De l’économie à l’espace : Conclusions du 14e sommet des BRICS (Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud)

Les dirigeants du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud se sont réunis le 23 juin dans le cadre du sommet des BRICS, dans un contexte de bouleversements majeurs de l’ordre géopolitique et économique à la suite de l’opération militaire russe en Ukraine et des sanctions occidentales qui en ont résulté. Le sommet s’est tenu dans un format virtuel pour la troisième année consécutive en raison de la pandémie de COVID-19 et des tensions géopolitiques qui exigent que les dirigeants soient proches de chez eux.

Comme les nations BRICS ont une population combinée de 3,23 milliards d’habitants et un PIB combiné de plus de 23 000 milliards de dollars, elles offrent le bloc le plus puissant pour rivaliser et/ou défier la domination mondiale de l’Occident. Un tel défi n’est bien sûr pas dans le domaine militaire, car les BRICS sont un bloc économique, ce qui signifie que les discussions autour de la guerre en Ukraine ne portaient pas sur un front unifié de soutien à Moscou, mais plutôt sur la façon dont les sanctions occidentales contre la Russie rendent nécessaire la mise en place immédiate d’un modèle et d’un ordre économiques mondiaux alternatifs.

« Nous avons discuté de la situation en Ukraine et nous rappelons nos positions nationales telles qu’elles ont été exprimées dans les forums appropriés, à savoir le CSNU [Conseil de sécurité des Nations unies] et l’AGNU [Assemblée générale des Nations unies]. Nous soutenons les pourparlers entre la Russie et l’Ukraine », indique la déclaration conjointe des dirigeants des BRICS. « Nous convenons de continuer à approfondir la coopération en matière de concurrence entre les pays BRICS et de créer un environnement de marché de concurrence équitable pour la coopération économique et commerciale internationale. »

S’agissant de la question du Conseil de sécurité des Nations unies, la nécessité d’une « réforme globale […] en vue de le rendre plus représentatif, efficace et efficient, et d’accroître la représentation des pays en développement afin qu’il puisse répondre de manière adéquate aux défis mondiaux » a été réaffirmée.

Les membres permanents du CSNU sont la Chine, la France, la Russie, le Royaume-Uni et les États-Unis, ce qui exclut tout pays d’Amérique latine ou d’Afrique, ainsi que l’Inde, pourtant deuxième pays le plus peuplé du monde, dont l’économie est plus importante que celle de la France et dont l’armée est plus puissante que celle de la France et du Royaume-Uni. Ainsi, le CSNU est déséquilibré, ce qui rend la réforme d’autant plus importante.

La mise en œuvre d’un programme de développement durable à l’horizon 2030 est également présente dans le contexte de la déclaration finale du XIVe sommet des BRICS. Les dirigeants du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud ont souligné que la communauté internationale devait accorder une plus grande importance aux questions de développement et intensifier les partenariats mondiaux.

La déclaration commune encourage « le soutien financier et le transfert de technologies vers les pays en développement », ajoutant que « les percées dans les applications des technologies numériques, telles que le Big Data et l’intelligence artificielle (IA), peuvent jouer un rôle important en faveur du développement durable. » Pour ce faire, il est nécessaire de renforcer la participation des pays les plus pauvres et des marchés émergents « dans les processus et structures de prise de décision au niveau mondial et de mieux l’adapter aux réalités contemporaines. »

L’Afrique est particulièrement mise en avant dans cette proposition de processus, car sa population et ses marchés connaissent l’une des croissances les plus rapides au monde. Les Nations unies estiment que plus de la moitié de la croissance démographique mondiale au cours des trente prochaines années se produira en Afrique, suivie de l’Asie, avec une augmentation prévue d’environ un milliard de personnes d’ici 2050. En revanche, les taux de fécondité sont actuellement inférieurs au seuil de remplacement de la population en Europe, et ce depuis plusieurs décennies.

La déclaration a également souligné l’importance des conventions contre le terrorisme biochimique et chimique. Bien qu’il ne mentionne pas directement les laboratoires biologiques américains en Ukraine, le document appelle à « finaliser et adopter rapidement la Convention globale sur le terrorisme international dans le cadre des Nations unies et à lancer des négociations multilatérales sur une convention internationale pour la suppression des actes de terrorisme chimique et biologique. »

« Nous appelons à renforcer le système de contrôle des armements, de désarmement et de non-prolifération, y compris la Convention sur l’interdiction de la mise au point, de la fabrication et du stockage des armes bactériologiques (biologiques) ou à toxines et sur leur destruction (BTWC) et la Convention sur l’interdiction de la mise au point, de la fabrication, du stockage et de l’emploi des armes chimiques et sur leur destruction (CWC), et à préserver leur intégrité et leur efficacité pour maintenir la stabilité mondiale et la paix et la sécurité internationales », ajoute la déclaration.

En outre, les dirigeants des BRICS ont exprimé une nouvelle fois leur engagement en faveur d’un monde exempt d’armes nucléaires. Cette déclaration comporte un élément géopolitique, car elle signale aux États-Unis, au Royaume-Uni et à la France, qui sont dotés d’armes nucléaires, que les BRICS n’ont aucune intention de déclencher une guerre nucléaire ou une course aux armements.

La prévention d’une course aux armements dans l’espace a également été mentionnée par les dirigeants des BRICS, qui ont souligné « le soutien pour assurer la durabilité à long terme des activités spatiales et la prévention d’une course aux armements dans l’espace (PAROS) et de sa militarisation, y compris par des négociations visant à adopter un instrument multilatéral pertinent juridiquement contraignant. »

En mettant l’accent sur les points de coopération, une plus grande représentation au niveau le plus élevé de la gouvernance mondiale, et en insistant sur un monde sans nucléaire et un espace extra-atmosphérique sans armes, le sommet 2022 des BRICS était plus important que jamais compte tenu du contexte de la guerre en Ukraine. L’ordre géopolitique et économique évoluant rapidement, en insistant sur un plus grand équilibre mondial, les pays en développement seront plus enclins à un changement du système mondial s’ils sont mieux représentés et développés par rapport à la situation actuelle. De cette manière, les résultats de ce sommet des BRICS sont peut-être les plus importants de son histoire.

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6 réponses à “De l’économie à l’espace : Conclusions du 14e sommet des BRICS (Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud)”

  1. patphil dit :

    les dirigeants européens, petits toutous de biden semblent découvrir qu’ils ne sont plus le nombril du monde, que le monde évolue et qu’ils se développent sans nous, et c’est tant mieux

  2. @lincho dit :

    Méfiat quand même !!!

  3. mouchet dit :

    Bravo pour les BRICS et voilà bien des vérités difficiles pour l’occident en faillite. Surtout sur la guerre terroriste virologique géo politique, qui a coûté quelques 8’000 milliards à l’Europe 15 millions de morts de part le monde. C’est ignoble, traite, intolérable, tout cela pour assurer la suprématie du dollars. Pertes financières plus que lors de la crise financière de 2008, engendrée par les USA, faisant perdre à l’Europe 6’000 milliards, 4 grandes banques en faillite aux Etats Unis, plus de 12 en Europe. Tout cela pour continuer la suprématie de la continuité du dollars faisant maison commune avec tout l’occident endetté de 210’000 milliards irremboursables. Si le dollars s’effrite et s’effondre c’est vrai que tout ce qui est exprimé en dollars (banques, bourses, fonds de placement pétro dollars créances envers les USA ) c’est une perte globale de l’ordre de 500’000 à 600’000 milliards soit l’effondrement. La fuite en avant en initialisant un conflit en Ukraine le seul champs de bataille possible entre USA guerre déléguée contre la Russie comme en Irak Syrie t Lybie Yémen avec 1,4 million de morts. Et pourquoi donc ? Pour essayer d’arrêter le désintérêt et poursuivre l’hégémonie du dollars que 4,5 milliards d’habitants contestent. Le pire reste la désinformation de nos états en faillite, de nos TV d’informations payées pour discréditer la Russie et surtout mentir sur nos positions financières désastreuses avec la sur évaluation des indices boursiers avant l’effondrement. Les nouvelles dettes de l’occident de 21’000 milliards spécialement éditées par le truchement de l’épidémie les rééchelonnements des dettes long terme en court terme pour inspirer confiance, faite pour cela, ne trouve plus de souscripteurs en dollars et euros indexés au dollar. On a endormi les peuples avec les pseudos vaccins pour les contraindre à obéir, leur faire peur, en les fichant auprès de l’UE, dont tous les fichiers ont été transmis aux USA interdits par les députés européens, mais transmis tout de même par Mme von der Leyen, un pur scandale européen, afin que la big pharma puisse adapter les prochains virus en fonction de la géo politique. Donc pas très très joli notre humanité, à ce rythme nous ne tiendrons absolument pas la distance très longtemps comparé à la vie de nos ancêtres les dinosaures la bêtise humaine étant le facteur essentiel de notre extinction.

  4. Véronique Croisard dit :

    Cause de la situation : la stupidité des électeurs.

  5. Henri Romeuf dit :

    Pourquoi la France et le Royaume-Uni sont-ils membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, et pas l’Inde ? Ni le Brésil ?

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