A lire ce rapport, on comprend combien nos ancêtres ont dû subir le rouleau compresseur de la francisation à l’école. Pourra-t-on encore dire que le breton a été assassiné en Bretagne par la seule voie de désir d’ascension sociale ?
Extrait du rapport adressé en 1882 au ministre de l’Instruction publique par M. Lescoeur, inspecteur général sur le département des Côtes-du-Nord :
« Tout ce que j’ai dit dans un rapport préliminaire du peu d’empressement du pays à s’imposer des sacrifices pour l’enseignement primaire (…)
Il faut d’ailleurs, pour apprécier avec équité le mérite et les efforts des instituteurs et institutrices dans les Côtes-du-Nord, ne pas oublier les difficultés particulières qu’ils rencontrent dans les parties du pays qui sont exclusivement de langue bretonne. Plusieurs années se passent, au milieu de ces petits enfants, à leur faire entendre le français, et beaucoup d’entre eux quittent l’école sans avoir autre chose que quelques mots de catéchisme en breton, la seule chose à laquelle tienne les curés et les familles.
On arrivera certainement à élever au niveau du reste de la France, sous le rapport de l’Instruction, cette population fière et intelligente des Côtes-du-Nord mais ce sera à la condition que l’administration départementale sera ferme, résolue et persévérante, dans l’application des lois relatives à l’enseignement, et ne se montrera pas trop facilement disposée à céder aux conseils d’élus qui ne placent pas toujours les intérêts scolaires au rang qui leur appartient (…)
[cc] Breizh-info.com, 2022, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine