Jean-Luc Mélenchon est présent sur le terrain. Il se trouve ce mardi 17 mai en Loire-Atlantique. Enchaîner une campagne législative nationale sur une campagne présidentielle, la performance a de quoi épater. « Il a l’air fatigué », note quand même un des spectateurs de la conférence de presse tenue en début d’après-midi dans le cadre verdoyant du Jardin des plantes de Nantes, avant de finir la journée à Saint-Nazaire.
Le leader de La France insoumise (LFI) et fondateur de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (NUPES) sauve les apparences. Mais on sent que cette activité frénétique commence à être beaucoup pour un septuagénaire. Il bute sur quelques mots, expédie des imprécations approximatives. Il traite Élisabeth Borne de « caricature ambulante du néolibéralisme » alors qu’elle a été l’une des plus proches collaboratrices de Jack Lang à l’Éducation nationale, de Lionel Jospin à Matignon, de Ségolène Royal à l’Écologie et de Bertrand Delanoë à la mairie de Paris, et a maintes fois prouvé ses penchants dirigistes.
« Notre victoire électorale signifiera une première immense nationalisation », annonce-t-il. Laquelle ? « Le temps long va réappartenir aux êtres humains », promet-il. Nationaliser le temps ? Ou plutôt l’eau ? Il assure avoir « essayé de lancer le débat sur l’eau et la perturbation des cycles de l’eau » mais admet : « on n’est pas arrivé à mettre le thème ». Et pourtant, raconte-t-il, « j’étais un peu traumatisé parce que dans mon coin, la Franche-Comté, une grande chute, la plus haute d’Europe a disparu, tout d’un coup, couic, plus d’eau, c’est quelque chose de terrible à voir dans sa vie ».
Plus dure sera la chute
Regards interloqués dans l’assistance. Les plus hautes chutes d’eau d’Europe se trouvent notoirement en Norvège, tandis que le record de France métropolitaine appartient à la cascade de la Lyre (550 m), en Haute-Savoie, devant la cascade de Gavarnie (420 m), dans les Pyrénées. En Franche-Comté, ou les chutes d’eau ne manquent pas, le record appartient à celle du Lançot (47 m), qui cesse souvent de couler en période sèche. On imagine les commentaires si, le mois dernier, Marine Le Pen s’était ainsi répandue !
En fait de disparition soudaine, c’est plutôt le Parti socialiste qui à Nantes semble s’être tari tout d’un coup, couic. Christophe Clergeau, censé avoir négocié l’accord électoral de la NUPES brille par son absence. Johanna Rolland, maire de Nantes, n’est pas là non plus. Le candidat LFI nantais Andy Kerbrat ne quitte pas le chef d’une semelle. Julie Laernoes, chef de file écologiste, veille à figurer sur la photo mais n’a droit qu’au deuxième rang. L’enthousiasme aussi paraît en voie de dessèchement.
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