- La fuite des électeurs – La Macronie a du souci à se faire. A Rennes-Saint-Jacques-de-la-Lande, le poids lourd Florian Bachelier est mal barré ; Mickaël Bouloux (Nupes-PS), maire du Rheu, lui met treize points dans la vue (45,72 %/32,26 %) ; soit une avance de 6 660 voix (22 610/15 950). A Nantes, la situation n’apparaît guère plus brillante pour les macronistes. Dans la circonscription Nantes centre, Andy Kerbrat (Nupes-LFI) inflige une sévère leçon à Valérie Oppelt (député sortant, Ensemble) : une avance de dix-huit points (46,62 %/28,44 %) ; ce qui représente 9 000 voix (23 524/14 350). Il est à craindre que Mme Oppelt soit contrainte prochainement de rechercher de nouvelles activités professionnelles. Du côté de Nantes-Saint-Herblain, on assiste au même désastre : Ségolène Amiot (Nupes-LFI) devance la sortante Anne-France Brunet (Ensemble) de treize points (42,87 %/ 29,30 %) ; soit 6 000 voix (19 990/13 662). Là encore, Pôle Emploi aura un dossier à traiter. A Nantes-Rezé, les résultats sont comparables. Julie Laernoes (Nupes-EELV) se promène treize points devant Aude Amadou (député sortant, Ensemble) : 42,82 %/29,35 % ; en nombre de suffrages, cela donne une différence de 6 000 voix (20 291/13 908). Encore une reconversion à prévoir. Il est intéressant de comparer ces chiffres avec ceux du premier tour de 2017. En cinq ans, Florian Bachelier a perdu 3 000 électeurs (18 990/15 950), Valérie Oppelt 4 800 (19 160/14 350), Anne-France Brunet 4 600 (18 301/13 662) et Aude Amadou 4 600 (18 577/13 908). La messe est dite.
- Un malchanceux – A Rennes, Bertrand Plouvier (LR) était non seulement le leader de la droite, mais également candidat à toutes les élections. Sans succès – il n’était que conseiller municipal d’opposition. En effet la sociologie veut que Rennes soit la chasse gardée du PS. Un exemple : au premier tour des élections législatives de 2017, il se classe deuxième dans la circonscription de Rennes-Cesson-Sévigné, loin derrière la candidate LREM Laurence Maillart-Méhaignerie (46,48 %/12,14 %). Ayant fini par comprendre qu’il ne fallait pas insister à Rennes, il déménage à La Baule, fief de la droite. Candidat sous la bannière LR aux élections législatives, il se classe quatrième dans la circonscription de Guérande : 7 712 voix, 13,22 %. Mais c’est l’horreur totale pour un homme de droite puisque Véronique Mahé (Nupes-PCF) arrive en tête (14 147 voix, 24,26 %), suivie par la député sortante, la fantaisiste Sandrine Josso (Ensemble-MoDem) avec 13 108 voix (22,48 %). Plouvier est même devancé par la candidate du Rassemblement national Laurence Le Page (9 309 voix, 15,96 %). Ce n’était pas la peine de déménager – avec les frais qui vont avec – pour en arriver là.
- Ce n’était pas indispensable – Le Parti breton a fait en sorte de présenter le maximum de candidats. Pour autant, il y a forcément quelques lieux qu’il convient d’éviter ; c’était le cas de la circonscription de Ploërmel. Les dirigeants du Parti breton étaient-ils obligés de mettre une candidate dans les pattes de Paul Molac ? Même si la pauvre Béatrice Laigre n’a obtenu que 182 voix, le procédé est indéfendable. Et avec 0,31 % des suffrages exprimés, ces voix ne peuvent même pas compter pour le financement public. On pourrait faire la même observation pour la circonscription de Loudéac ; il n’était pas obligatoire de marcher sur les terres de Marc Le Fur.
- Corse – Sur les quatre députés élus en 2017, trois étaient nationalistes : Paul-André Colombani (Sartène), Michel Castellani (Bastia) et Jean-Félix Acquaviva (Corte-Calvi). Tous terminent ce premier tour en tête et sont donc qualifiés pour le second. A Ajaccio, Romain Colonna, candidat adoubé par le président du conseil exécutif corse Gilles Simeoni, se classe second derrière Laurent Marcangeli (Ensemble-Horizons). Ce dernier, maire d’Ajaccio, possède 3 800 voix d’avance sur Colonna (7 972/4 135). Mais il faut compter avec le candidat indépendantiste Jean-Paul Carrolaggi (3 002 voix) et le candidat du RN Nathaly Antona (3 003 voix). « Les nationalistes confirment leur hégémonie sur l’échiquier politique corse. » (Le Monde, mardi 14 juin 2022)
Bernard Morvan
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2022, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
Une réponse à “Macronie, Plouvier, Molac, Corse. Député, un CDD en or”
pauvres députés blackboulés, ils toucheront leur salaire intégral pendant 5 ans ! (loi sarkozy) les salariés mis au chomage aimeraient bien avoir la même chose mais bon…