Le député de Marseille Jean-Luc Mélenchon a fait un carton dans les grandes villes bretonnes, arrivant en tête : 33,03 % à Nantes, 28,76 % à Brest, 36,31 % à Rennes, alors que son résultat national est de 21,95 %. Les militants de LFI peuvent donc espérer s’emparer de quelques circonscriptions urbaines lors des prochaines élections législatives. Mais ce n’est pas le grand amour avec les autres partis de gauche. Frédéric Mathieu, chef de file de LFI à Rennes, explique le pourquoi de la fâcherie : « Il n’y aura pas d’alliance avec d’autres partis : le PS est disqualifié depuis le mandat de François Hollande. Quant aux Verts et aux communistes, ils ont passé leur temps à tirer sur Jean-Luc Mélenchon, plutôt qu’à développer leur ligne politique pendant la campagne. Quel sens cela aurait quand on voit la politique rennaise menée par l’alliance PCF, Verts et socialistes ? Cela ne donne pas envie. » (Ouest-France, Ille-et-Vilaine, mardi 12 avril 2022) Certes Nathalie Appéré (PS), maire de Rennes, reconnaît que « Jean-Luc Mélenchon est arrivé en tête sans ambiguïté » dans sa ville mais on sent que cette situation ne l’enthousiasme pas. « De là, à dire que Rennes est mélenchoniste… A Rennes, il n’y a pas 36 % d’électeurs qui sont dans une adhésion totale au Mélenchon qui fricote avec les régimes autoritaires ou tourne dangereusement le dos à l’Europe. La gauche rennaise ce n’est pas cela. » (Ouest-France, Rennes, mardi 12 avril 2022)
Tout cela est bel et bon mais, même si LFI, Verts, PCF et PS se détestent cordialement, trouver un accord électoral pour le second tour s’imposera ; on peut se partager le gâteau – à chacun sa circonscription. Sinon la victoire n’est pas assurée ; la division favorisera les macronistes.
Johanna Rolland (PS), maire de Nantes, a raison de rappeler qu’ « en Loire-Atlantique, aucun candidat socialiste, écologiste ou communiste ne sera en situation de gagner seul une circonscription » – on remarquera qu’elle ne mentionne pas LFI. Dominique Raimbourg, premier secrétaire de la fédération du PS de Loire-Atlantique, confirme : il ne voit « pas grand-chose à espérer » du côté de LFI, qui n’a « jamais offert de discussion » (Presse Océan, mercredi 13 avril 2022)
Bernard Morvan
Bon à savoir
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Qui sont les électeurs de Jean-Luc Mélenchon ? Réponse de Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion de l’Ifop : « Il y a d’abord une sociologie qui explique la géographie. On est sur un électorat jeune, étudiant, diplômé, mais aussi modeste et populaire. Donc, il n’est pas étonnant que les grandes villes de l’Ouest à direction socialiste aient accordé des scores très élevés à Jean-Luc Mélenchon. Celui-ci a rallié des populations éduquées diplômées (étudiants, enseignants, chercheurs…) tout en faisant aussi des scores élevés dans certains bureaux de vote ou communes de banlieue marquées par la présence d’une population modeste. Le vote utile à gauche a été le vote Mélenchon. » (Ouest-France, mardi 12 avril 2012) On peut traduire « population modeste » par « population immigrée ».
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A la même question, Frédéric Dabi, directeur général Opinion de l’Ifop, fournit d’autres explications. L’électorat de Jean-Luc Mélenchon « devenu « attrape-tout », « est plus féminin que masculin », et « superforme chez les jeunes », note-t-il. Pour le sondeur, la progression de l’ancien sénateur socialiste ne peut être réduite à une logique de bascule liée au vote utile. Par rapport aux derniers sondages réalisés avant le 10 avril, le candidat a pris 4 points. « Est-ce parce qu’il a pris à gauche ? Non. Sa progression n’est pas seulement du vote utile de gauche, ce sont de nouveaux électeurs, urbains, jeunes. Il draine aussi 70 % des Français se déclarant de confession musulmane. » (Le Monde, mercredi 13 avril 2022)
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D’après Arnaud Leclerc, professeur de science politique à l’université de Nantes, « il y a chez les électeurs de Mélenchon des gens qui sont dans une logique de ras-le-bol, de dégagisme, au point de voter Le Pen » (Presse Océan, mardi 12 avril 2012) D’après l’Ifop, 33 % des électeurs de Mélenchon pourraient voter au second tour Macron, 23 % pour Le Pen et 44 % choisiraient le vote blanc, nul ou l’abstention (Le Figaro, mardi 12 avril 2022)
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3 réponses à “Législatives : le match LFI-PS a démarré”
Jean-Luc Mélenchon, un type qui appelle à voter pour le freluquet n’a plus aucune conviction, il est invisible. Il devrait prendre sa retraite. La république, ce n’est pas lui. Lui ne représente que lui même, et le paillasson des musulmans qui se servent de lui pour augmenter leur présence dans les débats. Normal, il n’oublie jamais qu’il est né à Tanger !
Bien sûr que JLM a obtenu un maximum de voix dans les grandes villes qui contiennent tous ces quartiers, et autres banlieues, qui hébergent les populations d’outre-méditerranée qui votent massivement pour lui, qui les cajole dans le sens du poil, et leur fait miroiter un peu plus d’assistance qu’il enlève de la bouche des vrais pauvres de ce pays. Peut-être ce qui lui a valut le revers qu’il a subit ?… en plus de F. Roussel ?… ;=))
ne vous inquiétez pas pour mélanchon, il proposera un « insoumis » dans chaque circonscription mais au 2è tour ce sera la liste macron qu’il soutiendra