Alors qu’un chauffeur de bus a encore été agressé, cette fois par un passager qui refusait le port du masque, l’ensemble des syndicats de la SEMITAN (CFDT, Sud ; CGT, FO, CFE-CGC) lance une grève ce 6 mai « pour une journée unique dans un premier temps », afin d’augmenter… les salaires.
L’intersyndicale demandait à rattraper l’inflation, soit 6% d’augmentation, puis 4.09% – la somme de l’augmentation automatique du SMIC en un an, la direction est passée de 2.2 à 2.6% accordés, avec effet rétroactif au 1er janvier 2022, ce qui lui coûterait 3 millions d’euros de plus par an.
La direction de la SEMITAN laisse entendre sans le dire que la gratuité du week-end pèse sur ses recettes et qu’elle ne peut pas tout faire : « dans le contexte actuel, l’entreprise n’est clairement pas en capacité d’assumer financièrement cette augmentation de 3% [minimum demandé par les syndicats pour transiger] La Semitan a vu le nombre de ses clients diminuer (Covid, télétravail) et accuse une baisse significative de ses recettes ».
En mars 2022, au préalable d’une nouvelle augmentation des tarifs décidée par la métropole, des chiffres étaient donnés : la fréquentation en 2021 a reflué de 22% par rapport à 2019, soit un cinquième, et quasiment d’un quart par rapport aux objectifs de fréquentation prévus par la délégation de service public signée avec la métropole. Début 2022 la fréquentation continue de chuter, avec 18% de moins par rapport à la moyenne 2020-21.
Résultat des courses, avec la perte de 6 à 9% des abonnés, y compris les tarifs solidaires [réduits], la TAN ne s’y retrouve plus et augmente ses tarifs. Si le titre unitaire et celui vendu à bord des bus ne bougent pas, tout comme celui de la navette aéroport, le carnet passe de 15.6 à 16 euros, et tout le reste augmente un peu, de 1.56% en moyenne. Néanmoins le service est amélioré aussi, avec la C20 prolongée à Gare Maritime, une meilleure desserte de Carquefou et de Rezé, l’itinéraire de la ligne 93 modifié etc – tout cela à partir de septembre.
Pendant ce temps sur le réseau, la violence continue. Un chauffeur de bus a été agressé entre la Chapelle sur Erdre et Nantes, le 28 avril vers midi, par un passager qui refusait de porter le masque, et même celui que le chauffeur lui a proposé – ce qui a eu le don de l’énerver encore plus. Le passager a été interpellé et le chauffeur a porté plainte. Une journée « normale » sur la TAN.
Louis Moulin
Photo : DR
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Une réponse à “Nantes : grève de la SEMITAN pour les salaires… mais pas les violences”
beaucoup de bruit pour pas grand chose, le chauffeur de bus n’a pas été tué comme l’a été un de ses collègues l’année dernière, alors les syndicats qui ont tous appelé à réélire le président sont enfin revenus à leur but premier défendre les travailleurs,