Pour garder leurs jeunes salariés ou en recruter de nouveaux, beaucoup d’entreprises françaises vont devoir revoir leur politique concernant le télétravail et la flexibilité. Chez les 18-24 ans, les attentes en la matière sont particulièrement fortes, au point pour certains de démissionner en cas de 100 % présentiel obligatoire.
À l’ère du télétravail, les jeunes générations veulent de la flexibilité
Après avoir goûté au télétravail, tout particulièrement depuis le printemps 2020 et le début de la crise sanitaire, un certain nombre de Français n’envisage plus d’occuper un emploi en 100 % présentiel.
C’est en substance ce que rapportent les conclusions du rapport « People at Work 2022 : l’étude Workforce View », publié le 13 juillet par l’ADP Research Institute, après avoir interrogé 32 924 actifs dans 17 pays en novembre 2021, dont 1 951 en France.
Cette appétence pour la flexibilité est surtout prisée par les jeunes arrivants sur le marché du travail. Ainsi, plus de la moitié des 18-24 ans (53 %) déclarent être prêts à démissionner si leur employeur refuse de leur accorder du télétravail. On observe toutefois un certain gap générationnel puisque, dans leur ensemble, les Français interrogés seraient 38 % à se dire à l’aise avec l’idée de retourner au bureau à plein temps, 36 % des répondants étant prêts à démissionner si leur organisation leur imposait le 100 % présentiel.
Les hommes plus attachés à leur liberté que les femmes ?
Du côté des employeurs, alors que le travail hybride est devenu la norme dans de nombreuses entreprises, certaines qui pourraient mettre en place une telle organisation y demeurent réfractaires et préfèrent que leurs collaborateurs consacrent leur temps de travail à 100 % sur site.
Quant au profil des employés les plus enclins à démissionner faute de pouvoir télétravailler, on note une appétence plus forte pour la flexibilité chez les hommes puisque 43 % d’entre eux se disent prêts à démissionner en cas de présentiel obligatoire. Une proportion qui n’est que de 29 % chez les femmes.
En ce qui concerne les professions les plus attirées par le télétravail, les travailleurs du secteur des médias et de l’information (62 %) et de l’immobilier (56 %) sont les plus nombreux à être capables de mettre leur démission dans la balance afin de bénéficier de celui-ci.
Des démissions que les 18-24 ans sont 23 % (contre 14 % pour l’ensemble des salariés) à déclarer avoir déjà présentées suite à l’obligation du 100 % présentiel.
Télétravail : les employeurs ne sont pas en position de force…
Les entreprises doivent donc s’adapter aux nouvelles attentes de leurs salariés et tout particulièrement celle de la jeune génération qui ne souhaite clairement pas un retour à une organisation pré-crise sanitaire. La flexibilité est aujourd’hui le maitre mot et est devenue un argument d’attraction et de rétention des talents.
A ce titre, 27 % des 18-34 ans déclarent que la flexibilité des horaires est ce qu’ils recherchent avant tout dans un emploi. Pourtant, seules 19 % des entreprises françaises ont aujourd’hui adopté une politique officielle de travail flexible.
« Après deux ans de confinements et de travail à distance forcé, nous aurions pu penser que les jeunes seraient prêts à tout pour retourner sur leur lieu de travail et à abandonner le télétravail pour des raisons à la fois de sociabilisation et de progression de carrière. Les résultats de notre étude prouvent pourtant le contraire. Pour les entreprises qui peuvent se le permettre, il est clair maintenant que la flexibilité concernant le lieu de travail – mais aussi les horaires – est décisive pour attirer et retenir les talents », déclare Carlos Fontelas De Carvalho, Président d’ADP en France et en Suisse.
Une prise en compte de la flexibilité que bon nombre d’entreprises françaises vont donc devoir, bon gré mal gré, reconsidérer si elles veulent éviter de voir certaines compétences recherchées leur échapper…
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4 réponses à “Télétravail. Plus de la moitié des 18-24 ans prêts à démissionner si le 100 % présentiel leur est imposé”
Le titre de cet article est contradictoire : le présentiel n’est jamais « imposé » puisque le salarié peut toujours démissionner. Le contrat de travail reste un contrat. Mais il est certain que la préférence pour le télétravail va transformer le marché du travail. Et probablement pas au profit des télétravailleurs, qui risquent d’avoir plus de mal à obtenir des promotions hiérarchiques : c’est souvent autour de la machine à café que les futurs leaders s’imposent peu à peu, via des messages corporels qui traversent difficilement un écran. En bref, le télétravail tient du délice de Capoue : c’est agréable sur le moment et potentiellement nuisible à terme. Cela dit, il y a un arbitrage à rechercher : tout le monde ne deviendra pas directeur général, privilégier le télétravail peut signifier qu’on renonce à la course à l’échalote.
Je crois pas non. Moi je suis technicien support informatique. On m’offre toujours QUE des CDD, puis au bout d’un an et demi je dois changer de boite parce que celles ou je vais ne veulent pas de CDI sur ce type de profil. Je n’aurai donc JAMAIS de « promotion ». Partant de là, le télétravail est maintenant une évidence pour moi.
On peut pas d’un côté vivre dans une société qui a de plus en plus de CDD et de l’autre faire miroiter des promesses de carrières.
De plus, les promotions ca va me rapporter combien? Le travail en présentiel c’est 3 heures de transports pour moi. 3 heures de am vie perdue dans la joie des transports en commun (heureusement le smartphone a été inventé). Est ce que la « possibilité » (et non la garantie) d’une promotion suffisante vaut ça?
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Non.
Il faut d’abord privilégier le fonctionnement des entreprises. Je constate que ceux qui ne veulent pas revenir au travail en présentiel, sont des jeunes qui pour la plupart n’ont pas vraiment commencé à travailler. Si ils démissionnent, ils n’auront pas le droit au chômage. Aprés cela, ils voudront partir en retraite à 60 ans !!!!
Euh…. un jour on vivra tous au revenu universel pendant qu les robots feront le travail manuel intellectuel, artistique, sportif, politique. Même les patrons seront remplacés par des « robots patrons ».
Ca ne se fera pas d’un coup mais de plus en plus.
Au siècle dernier les robots ont tués les emplois sur les chaînes de montage. Il a fallut passé au travail administratif. Avec le développement de l’informatique, le travail administratif à pris plusieurs belles claques. Il a alors fallut apprendre l’informatique pour trouver du travail. C’est de plus en plus sophistiqués et de plus en plus de gens atteignent leur niveau d’incompétence.
Maintenant, c’est le télétravail. qu’est ce que ce sera la prochaine fois? Dans 20 ans? 50 ans? 1000 ans?
Ca prendra le temps qu’il faudra mais la fin du travail viendra (ou la fin de l’humanité dans une guerre nucléaire mais là on se lance dans des hypothèses hasardeuses.