Le 15 août 2016, vers 13 heures, un nantais de 31 ans assis sur un banc de la place Mendès-France, en train de discuter, se fait embrocher par un scooteriste et reçoit six à huit coups de « couteau de boucher, avec lequel on peut facilement sacrifier un agneau » au bras gauche et à la cuisse, décrit-il, six ans après, le 10 mai 2022 aux assises. Il a subi huit à dix opérations chirurgicales et a toujours des séquelles.
Tentative de meurtre à Bellevue
Le jeune homme jugé, qui avait fui à Malaga dès le lendemain des faits – et y avait même été contrôlé par la police, alors qu’il circulait avec un frère, connu comme trafiquant de drogues – s’était livré le 8 février 2017 et a toujours clamé son innocence, mais refusé de donner le nom des vrais responsables, de peur de représailles.
Tout dans l’affaire rappelle la chape de plomb qui pèse sur les quartiers « sensibles » nantais, surtout dans le cadre des règlements de comptes entre gangs de la drogue – ainsi personne n’appelle les pompiers ni la police – la victime est directement emmenée au CHU, ce qui lui sauvera probablement la vie – la victime est envoyée aux urgendes dans un état critique, mais est sauvée.
C’est un médecin du CHU qui prévient la police à 18h50, du fait du caractère peu habituel de ses blessures. Le motif « officiel » de l’attaque serait un impayé d’un véhicule auprès d’un frère de l’accusé. Mais l’omerta règne encore – même les personnes qui discutent avec la victime se taisent sur les motifs et les liens avec le mis en cause.
Dix ans de réclusion criminelle sont requis dans ce dossier dont la défense a souligné de nombreuses zones d’ombre ; ainsi du portable crypté trouvé dans le sac à dos de la victime : « passé entre les mains de deux experts, il a terminé en morceaux ».
Louis Moulin
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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Une réponse à “Nantes. Six ans après, le procès d’une tentative de meurtre à Bellevue”
et il a fallu six ans pour qu’un juge soit en mesure d’examiner l’affaire !