L’Irlande, et ses trente-deux comtés traditionnels répartis en quatre provinces : Ulster, Connacht, Munster et Leinster. Vingt-six comtés appartiennent à l’État d’Irlande indépendant, tandis que les six autres, tous situés en Ulster, forment l’Irlande du Nord, qui appartient aujourd’hui au Royaume-Uni. Après vous avoir déjà par le passé proposer de découvrir le Donegal ou encore Westport, nous vous proposons ci-dessous quelques bons plans, et découvertes, dans le comté de Cork, au Sud-Ouest de l’Irlande.
Le comté de Cork, premier bout d’Irlande après la Bretagne
Pour les Bretons, le comté de Cork est le premier bout d’Irlande qu’ils foulent à la descente du Ferry, au départ de Roscoff (deux rotations par semaine désormais, le mardi soir et le vendredi soir, le mardi soir étant généralement moins onéreux). Pour découvrir l’ensemble des activités, hébergements, découvertes à y faire, nous ne pouvons déjà que vous conseiller d’aller sur le site Guide Irlande, qui est sans doute ce qui se fait de mieux en matière de tourisme en Irlande : il faut dire que contrairement à chez nous, les Irlandais ne sont pas spécialement forts pour mettre en valeur leur patrimoine.
Le comté de Cork est le plus grand comté d’Irlande (7 499 km2) et le plus peuplé du pays (542 868 habitants) après celui de Dublin. La ville de Cork est depuis des siècles le principal port d’Irlande. Il relie en effet l’île à la France (Roscoff, Le Havre) et au Royaume-Uni (Swansea). Il l’a toujours été, puisqu’il était également le point de départ de nombreux paquebots pour l’Amérique, jusque dans les années 1960. C’est également de ce port que 3 millions d’Irlandais émigrèrent au xixe siècle vers le Nouveau Monde. Ce port a été un facteur de développement économique et commercial incontestable pour ce comté, mais aussi pour toute l’Irlande.
A votre arrivée, même si vous n’avez pas envie de vous attarder dans une grande ville, vous pouvez tout de même faire un écart direction Cobh, en banlieue de Cork (Est) pour y visiter le musée Titanic Experience de Cobh. Il n’est pas aussi imposant que celui de Belfast, mais il vous fera revenir sur l’histoire du paquebot, de sa construction jusqu’à son naufrage dans les eaux glacées de l’Atlantique. La mise en scène est bonne, les nouvelles technologies bien exploitées, et l’exposition intéressante, y compris pour les enfants.
De quoi meubler quelques heures, avant de prendre la route des profondeurs du Comté, à moins, si vous avez de la chance, de tomber sur une semaine internationale ou européenne en rugby, et de pouvoir aller voir jouer l’équipe du Munster à Musgrave Park, stade utilisé pour les rencontres « de second rang » par rapport à l’enceinte mythique de Thomond Park, Limerick.
Clonakilty, la patrie de Michael Collins
Arrêt indispensable pour les férus d’histoire et pour les épris de révolution irlandaise, Clonakilty, la patrie de Michael Collins. Sur la route entre Cork et la cité, vous pourrez d’abord vous arrêtez (en pleine saison car fermé hors saison) au Michael Collins Memorial Centre, situé à Castleview, dans la commune de Ballinoroher.
Dans la ville même de Clonakilty, vous pourrez visiter la Michael Collins House qui s’intéresse à la vie de Michael Collins mais aussi aux grands épisodes historiques du pays, ainsi qu’aux autres grands révolutionnaires s’étant battus pour l’indépendance irlandaise notamment d’autres révolutionnaires de Clonakilty, comme celui de Tadhg an Asna qui a mené les forces locales au combat en 1798. Une visite guidée en Français est disponible, et le musée vaut vraiment le passage.
Pour conclure cette plongée dans la guerre d’indépendance irlandaise, arrêtez vous à Woodfield, dans le village de naissance du rebelle irlandais. Et découvrez, dans un petit hameau nommé Coolcraheen (l’endroit est annoncé en amont comme étant le « Michael Collins Birthplace par des panneaux), le lieu où naquit en 1890, sans assistance médicale, Michael Collins, de Marianne Collins (née O’Brien ; vers 1852-1907) et de Michael John Collins (1815-1897). A noter que la quasi-totalité de la propriétén a été incendiée sur ordre des soldats du régiment d’Essex le 7 avril 1921. Le terrain a été vendu deux ans plus tard, en 1923. Il a été reconstruit de nombreuses années plus tard, mais la maison originale construite par sa mère a été laissée telle quelle après l’incendie, avec seulement l’empreinte des bâtiments et une cheminée debout. Il a été ouvert au public en octobre 1990 par le président Patrick Hillery et est entretenu par le Bureau des travaux publics.
Le cromlech de Dromberg, un Stone Age irlandais ?
En quittant la ville de Michael Collins, descendez vers la côte, plus au sud, et profitez des paysages splendides (notamment le Galley Head Lighthouse un phare du 19e siècle proche de Rosscarbery et dont le promontoire est coupé du continent par les anciens murs de la vieille forteresse normande de Dun Deidi, une importante forteresse du clan local O’Cowhig).
Poursuivez ensuite vers l’Ouest, et découvrez le cromlech de Dromberg, après avoir grimpé un peu en voiture, à travers des routes particulièrement dangereuses car étroites et sans visibilité. Mais cela en vaut la peine. Le site se compose d’une dizaine de mégalithes imposants formant un cercle de 9 mètres de diamètre. Il s’agit d’un des sites les plus visités en Irlande.
Dans la foulée, prenez la direction de Skibereen, et arrêtez vous dans un autre lieu important pour la mémoire irlandaise, le Skibbereen Heritage Centre, musée témoignage au sujet de la grande famine irlandaise, qui a particulièrement ravagé la ville (entre 8000 et 10 000 enterrés dans le cimetière de la ville) et le comté, les anglais préférant exporter le peu de récoltes en pleine crise alimentaire, plutôt que de nourrir la population irlandaise. Le musée propose une exposition poignante sur les conditions de vie de l’époque, et les conséquences de la grande famille. A voir absolument.
Sur la route du Kerry
Trop souvent, les visiteurs venant en Irlande foncent vers le Kerry ou le Connemara sans explorer le comté de Cork. Grosse erreur, et que de paysages et de destinations ratées. Pourtant, à la sortie de Skibereen, vous avez deux péninsules qui s’offrent à vous, reliées par le joli petit port de Bantry, qui vaut lui aussi que l’on s’y arrête un peu. De Baltimore à Crooghaven, en remontant ensuite par Bantry, puis par Glengariff (excursion en bateau à la découverte d’une petite île paradis des oiseaux conseillée), vous avez de quoi randonner et découvrir quelques journées avant de franchir les portes du Kerry via l’incontournable Caha Pass, en pleine montagne.
Vous aurez également à faire sur la péninsule de Beara, dont une large partie appartient au comté de Cork.(randonner sur la Beara Way permet de se rapprocher un peu plus du Paradis tout comme marcher à côté du Glanmore Lake). Puis vous rentrerez à la maison…ou alors vous prolongerez et pénétrerez dans le Kerry, mais cela, c’est une autre histoire, que nous vous raconterons prochainement !
Bon voyage.
YV
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