Provenant des régions méditerranéennes, la Tapinoma magnum, une espèce de fourmis jusqu’alors inconnue en Bretagne, pourrait commettre de nombreux dégâts dans les cultures car résistante aux traitements existants.
Des fourmis méditerranéennes inquiètent dans le sud de la région
La Bretagne doit-elle redouter l’arrivée d’une nouvelle fourmi ? Cette dernière, répondant au nom de Tapinoma magnum (en référence aux colonies géantes qu’elle peut former), présente un profil qui n’a rien de rassurant.
Si elle a d’ores et déjà infesté une grande moitié sud-ouest de la France ainsi que la Corse depuis deux ans, elle a fini par gagner les bords de Loire. C’est ainsi qu’en cette année 2022, plusieurs foyers de cette fourmi méditerranéenne ont été signalés en Loire-Atlantique, notamment à Ancenis, à La Baule et à Batz-sur-Mer mais aussi en Anjou, du côté de Saumur.
Faut-il s’attendre à la voir progresser vers le nord-ouest breton ? L’hypothèse ne peut pas être exclue. D’autant plus que cet encombrant insecte affectionnerait également le bord de mer sans pour autant redouter des températures relativement fraîches puisque la présence de la Tapinoma magnum a même été relevée en Hollande…
Ce que l’on sait au sujet de cette espèce invasive
L’une des particularités de cette Tapinoma magnum est qu’il s’agit d’une espèce « polygyne », selon Jean-Luc Mercier, chercheur à l’Institut de recherche sur la biologie de l’insecte de l’Université de Tours cité par Ouest-France.
« C’est-à-dire qu’il y a plusieurs reines au sein de la colonie. C’est un élément que l’on retrouve généralement chez les espèces invasives », détaille-t-il.
Quant à son apparence, la Tapinoma magnum mesure entre 3 et 4 millimètres. Autre caractéristique qui la différencie des fourmis habituelles, elle dégage une odeur s’apparentant à « du beurre rance » lorsqu’on l’écrase.
Avec les autres fourmis justement, la cohabitation est difficile ! En effet, la fourmi méditerranéenne, étant « plus active que les autres, dès la sortie de l’hiver, à des températures assez basses », va ainsi occuper le terrain « par la masse », selon Jean-Luc Mercier. Ce qui va alors perturber les espèces endémiques et entraîner leur éloignement voir leur disparition.
Tapinoma magnum, impossible à éradiquer ?
Si cette fourmi attire l’attention ces temps-ci, c’est également en raison de sa capacité à résister aux insecticides vendus habituellement dans le commerce. Pour éradiquer un foyer, il sera alors nécessaire d’avoir recours à une entreprise spécialisée disposant de produits plus puissants. Toutefois sans garantie totale de succès… Par ailleurs, l’insecticide naturel que représente la terre de diatomée n’est guère plus efficace sur la Tapinoma magnum.
Dans ces conditions, ces fourmis peuvent rapidement devenir le cauchemar des jardiniers et des agriculteurs. D’autant plus qu’en étant omnivore, cette espèce invasive peut tout aussi bien s’attaquer aux arbres fruitiers comme aux insectes traditionnels tels les coccinelles et les araignées qui contribuent au maintien de l’écosystème des potagers. En raison de températures plus élevées, la vigilance concernant la présence de la Tapinoma magnum devra être renforcée dans les serres et les jardineries. Enfin, ces fourmis n’hésiteront pas non plus à s’installer à l’intérieur des maisons si l’occasion se présente…
Seul point un tant soit peu rassurant dans ce tableau noir, si la fourmi méditerranéenne peut mordre l’homme, elle s’avère sans danger pour ce dernier car elle n’est pas venimeuse.
Crédit photo : Pixabay (Pixabay License/flockine) (photo d’illustration)
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Une réponse à “Environnement. Difficile à éradiquer, une espèce invasive de fourmis méditerranéennes menace la Bretagne”
Encore une histoire de migrants.