La fédération des vins de Nantes a annoncé des pertes de 15 à 25% en 2022 dues à l’épisode de gel il y a un mois, début avril – soit moins qu’attendu. L’an dernier, 70% du potentiel de récolte avait été perdu – jusqu’à 90% en réalité sur les parcelles les plus touchées. En revanche, les stocks sont au plus bas après plusieurs années difficiles, alors que les exportations repartent à la hausse.
Le gel tardif d’avril – désormais récurrent (2017, 2019, 2021, 2022) est intégré comme tel par les vignerons qui modifient les dates et les modes de taille, s’équipent (éoliennes, canons à air chaud, chauffage des vignes, bâchage des plants, braseros, stocks de bougies, aspersion d’eau…) mais subissent tout de même des pertes non négligeables.
En Touraine, début avril, certaines parcelles ont été touchées à 50%. En Gironde et en Bourgogne, la température est descendue par endroits jusque -7°, voire -9°. Autour de Beaune, les dégâts sont estimés à 5% après deux nuits de gel où les vignerons ont brûlé des milliers de bougies dans les vignes pour les protéger.
En revanche la filière s’inquiète déjà de la sécheresse, qui ralentit la pousse des vignes dans le sud-Est et l’Alsace. Autour d’Orange, après un hiver très sec, il a plu à peine 85 mm de janvier à début mai 2022, voire 70 à peine dans certaines régions de Provence et de Corse. Dans le Val de Loire, la Gironde ou l’Alsace, les viticulteurs réduisent déjà les couverts végétaux sur les rangs de vignes pour limiter la concurrence hydrique.
A l’autre bout de la filière, dans l’hôtellerie-restauration, certains anticipent déjà une hausse des prix à l’automne. « On a déjà augmenté l’an dernier, cela n’en fera qu’une de plus, de toute façon, tout augmente, et on a des pénuries récurrentes sur divers produits même non alcoolisés, la Plancoët en ce moment », constate, désabusé, un cafetier nantais.
Louis Moulin
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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