Ana Sohier, candidate UDB aux législatives et conseillère régionale, voulait donner des leçons d’administration publique aux membres du Parti Breton sur la question de la parité :
Combien de femmes suppléantes de vos 16 hommes candidats ?
Je rappelle pour ceux qui ne connaissent pas les règles que le financement public décroit si la parité n'est pas assurée… mais cette règle ne comptabilise que les titulaires. https://t.co/nXd4Z4ZuzN— Ana SOHIER (@AnaSohier) June 6, 2022
Ce à quoi Joannic Martin, porte-parole du PB, lui a répondu élégamment :
@AnaSohier confond les législatives et les départementales… Les binômes paritaires c'est pour le conseil départemental. Aux législatives, le remplaçant d'un député homme peut être un homme. En même temps cela paraît logique puisque c'est un remplaçant 🤷 https://t.co/65mknH2o3c
— Joannic Martin ⚪⚫ (@joannicmartin) June 6, 2022
Or voici très exactement ce que dit la loi. Même si le Parti Breton ne respecte pas stricto-sensu la parité (18 candidats hommes pour 16 femmes ainsi que 29 suppléants pour 5 suppléantes) il devrait tout de même passer dans les clous car l’écart des titulaires entre hommes et femmes est inférieur à 2%.
Cet échange d’amabilités souligne cependant une réalité de terrain : la gêne qu’occasionnent les candidatures du Parti Breton pour l’UDB. En effet, jusqu’alors, l’UDB était le seul parti autonomiste breton à présenter systématiquement des candidats à toutes les élections en Bretagne, les autres formations présentant des candidats isolés. Or, depuis quelques scrutins, le Parti Breton a acquis la capacité de se porter systématiquement à tous les scrutins, ce qui obère les chances de l’UDB qui considérait comme acquis le « vote breton ».
La formation autonomiste semble ne pas avoir compris que les temps ont changé : le vote à Gauche ne fait plus recette (les scores des dernières présidentielles en sont la preuve) et, avec l’émergence de la NUPES, la Gauche est totalement trustée par les Mélenchonistes et associés (dont les Verts et le PS, traditionnels « partenaires » de l’UDB qui leur laissaient jusqu’alors quelques miettes). Or les Mélenchonistes sont empreints d’un jacobinisme bien peu compatible avec l’autonomisme UDB, même si celui-ci est auto-proclamé « de Gauche ». Des accords nationaux entre UDB et NUPES paraît donc bien peu envisageable. L’UDB se verra donc systématiquement opposer un candidat LFI/EELV/PS à toutes les élections tant que durera la NUPES ! Aïe…
Partant, quel créneau peut encore exploiter l’UDB ? Le créneau de Gauche est pris, celui de l’écologie est également pris par un partenaire EELV qui tourne désormais le dos à l’UDB, reste le créneau « breton ». Hélas, sur ce sujet l’UDB est désormais concurrencé par le Parti Breton qui, lui, ne souffre pas des mêmes handicaps gauchistes que l’UDB.
D’où une certaine tension dans un parti qui s’est longtemps vécu comme électoralement hégémonique sur la scène bretonne.
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Une réponse à “Législatives 2022. L’UDB coincée entre la NUPES et le Parti Breton”
La parité est une vaste fumisterie dûe encore à la gauche bien pensante.
Et mes propos ne sont absolument pas sexistes. Peu m’importe qu’il y ait plus de femmes que d’hommes sur les listes des partis. Ce qui est important, c’est bien le fait que ceux et celles qui se présentent soient motivés. Le remplissage, cher à la gauche , ne relève pas d’une grande forme de pensée !