Amarré aux Sables d’Olonne sur le ponton emblématique du Vendée Globe, Bureau Vallée, et son skipper Louis Burton se préparent à affronter la Vendée Arctique, dont le départ sera donné ce dimanche 12 juin à 17h. Une course de 3 500 milles d’une rare intensité par les conditions météorologiques qui vont demander énormément de manœuvres et d’énergie. Louis Burton est impatient et concentré !
Les retrouvailles ont eu lieu vendredi 3 juin lors de la grande parade des skippers du Vendée Globe 2020. Les conditions sanitaires en janvier 2021 ne permettant pas de faire défiler les héros du tour du monde sans escale et sans assistance, c’est ce début juin que le public a pu remercier chaleureusement les femmes et hommes qui ont marqué la grande boucle. « L’ambiance était incroyable. La parade sur les chars magique. C’était impressionnant et tellement important de se sentir entouré après ces deux années sans contact ni rencontres. » sourit Louis Burton depuis le mythique ponton sablais.
La tête tournée vers le grand nord
Christian Dumard, météorologue bien connu des organisations de course et des skippers explique le parcours : « Les difficultés sont les enchaînement météo qui vont être très rapides. Pendant un tour du monde, particulièrement dans le grand Sud, les dépressions avancent à la même vitesse que les bateaux et dans le même sens : les Imoca filent à 20 nœuds, les dépressions à 25 nœuds. Le passage d’une dépression prend une journée, voire trois jours, cela s’étale dans le temps. Dans le cas de la Vendée Arctique, les dépressions arrivent des Etats-Unis et montent vers l’Islande. Donc les bateaux vont croiser les trajectoires des dépressions, il peut y avoir beaucoup de manœuvres dans une même journée, beaucoup d’ajustements de trajectoires, c’est un rythme très intense pendant 15 jours de course. »
Coups de tabac, coup de suées, coups de froid
Louis Burton a déjà dans la tête un scénario : le skipper Malouin sait que cette première course qualificative pour avoir sa place au départ du Vendée Globe 2024 sera déterminante pour encore ajuster son foiler à toutes les allures et revenir avec un bateau en bon état. Il a le cœur vaillant, une grosse envie et le discours clair : « Le parcours a plusieurs difficultés. D’abord la montée vers le côté Est de l’Islande. Nous allons traverser plusieurs passages de fronts. Il va y avoir des coups de tabacs, des grosses variations de vents, chaque passage de front est un danger et une succession de manœuvres à dérouler. Ce sera très intense, casse bateau et énergivore. La deuxième difficulté sera le tour de l’Islande et son relief qui culmine à plus de 2 000 mètres de haut, donc des dévents (zones sans vent dûes au relief), le facteur réussite sera alors crucial. Puis nous descendrons potentiellement avec des vents très forts vers le sud. »
Un seul objectif : valider la première course qualificative pour le Vendée Globe 2024 et ne rien casser !
Ils sont entre coureurs au large, entre amis, sur cette semaine d’avant-course aux Sables d’Olonne. Mais les skippers des Imoca savent bien que les places sont chères pour avoir le droit d’être inscrits à la plus incroyable course en solitaire : le Vendée Globe ! Alors, Louis Burton et son fier destrier vont tout faire pour valider cette étape : terminer la Vendée Arctique en bon état ! « L’objectif c’est de travailler encore sur la fiabilité du bateau. Le parcours est complet et cela va permettre de tout tester à toutes les allures, sans rien casser. Evidemment, je vais viser la tête de flotte, en gardant comme objectif que c’est une course qui compte pour la sélection au Vendée Globe ». La concentration et la détermination animent le skipper de Bureau Vallée à quatre jours du coup de canon pour filer sur une grande boucle vers l’Islande qui promet d’être animée…
Crédit photo : © Stéphane Maillard
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