Une série de bandes dessinées historiques révèle comment la famille Médicis a pu accéder et se maintenir au pouvoir. Elle offre l’occasion de mieux connaître la ville de Florence, berceau de la Renaissance européenne.
Florence, en 1407. Ses rues sont encore celles d’une cité moyenâgeuse. Mais Cosme de Médicis, fils d’un puissant banquier, veut inscrire son nom dans l’Histoire en transfigurant sa cité. Passionné par les arts, il est inquiet qu’aucun architecte n’ait réussi à poser un dôme sur la cathédrale. Son ami Brunelleschi, architecte avant-gardiste, relève alors le défi…
La série Médicis, scénarisée par Olivier Peru, présente l’histoire de la cité florentine aux 15ème et 16 ème siècles. Appuyée sur une solide recherche documentaire, cette fresque révèle comment la famille Médicis a pu accéder et se maintenir au pouvoir. Dans le premier tome, le scénariste montre que Cosme l’ancien va devenir le seul maître de Florence, phare de la Renaissance européenne. Le second illustre la puissance de Laurent le magnifique, petit-fils de Cosme l’ancien. Le tome suivant, consacré à Pierre de Médicis, fils de Laurent, montre un homme décadent et manquant de discernement. Il délaisse la ville. Le moine dominicain Savonarole, dans des prêches retentissants, critique alors ouvertement les Médicis et le pape Borgia. Beaucoup de florentins, séduits par sa radicalité, se tournent vers Savonarole. Mais la famille Médicis va réagir… Un tome se focalise sur Cosme 1er, chef impitoyable, qui a accédé au pouvoir suite à l’assassinat du décadent Alexandre de Médicis par son cousin Lorenzaccio. Le dernier tome est consacré à une Médicis, Isabelle, éprise d’humanisme, qui entend bien vivre comme elle l’entend…
Le dessin met en valeur la ville de Florence. Chaque tome est dessiné par un artiste différent, le plus souvent italien. Giovanni Lorusso (t.1) offre un dessin précis et agréable, dans un découpage efficace. Certes, Eduard Torrents (t. 2) déçoit, son trait étant trop raide. Mais pour le troisième tome, Lucio Leoni et Emanuela Negri Précis illustrent à merveille l’Italie de la Renaissance. Le trait de Francesco Mucciacito (t. 4) manque de finesse. Enfin, pour le dernier tome, les dessins d’Erion Campanella Ardisha sont magnifiques.
Les plans larges sur Florence sont superbes. On apprécie le soin apporté aux bâtiments, églises et palais.
Kristol Séhec
Médicis, Intégrale, 296 pages, 49 euros, Editions Soleil.
Illustrations : DR
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