Giovanbattista Fazzolari (Fratelli d’Italia) : « L’idéologie communiste se fonde précisément sur la négation des nationalités et des appartenances nationales » [Interview]

Entretien avec Giovanbattista Fazzolari, sénateur de la République italienne et responsable du programme politique de Fratelli d’Italia. Entretien réalisé par notre confrère Álvaro Peñas et traduit par nos soins.

Breizh-info.com : Que pensez-vous des résultats de deux élections, la victoire écrasante de Viktor Orbán en Hongrie et le second tour des élections françaises. Quelle est votre analyse ?

Giovanbattista Fazzolari : Orban a remporté les élections pour la cinquième fois (la quatrième consécutive) parce qu’il a réussi à défendre les intérêts du peuple hongrois et parce qu’il a obtenu de bons résultats sur le plan économique. Un fait que l’Europe devrait prendre en compte, au lieu de le diaboliser comme elle le fait actuellement. D’autre part, les élections françaises marquent la fin des deux partis qui ont dominé l’Union européenne ces dernières décennies, le Parti populaire et le Parti socialiste. En France, les partis qui se réfèrent à ces deux grandes familles politiques européennes ne sont pas parvenus au second tour et ont, en outre, obtenu le résultat le plus bas de leur histoire. Cela aura sans doute des répercussions importantes dans le reste de l’Europe.

Breizh-info.com : Vous avez écrit un article sur le courage des soldats ukrainiens encerclés à Marioupol. L’Ukraine nous rappelle-t-elle l’importance du patriotisme ?

Giovanbattista Fazzolari : L’Ukraine donne une grande leçon à tous les peuples européens. Nous sommes tellement habitués à la liberté, à la démocratie et à la paix que nous ne les considérons pas comme des acquis mais comme des droits, à revendiquer et non à défendre. Au contraire, le peuple ukrainien nous rappelle la valeur de ces réalisations et l’importance du sentiment national. Les patriotes ukrainiens nous rappellent que l’indépendance et la liberté de la patrie doivent être défendues à tout prix, même au prix de notre vie.

Breizh-info.com : Que pensez-vous des mesures prises par l’UE, y compris par le gouvernement italien, face à l’offensive russe en Ukraine ?

Giovanbattista Fazzolari : Je pense que c’est le moins que l’UE puisse faire. Heureusement, cette fois, l’UE a agi rapidement pour imposer ces sanctions et envoyer des armes aux combattants ukrainiens. Cependant, ce que beaucoup ne comprennent pas bien, c’est qu’il ne s’agit pas seulement de défendre un peuple attaqué, mais aussi de défendre la sécurité des États de l’UE eux-mêmes.

Breizh-info.com : Fratelli d’Italia est depuis longtemps le premier parti d’Italie selon les sondages, dépassant le PD et augmentant sa distance avec La Lega. Quelles sont les clés du succès de Fratelli d’Italia ?

Giovanbattista Fazzolari : Avant tout, le sérieux et la cohérence du message politique de Fratelli d’Italia. À une époque où les partis courent après l’opinion publique et pensent qu’il est de leur devoir de deviner quelle position politique produira le plus de soutien, Fratelli d’Italia place ses propres idées et programmes politiques avant les modes et les sondages. Fratelli d’Italia a toujours eu les mêmes positions sur toutes les questions importantes, ce qui séduit de plus en plus les Italiens fatigués de la mauvaise politique de ces dernières années. Ceci est grandement renforcé par le leadership d’une dirigeante comme Giorgia Meloni, dont les compétences politiques et de communication sont bien supérieures à toutes les autres sur la scène politique italienne.

Breizh-info.com : Le discours récent de Giorgia Meloni à Madrid, il était clair et percutant. Vous avez été à ses côtés pendant de nombreuses années, depuis l’époque de l’Alleanza Nazionale, quelle part du caractère de Giorgia Meloni retrouve-t-on dans Fratelli d’Italia ?

Giovanbattista Fazzolari : Fratelli d’Italia n’aurait jamais existé sans Giorgia Meloni et le succès du parti lui est largement dû. C’est vrai, aujourd’hui Fratelli d’Italia a la force, la personnalité, le caractère et la détermination de sa leader. Une symbiose extraordinaire qui fait aujourd’hui apparaître Fratelli d’Italia et Giorgia Meloni comme une seule et même entité.

Breizh-info.com : Fratelli d’Italia a une collaboration étroite avec VOX, dans ECR, et avec d’autres partis patriotiques. Sommes-nous plus proches de la création d’un grand groupe souverainiste en Europe, ou la guerre en Ukraine a-t-elle creusé un fossé entre les patriotes européens ?

Giovanbattista Fazzolari : Il existe une grande affinité entre Fratelli d’Italia et VOX, que nous considérons comme nos cousins espagnols. Je suis souvent surpris de lire les déclarations des membres de VOX, car elles ressemblent à celles que pourraient faire nos dirigeants politiques. On voit bien que parfois il peut y avoir des nuances, en fonction de ce que l’on considère comme l’intérêt national. Quant à la guerre en Ukraine, il est important de dire qu’ECR, le parti conservateur européen, est clairement en défense de la liberté et de la souveraineté ukrainienne contre l’impérialisme néo-soviétique de Poutine. Ces nouveaux défis de l’histoire peuvent être un facteur décisif pour accélérer la réalisation d’un large sentiment des peuples européens de redécouvrir les valeurs conservatrices et la souveraineté nationale.

Breizh-info.com : Les actes de vandalisme contre les monuments aux victimes des Foibe, les milliers d’Italiens assassinés par les partisans communistes de Tito, sont tristement fréquents. Comment est-il possible qu’une partie de la gauche continue à nier ou à minimiser ce génocide ?

Giovanbattista Fazzolari : L’idéologie communiste se fonde précisément sur la négation des nationalités et des appartenances nationales. Les Italiens d’Istrie et de Dalmatie, qui ont continué à défendre leur italianité malgré la violence des partisans de Tito, représentent pour les communistes la négation de toutes leurs certitudes idéologiques. C’est pourquoi leur haine continue à faire rage, tant d’années plus tard, même contre les martyrs des foibe.

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4 réponses à “Giovanbattista Fazzolari (Fratelli d’Italia) : « L’idéologie communiste se fonde précisément sur la négation des nationalités et des appartenances nationales » [Interview]”

  1. Marc RICAUD dit :

    Que le Communisme fasse la guerre au grand capital et qu’il nous foute la paix !

  2. Fanch dit :

    Le projet néo-collectivisme de type soviétique est celui des technocrates décisionnaires européens, désignés anti-démocratiquement, qui vivent des largesses du pouvoir financier apatride sous protectorat atlantiste. Selon ce député, ceux-là même qui font la promotion de l’immigration et de la destruction des nations européennes depuis des lustres, se font défenseurs de la patrie ukrainienne contre l’ours communiste russe. Toutes les assertions sont fausses dans cette présentation des faits très bernaysienne.
    Ce député semble, a minima, souffrir de terribles biais d’interprétation qui lui font colporter une vision qui n’est fondée que sur des discours médiatiques superficiels très éloignés du réel.

  3. Yvette Prétet dit :

    Les communistes sont anti-religieux et ils veulent détruire  »la famille » afin de mieux manipuler le peuple!…

  4. BOURGIN dit :

    Il est tout à fait exact que « l’Ukraine donne une grande leçon à tous les peuples européens » et que « les patriotes ukrainiens nous rappellent que l’indépendance et la liberté de la patrie doivent être défendues à tout prix, même au prix de notre vie ». C’est exactement également ce que font les patriotes russes contre les USA et leur bras armée l’UE qui « utilisent » l’Ukraine pour essayer de détruire la Russie. « En toute chose il faut considérer la fin » nous apprend le fabuliste Jean de La Fontaine depuis la primaire à l’école. Aujourd’hui cela se traduit par la question « à qui profite le crime ? »

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