Dernier arrivé en date dans la défense du logement pour les Bretons : le PNB (Parti National Breton) ressuscité qui couvre en ce moment même la Bretagne d’affiches « stop aux résidences secondaires« .
https://twitter.com/Parti_Natio_BZH/status/1533038069376507905?s=20&t=sGLc7hUVLmR0pjc6u5p0Rg
Avant lui, l’UDB, par la voix originale sur le sujet, de Nil Caouissin, le Parti Breton et Douar ha Frankiz avaient enfourché le cheval de la lutte contre la spoliation des Bretons en ce qui concerne leur habitat.
Pourtant, le sujet tournait depuis des années dans le mouvement nationaliste breton. Les militants en vacances en pays amis avaient remarqué les tags au Pays Basque, au Pays de Galles sans oublier les fameuses nuits bleues en Corse contre les résidences secondaires.
Hélas, dans les mouvements sub-cités, il y avait toujours quelqu’un pour faire tourner le bon vieux mantra de la « xénophobie » associée au sujet. Parler des difficultés de logement des Bretons c’était ouvrir la boîte de pandores de la « bretonnisation des maisons ». Et alors quoi, demain il faudra virer les Arabes de Pontanézen ou de Villejean ? Pouvait-on entendre. « L’antifascisme » ou plutôt ce que les gauchistes croient être « l’antifascisme » a tellement pénétré les esprits du mouvement breton que la moindre allusion au sujet des résidences secondaires et de la gentrification de certains secteurs de Bretagne donnait, il y a encore quelques années de cela, lieu à d’interminables débats où l’expression « ça c’est une idée fasciste » arrivait d’une manière ou d’une autre au cours de la discussion. Un coin avait été enfoncé dans le Trégor au cours des années 2000 quand une manifestation de la gauche indépendantiste avait eu lieu contre les rachats massifs de maison par… les Anglais !
Maintenant, le mouvement nationaliste breton est devenu grand : il a trouvé un cheval de bataille que personne ne peut lui prendre. Car aucune formation française, à part éventuellement quelques groupuscules d’extrême-gauche, n’est capable de s’aligner sur le statut de résident proposé par Caouissin, statut pourtant bien timide.
Pourtant, s’il restait deux sous de logique au mouvement nationaliste, celui-ci irait plus loin et s’intéresserait au sort des prolétaires bretons qui ne peuvent plus se loger dans les centres urbains à cause de la gentrification des villes, MAIS AUSSI du fait du multiculturalisme des banlieues. Quel ouvrier blanc peut, en effet, imaginer mettre ses enfants dans les rues de Ponta’ à Brest ou de Bellevue à Nantes ? 80 nationalités, trafic de drogues, fusillades, islamisation. Ces quartiers aux loyers modestes pourraient loger des jeunes couples, des étudiants précaires, des personnes séparées ou des familles ouvrières, comme cela fut le cas au départ. Mais ces quartiers sont devenus des enclaves immigrées. Les Blancs ont quitté ces quartiers. Les Bretons ont quitté ces quartiers. Petit à petit.
Et hors des grandes villes, le même phénomène s’installe désormais dans les campagnes : Chateaubriant, Loudéac, Pontivy, Locminé, Collinée, Rostrenen, Guingamp, Redon, Auray, Ploërmel ont désormais des quartiers « chauds » et des rues ou des squares où il faut éviter de passer la nuit. Et, à chaque fois, le phénomène est le même : des populations immigrées se sont installées à tel endroit, attirée par une vague d’embauches dans une usine agroalimentaire quelconque (sans parler des centres pour « mineurs isolés »), et quelques décennies plus tard, ce secteur est gangrené par la violence, les cambriolages, les agressions. Sans parler de l’islamisation galopante de certains secteurs pourtant bien ruraux (Locminé en est la preuve vivante) et des problèmes de baisse de niveau dans les écoles, collèges et lycées du secteur.
Mais le mouvement nationaliste breton n’est pas encore prêt à sauter le pas. « Antifascisme » oblige ! Il a réussi à « avaler » le statut de résident, il ne faut pas lui en demander trop.
Pendant ce temps-là, le vote Le Pen/Zemmour monte en flèche. Les analystes ont beau se pignoler sur le « sentiment d’abandon » du vote Le Pen dans certaines communes du Morbihan intérieur et du Trégor (anciennement) rouge, il y a également autre chose. Superposez la montée du vote Le Pen et la présence, aux alentours, d’usines agroalimentaires employant une importante main-d’oeuvre immigrée par exemple. Dans certains secteurs, le choc est terrible et même une voiture en marche, musique à fond, devant un kiosque à pizza à 3h du matin peut faire basculer un vote. Car ces petites incivilités du quotidien, accentuées par un sentiment de colonisation lente, sont également l’un des moteurs du vote Le Pen. Dans certaines communes rurales de 1000-2000 habitants proches d’un abattoir, les maisons ne se vendent plus à des Anglais et pas encore à des Parisiens mais bien à des Turcs ou des Mahorais. Que les antifas de Guingamp se posent la question de savoir pourquoi le vote Le Pen progresse autant dans le Trégor intérieur par exemple. « Sentiment d’abandon » mais aussi lente et discrète colonisation de peuplement. Ce n’est pas parce qu’il y a 50 pingouins à manifester un jour pour les sans-papiers à Bégard par exemple que toute la population de Bégard roucoule d’amour pour les immigrés et le multiculturalisme. Juste un rappel : lors de la dernière présidentielle, Marine Le Pen est arrivée en tête au premier tour à Bégard avec presque 30% des voix. Et au second tour elle a atteint les 49,03% ! Il est temps de se poser des questions, non ?
Au regard des déclarations de certains, on est encore loin d’une prise de conscience ! Lors des dernières élections, un représentant de la Gauche déclarait à Ouest-France qu’il était surpris du vote Le Pen dans le Trégor rouge car « il y avait eu beaucoup de maquis et de résistants aux nazis dans le secteur » ! On croit rêver en lisant cela ! La guerre contre le nazisme est terminée depuis exactement 77 ans ! (à part pour Françoise Morvan qui n’a pas été avertie de la chute de Berlin). Qui peut penser que les ouvriers bretons laminés par la mondialisation et soumis à la concurrence immigrée et à l’islamisation de leur quotidien va conditionner son vote au souvenir de la seconde guerre mondiale que même leurs grands-parents n’ont pas connu, pour les plus jeunes ?
Le mouvement nationaliste breton a donc réussi à dépasser son antifascisme puéril pour s’emparer de la question de la colonisation de peuplement « par le haut » (résidences secondaires, îles gentrifiées, afflux de parisiens, …), ce qui était loin d’être gagné. Maintenant il lui reste de devenir grand en s’intéressant à la question de la colonisation de peuplement « par le bas ».
Mais là, il va falloir se poser de cruelles questions et dépasser des vieilles lunes…
Anne-Sophie Hamon
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6 réponses à “Logement : le virage à 180° du mouvement nationaliste breton [L’Agora]”
Votre analyse est, hélas, parfaitement juste et ce que vous décrivez pour votre belle Bretagne pourrait s’appliquer à la plupart des provinces françaises. Malgré quelques voix au RN (qui est quand même un parti légal et autorisé), les bretons ont massivement voté pour Macron dont on a pu juger l’efficacité sur ces » métastases délinquantes » qui envahissent notre territoire.
La moindre allusion à la réalité du terrain vous qualifie d’emblée de fasciste, xénophobe, islamophobe etc.. Voir les évènements filmés du Stade de France dont on a interdit la publication de la nationalité des agresseurs ! Je vous souhaite la réussite de vos projets pour que les bretons puissent vivre chez eux mais c’est pas gagné d’avance……
Voter pour qui ? Pour le Parti Breton ou pour Reconquête car il est hors de question pour moi de voter pour le RN ou pour d’autres partis, même pour l’UDB ? Mais Reconquête reste un parti jacobin et qui a, sauf exceptions, un message ambigu pour la Bretagne et les bretons, dommage car la plupart de ses candidats ont des professions de foi que j’approuve sur le plan national. Mais je suis avant tout breton, donc j’ai fait mon choix, mon vote dimanche prochain sera en faveur du parti breton.
toutes les régions connaissent le problème de la transmission des terrains à des acheteurs venus d’autres régions, les acteurs sont à la fois les acquéreurs (« étrangers ») et les vendeurs de la région,( lesquels invoquent ensuite leur propre turpitude)
Pourquoi je vendrai ma maison de Landunvez 220k€ à un breton si un saoudien m’en propose 300k€ ?
On pourrait instaurer un impot supplementaire pour les non bretons. ou une taxe sur la vente à des non Bretons qui ferait que l’offre plus généreuse des non bretons serait compensée par l’impot. Après, il y a l’exemple Corse. Et ça marche! Des nobles non bretons ont vendu la Bretagne à La France’ au traité de Montargis..nous vendons aujourd’hui son sol et sa culture!
C’est dur de voir les parisiens se jeter sur les homards et les langoustines du super U et tout ce qui n’est exposé que pour eux..les bretons achètent des vagues saucisses. Ils rient dans les rayons de cette aubaine sans voir qu’il y a d’autres gens dont ils ont tondu la laine toute leur vie qui ont à peine à manger.