Le harcèlement de rue à Brest est devenu un sujet de discussion récurrent chez les jeunes femmes de la ville. Si les élus locaux citent plusieurs facteurs pour expliquer le phénomène, ils oublient étrangement le principal : l’immigration d’origine extra-européenne.
Harcèlement de rue à Brest : de la novlangue et des non-dits
Trafics de drogue, règlements de compte, voitures incendiées, deal en plein centre-ville et désormais harcèlement de rue : Brest brille sur tous les tableaux ! Sans qu’aucun responsable politique local ne soit en mesure de nommer le point commun à tous ces fléaux...
Bref, bien que de plus en plus de femmes se plaignent de ne plus se sentir en sécurité lors de leurs déplacements en ville, la situation ne s’améliore guère.
Le 19 mai dernier, une réunion a été organisée à la cité scolaire de l’Iroise afin d’établir un compte rendu après une première « marche exploratoire » des espaces publics de la place de Strasbourg et du secteur Jaurès qui eu lieu le 31 mars et une seconde marche, cette fois dite « observatoire », des termes de novlangue par excellence, s’étant déroulée le 5 avril 2022.
Des marches qui ont donc consisté à voir déambuler 80 collégiennes et lycéennes, des élus, des habitants ou encore des parents d’élèves et visant à repérer les points positifs et négatifs dans l’espace public brestois concernant les usages. Le tout afin, comme le rapportait Le Télégramme le 9 avril, d’élaborer « des suggestions pour mieux vivre ensemble sur l’espace public ». Vaste programme !
Insécurité : la faute à une « végétation trop dense » ?
Bien entendu, aucune des suggestions en question n’a abordé, de près ou de loin, la relation entre immigration d’origine extra-européenne à Brest et harcèlement de rue (voire agression) des jeunes femmes. La politique de l’autruche a encore manifestement de beaux jours devant elle à la pointe finistérienne…
Lors de la réunion de restitution du 19 mai, les facteurs avancés pour tenter d’expliquer l’existence de ce harcèlement de rue dans « la vingtaine de lieux posant problème qui ont été recensés » au niveau du secteur de Strasbourg/Jaurès paraissent tous plus délirants les uns que les autres. Ouest-France, le 20 mai, cite ainsi le mauvais éclairage, la « suspicion de deal de drogues », la « végétation trop dense », ou encore la « saleté ». Évidemment, si de jeunes filles se font alpaguer dans les rues brestoises, c’est de la faute des arbres !
Par ailleurs, lorsque l’on apprend que certaines collégiennes et lycéennes du groupe scolaire de l’Iroise n’utilisent jamais les terminus du bus 14 et 17 car ils sont « squattés par des personnes alcoolisées qui [les] insultent » ou demandent avec insistance leur numéro de téléphone, la presse mainstream locale est étrangement peu diserte quant au profil de ces individus en état d’ébriété…
Si certaines élèves avouent que le simple fait de traverser la place de Strasbourg soit devenu un « challenge », d’autres confient que pour se rendre en cours, elles sont contraintes « d’adapter » leur tenue. « Des jupes pas trop courtes, des hauts pas trop décolletés. On baisse la tête quand on marche ». Ce qui n’est permet pas toujours d’éviter les « remarques dénigrantes et sexistes ». Ambiance !
Face aux harceleurs, une application et du « copiétonnage »…
Face au désarroi des jeunes élèves brestoises, une application pour smartphone, dénommée «Wip », devrait être proposée d’ici le mois de juin par RATP-Dev, le gestionnaire de Bibus, le réseau de transport en commun de Brest Métropole.
L’objectif de l’application en question ? Permettre le développement du « copiétonnage », afin que les utilisatrices puissent trouver quelqu’un effectuant le même trajet en transport en commun pour ne plus évoluer seules dans l’espace public brestois. Afin de pouvoir « se déplacer en ville en toute confiance et sérénité », indique Bibus.
Par ailleurs, l’application permettra aussi de lancer une alarme sonore durant 15 seconde pour alerter en cas de harcèlement ou éloigner l’agresseur. Wip effectuera également un enregistrement vocal qui pourra être utilisé en tant que preuve lors du dépôt de plainte. Reste à savoir quelle incidence aura l’arrivée de cette application, gratuite et accessible à n’importe quelle heure, sur le phénomène du harcèlement de rue à Brest.
Phénomène que Karine Coz-Elléouet, première adjointe au maire en charge de l’égalité femmes-hommes et la lutte contre la discrimination, qualifie auprès d’Ouest-France de « sujet complexe ». Car lié à des problèmes « d’alcoolisation ou de drogues sur la voie publique, de misère sociale et de problèmes psychologiques. »
Mais toujours pas lié à un problème d’immigration ! La schizophrénie des socialistes locaux en deviendrait presque fascinante si la sécurité des jeunes bretonnes n’était pas en jeu…
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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