Avec plus de 37 000 exploitations agricoles en 2007 contre moins de 26 000 en 2021, la Région Bretagne (B4) ne veut pas se résoudre à voir ses agriculteurs disparaître. Le lancement des États généraux de l’installation-transmission par le Conseil régional l’année dernière a pour objectif d’inverser la tendance.
1 000 installations d’agriculteurs par an ?
Les menaces qui pèsent sur l’agriculture bretonne sont multiples. Dans un contexte difficile, le Conseil régional a pourtant décidé de ne pas laisser tomber l’un des secteurs phares de l’économie bretonne alors que les questions de souveraineté alimentaire ont pris une nouvelle dimension ces derniers mois.
Ainsi, la Région Bretagne ambitionne d’accompagner l’installation de 1 000 agriculteurs par an d’ici 2028 sur le territoire administratif tandis que chaque année de nombreuses exploitations ferment leurs portes pour diverses raisons, notamment à cause des départs en retraite. D’ici 10 ans, environ un agriculteur breton sur deux sera en âge de cesser son activité. Sans oublier la menace de l’artificialisation des terres agricoles.
C’est donc pour trouver des solutions face à ce qui pourrait apparaître comme une fatalité que la Région Bretagne a engagé les États généraux de l’installation-transmission à la fin de l’année 2021. Parmi les priorités de la collectivité, s’assurer de faire perdurer des exploitations familiales à taille humaine.
Des acteurs agricoles réunis pour trouver des pistes concrètes
L’objectif fixé par le président de région Loïg Chesnais-Girard à la fin de l’année dernière est-il réalisable ? En 2021 justement, le Conseil régional a aidé à la création de 507 installations dans les quatre départements de la région administrative. L’âge moyen des nouveaux exploitants était de 30,3 ans et la surface moyenne à l’installation était de 76 hectares.
En décembre de la même année, la Région Bretagne conviait près de 200 acteurs du monde agricole breton et 148 structures, des coopératives aux syndicats en passant par les collectivités et les organismes de formation. Première étape : faire un bilan exhaustif de la situation agricole bretonne. Et ce, à travers quatre ateliers thématiques : disponibilité foncière, engagement des partenaires, formation, compétitivité et transmissibilité.
Par la suite, ces mêmes acteurs identifiaient des leviers au mois de mars 2022 puis, en mai dernier, définissait des axes prioritaires d’action. De ces échanges et consultations, 87 pistes concrètes ont émergé.
Un plan d’action présenté aux élus au mois d’octobre
Prochaine étape désormais, ces 87 premières pistes du plan d’accompagnement que souhaite mettre en œuvre la Région Bretagne seront présentées aux 83 élus du Conseil régional et soumises à leur vote lors de la session plénière des 13 et 14 octobre 2022.
À terme, parvenir à l’installation de 1 000 agriculteurs chaque année permettrait, selon les promoteurs de ce plan d’action régional, d’assurer le renouvellement de la filière.
Par ailleurs, dans les prochains mois, la Région va poursuivre son action, en partenariat avec les intercommunalités et la SAFER, en créant (ou améliorant) des outils d’accompagnement (notamment sur le foncier.) Un dispositif de diagnostic économique, social et environnemental pourrait également accompagner la transmission afin de soutenir les cédants, moins aidés que les candidats à l’installation.
Enfin, le Conseil régional envisage de mettre en place une campagne de communication dans l’optique de mettre en avant l’attractivité du métier d’agriculteur.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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