Coup de chapeau aux militants de l’association nantaise « A la bretonne ». Ils ont bien compris que nous vivons dans une époque où il faut compter avec les médias. Alors ils multiplient les « coups ». Le 20 février, ils ont déployé un immense Gwenn ha du (1400 m2 de tissu) face au château des ducs de Bretagne. Le 27 mars, ils ont transporté une urne géante (3 x 3 m) de la mairie de Nantes à la préfecture de Loire-Atlantique afin de rappeler que 105 000 citoyens du département ont signé en 2018 une pétition réclamant l’organisation d’un vote sur la réunification ; sur l’urne, on pouvait lire : « 44 BZH, on veut voter ». Le 5 avril, profitant du passage d’Emmanuel Macron à Spézet, ils ont déposé symboliquement à l’entrée de cette commune 105 000 bulletins de vote. Notons que Spézet est engagée en faveur de la réunification bretonne puisqu’elle affiche le panneau « Breizh 5/5 » à l’entrée de la commune.
Profitant de la campagne électorale, ils ont organisé une rencontre à la Maison de la Bretagne (quartier de Montparnasse à Paris) avec les représentants des candidats. Le résultat ne fut pas brillant puisque seuls les représentants d’Emmanuel Macron et de Yannick Jadot étaient présents ; on imagine mal des jacobins furieux comme Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon s’intéresser à la question.
« La désillusion est cruelle pour Florian Le Teuff, adjoint aux enjeux bretons à la Ville de Nantes. Tout au long de la campagne présidentielle, sa « patronne », la maire PS Johanna Rolland, est restée sourde « aux nombreuses relances » de Christophe Prugne, président de l’association A la bretonne, visant à « arracher » une position claire sur le dossier de la réunification à Anne Hidalgo, candidate socialiste lancée dans la course à l’Elysée. De fait l’intéressée, dont Johanna Rolland dirige la campagne, a fait l’impasse sur le sujet et ignoré l’association. » Le Teuff a donc raison de dénoncer « un climat de duplicité et un double discours permanent » dans le monde politique sur le dossier de la réunification de la Bretagne (Presse Océan, mercredi 6 avril 2022)
Le conseil départemental de Loire-Atlantique votera un nouveau vœu, en juin, pour réclamer au président de la République un vote sur la réunification. « Il faut un référendum décisionnel qui engage l’Etat », insiste Michel Ménard (PS), président de l’assemblée départementale (Presse Océan, mercredi 6 avril 2022). Au mieux, il pourrait obtenir une « consultation pour avis », comme pour Notre-Dame-des-Landes, sans valeur politique et juridique. En ce qui concerne la modification des limites territoriales, nous l’invitons à consulter l’article L.4122-1 (et suivants) du Code général des collectivités territoriales – un véritable parcours du combattant.
Bernard Morvan
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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2 réponses à “On n’oublie pas la réunification de la Bretagne”
Non, une consultation du type Notre-Dame-des-Landes ne serait pas une solution « au mieux ». Ce type de scrutin avait été créé par une ordonnance qui n’a jamais été ratifiée. Le gouvernement devrait donc recommencer un parcours législatif pour la circonstance. Vu ce qui s’est passé, on imagine mal qu’il en ait envie.
La façade de l’hôtel du département arbore en ce moment un drapeau ukrainien sous lequel est inscrit : « Soutien à la liberté des peuples ». Le soutien paraît d’autant plus sincère que le peuple est plus lointain. Le soutien à la liberté du peuple breton est moins évident. D’ailleurs, le département a profité de l’occasion pour supprimer son drapeau breton.
je croyais que les mesures édictées par pétain devaient être abolies, la division de la bretagne arrange qui?