Nous vous proposons une nouvelle rubrique, pas forcément régulière, dans laquelle Bernard Morvan vous relève quelques perles recueillies ici ou là dans la presse…ou ailleurs.
- En bonne politicienne, Johanna Rolland (PS), maire de Nantes et directrice de campagne d’Anne Hidalgo, sait botter en touche. Dans un entretien accordé à Ouest-France (Loire-Atlantique, mardi 12 avril 2022), elle est invitée à répondre à la question suivante : « Certains trouvent que vous n’étiez pas assez présente dans cette campagne… ». Ce qui est une façon polie de lui faire remarquer sa passivité, pour ne pas dire son absence de travail. Réponse : « La fonction de directrice de campagne, c’est d’animer un collectif. C’est ce que j’ai fait ». Le journaliste aurait dû lui demander ce qu’elle a bien pu « animer », vu le résultat.
- François Cuillandre (PS), maire de Brest, se console facilement : « Le score à Brest est à l’image de ce qui s’est passé au national » (2,77 % pour Anne Hidalgo). Mais c’est un combattant : « Après la présidentielle, il y a les législatives. Je pense qu’il y a un rééquilibrage à faire dans le cadre du fonctionnement de notre démocratie. Il faudra élire des parlementaires de gauche qui ont la volonté de défendre le territoire. Ici, à Brest, je soutiendrai Reza Salami de toutes mes forces. » (Le Télégramme, Brest, mardi 12 avril 2022). Si Cuillandre soutient Mme Salami avec la même ardeur qu’il a soutenu Anne Hidalgo, la première est mal partie…
- « C’est une véritable catastrophe pour les Verts, je ne pensais pas que cela finirait aussi bas ! », s’exclame Rémi Lefebvre, enseignant en sciences politiques à l’université de Lille et auteur de l’ouvrage « Faut-il désespérer de la gauche ? » (éd. Textuel, 2022). « Yannick Jadot avait choisi une ligne un peu attrape-tout. Sauf que l’écologie était aussi très importante dans le programme de Jean-Luc Mélenchon, avec une articulation sur les questions sociales et une base électorale solide, là où celle des Verts a toujours été très volatile. » (L’Obs, 14 avril 2022). D’où ce piteux résultat : 4,63 %. Mais dans les métropoles bretonnes, Jadot s’en tire mieux : 7,01 % à Brest (quatrième position) ; 9,99 % à Nantes (troisième position) ; 9,96 % à Rennes (troisième position). Conclusion : les écolos sont forts dans les grandes villes car elles possèdent une sociologie particulière (surreprésentation des classes supérieures) ; on l’avait observé aux dernières élections municipales.
- On croyait que Christian Troadec était un homme de gauche, que Carhaix-Plouguer était une ville de gauche, que ses administrés étaient des gens de gauche… Erreur. Au premier tour de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron arrive en tête dans sa ville (26,70 %), suivi par Marine Le Pen (22,01 %). Situation qui doit ravir l’ennemi intime de Troadec, le député de la circonscription, un certain Richard Ferrand.
- Richard Ferrand habite – officiellement – à Motreff (près de Carhaix). Il faut croire que la présence de ce baron de la macronie, président de l’Assemblée nationale, n’impressionne pas les habitants de cette commune rurale de 700 habitants, autrefois communiste. Résultat du premier tour de l’élection présidentielle : Marine Le Pen (29,10 %), Emmanuel Macron (25,12 %), Jean-Luc Mélenchon (18,16 %) et, surprise, Jean Lassalle (7,46 %). « Il y a un creuset pour les extrêmes à Motreff, depuis trente ans », résume, depuis Paris, le député marcheur (Le Télégramme, mardi 12 avril 2022). La situation sociale de la commune explique le vote Le Pen : beaucoup de gens font des métiers pénibles. « Guillaume a voté pour Marine Le Pen, « parce qu’elle a son franc-parler et qu’il y en a ras le bol ». Mécanicien dans l’agroalimentaire, il se dit « brisé » depuis un accident de travail, il y a trois ans et écoeuré aussi, quand il voit l’état de sa maman, pas encore retraitée à 59 ans : « Elle ne peut plus plier les bras après 20 ans d’abattoirs. Qu’ils viennent faire le taf et porter les jambons toute une journée, nos politiciens. Ils verront ! » (Le Télégramme, mardi 12 avril 2022). Une proposition : prendre Ferrand en stage dans un abattoir pendant une semaine !
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5 réponses à “Bon à savoir. Troadec, Rolland, Cuillandre, Ferrand…les bonnes notes de Bernard Morvan”
« Si Cuillandre soutient Mme Salami avec la même ardeur qu’il a soutenu Anne Hidalgo, la première est mal partie… ». Une correction : Il s’agit, en fait, de Monsieur Salami.
« Si Cuillandre soutient Mme Salami avec la même ardeur qu’il a soutenu Anne Hidalgo, la première est mal partie… ». Une correction : Il s’agit, en fait, de Monsieur Salami.
Le sort des Verts interroge, bien sûr, mais ils pourraient bien être en train de subir le sort de tous les partis spécialisés (genre parti pour la défense des chiens et des chats) : ils finissent par ne plus intéresser que les extrémistes de leur cause. Les fonctions politiques électives sont généralistes et les électeurs, au-delà d’engouements passagers, s’en rendent compte.
« les écolos sont forts dans les grandes villes car elles possèdent une sociologie particulière (surreprésentation des classes supérieures) …. ». Oui peut être en partie mais à mon avis, surtout parce que les populations urbaines ne sont pas confrontées aux réalités de la nature. Les habitants des campagnes sont à ce propos, sidérées de voir que ceux qui manifestent pour « sauver la planète » ne participent en rien de concret dans le milieu naturel à part goûter au seul plaisir de jouissance dans des lieux aménagés pour leur confort lorsqu’ils daignent sortir de leur urbanité. Savent-ils ce que c’est que débroussailler un sentier de randonnées, marcher parfois sous la pluie dans un chemin boueux, éclaircir une forêt, faire vivre un jardin potager etc… Dans une conversation de salon, la nature telle qu’ils la perçoivent est une entité abstraite ou fantasmée mais jamais appréhendée dans sa réalité.
et la goche veut que mackinsey continue, que les gens travaillent jusqu’à 65 ans etc.
j’ai honte pour eux !