritée.
Rien n’est mis en place pour soulager des collègues qui vont devoir faire face à des heures à n’en plus finir pour assurer les missions quotidiennes. Refaisons aussi un point sur les collègues du pôle PSE qui font des nuits pour gérer 2050 bracelets [électroniques] et le système d’alarme SAGEO au niveau national. Au delà de la surcharge de travail qui est monstrueuse, que se passera-t-il lorsqu’un collègue aura un souci de santé en pleine nuit ?
Surcharges de travail, services qui déraillent, papy boom, burn out, non paiement des heures dues, management radical pour que tout se fasse dans l’urgence […] Non, ce ne sont pas les campagnes publicitaires médiocres qui vont donner l’idée aux gens de passer le concours. Il faut se pencher sur l’indemnitaire, le statutaire et le sécuritaire, et vite ». Surtout avec les 6% d’inflation « officielle », le double en réalité sur l’énergie, les carburants et l’alimentation.
La direction interrégionale de Rennes n’est pas la seule concernée – à Marseille, FO Pénitentiaire a publié un communiqué sur le sujet le 16 juillet dernier : « deux promotions d’élèves surveillants devaient rentrer à l’école nationale de l’administration pénitentiaire durant le dernier semestre 2022. Malheureusement par manque de candidats il n’y en aura qu’une. Pour la DISP de Marseille, sur 795 inscrits seulement 136 se sont présentés au recrutement, soit 17.11%, la moyenne nationale étant de 18.24% ». Un effet anticipé du plein-emploi promis par Macron pour 2027 ?
D’autant que de l’autre coté, l’ensauvagement est palpable, avec une délinquance toujours plus forte et plus violente – attaques au couteau tous les jours en France, fusillades revenues, à Nantes tout au moins, aux moyennes et aux niveaux d’avant covid, hausse continue des volumes et de la diversité des drogues échangées… ainsi que des moyens des délinquants qui peuvent maintenant acheter drones de guerre ou lance-missiles anti-char livrés à l’Ukraine sur le darknet. Les trafiquants du web profond offrent la livraison, partout en UE, dans les quinze jours.
Louis Moulin
Les prisons françaises sont à l’image de la France : en voie de tiers mondisation avancée [L’Agora]
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2 réponses à “Prisons en Bretagne : le sous-effectif des surveillants s’aggrave”
et pourtant les juges n’envoient plus grand monde derrière les barreaux!
autant je n’ai aucun respect pour les flics, les gendarmes et les militaires qui bossent pour l’Otan et l’Europe
j’en ai beaucoup pour les douaniers/gabelous, ou le personnel de l’administration pénitentiaire qui bossent pour la France.
l’uniforme ne fait pas tout.