Avant chaque élection, le mot programme est dans toutes les bouches. Les propositions politiques fusent de tous côtés sans jamais être réellement lues par les électeurs.
Dans son Programme politique d’une génération dans l’orage, Academia Christiana propose, dans les principaux domaines – de la politique étrangère à la santé, en passant par l’école ou la fiscalité – des mesures concrètes pour revenir à l’essentiel, précédées d’un exposé sur l’état actuel du sujet traité et suivies d’un développement sur la vision idéale de ce thème, objectif à atteindre sur le moyen ou le long terme. Forts de leur expertise, les auteurs, hauts fonctionnaires, économistes, élus, enseignants, professeurs d’université ou encore médecins, dressent des constats clairs et proposent des solutions précises. Autant de mesures auxquelles il est possible de comparer les programmes des différents candidats afin de juger de leur réel souci du bien commun. Voici donc un excellent outil au service du discernement politique, à mettre entre toutes les mains, à l’heure où des millions de Français s’apprêtent à faire leur choix à l’occasion du deuxième tour des élections présidentielles, mais aussi des législatives à venir.
Pour évoquer cet ouvrage, paru aux éditions de la Nouvelle Librairie, et à commander ici, nous avons interviewé Victor Aubert.
Breizh-info.com : Avec la sortie de ce programme politique en pleine période électorale, qu’avez-vous souhaité apporter au débat électoral ?
Victor Aubert : En plus d’être un institut de formation, Academia Christiana se veut aussi être un laboratoire d’idées. Ce programme s’adresse à nos auditeurs et ceux qui suivent nos travaux. Au delà du scrutin présidentiel, le but est que notre famille de pensée ne se contente pas d’analyses, de commentaires ou de critiques, mais soit aussi capable de proposer des mesures positives. Nos propositions politiques sont inspirées par le bon sens et non par l’idéologie, la démagogie ou les impératifs d’une campagne. Nous espérons qu’elles toucheront plus largement les français et qu’elles pourront inspirer des élus de tous bords dans les années à venir.
Breizh-info.com : Qu’appelez-vous la génération dans l’orage ? N’est-ce pas celle qui vient de voter majoritairement Jean-Luc Mélenchon au premier tour de la présidentielle ?
Victor Aubert : Justement ! Le fait que les 18 – 24 ans aient majoritairement voté pour Jean-Luc Mélanchon est un des symptômes de cet orage. Au delà du fait qu’une part importante de jeunes issus de l’immigration ait participé à ce vote, je crois que notre génération est avant tout celle qui pâtit le plus des folies de celles qui la précèdent. La faillite de l’Education Nationale, la société de consommation et le multiculturalisme ont fait de nous des déracinés sans repères. N’oublions pas que le grand « parti » de notre génération est d’abord l’abstention (40%). Ma génération est donc celle qu’on a privé de la culture classique, celle qu’on a abêtit par des spectacles avilissants et qui subit chaque jour la violence du mondialisme. Elle a peu de ressource, mais c’est justement à ceux qui, parmi cette génération, ont le plus reçu qu’il est demandé de beaucoup donner.
Breizh-info.com : Quelles sont les principales propositions révolutionnaires de votre ouvrage ? Parlez-nous des auteurs que vous avez réunis pour le constituer ?
Victor Aubert : Nous avons essayé d’aborder tous les aspects de la vie politique en visant les problèmes à leur racine, tout en nous préservant d’un certain idéalisme. Parmi les mesures « révolutionnaires », on peut citer la fin du collège unique et la création de filières d’excellence dans le domaine professionnel ainsi que limitation de l’exposition aux écrans et à la publicité chez les enfants; la détaxation de proximité pour permettre un protectionnisme local; la mise en place d’un vrai principe de subsidiarité permettant aux communes de refuser sur leur territoire des pratiques comme la culture d’OGM; une politique de remigration progressive en partenariat avec les pays d’origine en vue d’inverser les flux migratoires que nous ne pouvons plus gérer, ou encore l’octroi du statut de parent au foyer pour ne pas obliger ceux qui veulent élever leurs enfants chez eux de devoir absolument travailler pour survivre. Les contributeurs sont pour la plupart des intervenants d’Academia Christiana mais tous ne sont pas chrétiens, nous avons fait appel à eux parce qu’ils s’étaient illustrés par leur bon sens dans leur domaine de compétence.
Breizh-info.com : A contresens de la République laïque actuelle, vous semblez souhaiter remettre la religion en bonne place dans la cité. Expliquez-nous pourquoi, et surtout, comme s’y prendre, à une période où si les mosquées grandissent, les églises elles, se vident ?
Victor Aubert : Il s’agit d’un sujet délicat. Nous partons du constat que la laïcité française s’est constituée dans une lutte contre le christianisme et que son prolongement, le jacobinisme, a participé à la destruction des identités régionales qui étaient constitutives de l’âme de notre peuple. L’absence de religion et de culture populaire enracinée a créé un vide, lequel a été très rapidement comblé par de nouvelles formes de religions et de cultures : le culte de la santé, de la consommation, les dogmes de la bien-pensance et du vivre ensemble, l’américanisation, les loisirs de masse et aujourd’hui le wokisme. C’est à l’Eglise d’évangéliser, et c’est au politique d’affirmer qu’en vertu de ses racines chrétiennes et européennes, notre nation se doit de discriminer entre ce qui garantit sa continuité historique et ce qui l’anéantit. Comment ? Par une politique culturelle qui reconnait ce lien privilégié de la France avec le christianisme et son héritage civilisationnel.
Breizh-info.com : Parmi les deux candidats présents au second tour, certains ont-ils reçu, et lu votre livre ? Avez-vous repéré des idées qui se rapprochent de vos propositions ?
Victor Aubert : Nous ferons tout pour qu’ils le reçoivent en main propre. Bien que très aseptisé, le programme de Marine Le Pen reste moins éloigné de ce que nous proposons que celui du candidat Emmanuel Macron. Des différences essentielles demeurent, Marine Le Pen est attaché à un certain jacobinisme laïcard.
Breizh-info.com : Le combat d’Academia Christiana a dépassé les questions électorales. Parlez-nous d’ailleurs de votre prochaine UDT à venir en août prochain ? Quel thème, quels objectifs ?
Victor Aubert : Elle se tiendra du 22 au 28 août dans les Pays de la Loire et portera sur le sacré, thème crucial pour comprendre l’évolution de nos sociétés à l’ère des nouvelles religions séculières que nous avons déjà évoquées. L’objectif est d’abord de former la jeune génération en lui apportant une colonne vertébrale intellectuelle, nous voulons aussi recruter de futurs cadres, et inciter ces jeunes à développer des projets culturels et associatifs dans leur région. Ce sera comme chaque année un carrefour politique où se retrouvent des acteurs engagés de différentes mouvance autour de leur amour du bien commun et de notre civilisation.
Breizh-info.com : Il n’est nullement question dans votre programme de réforme territoriale… et d’autonomie des régions ou de déconcentration large des pouvoirs. Pas non plus de référence à la démocratie directe (à moins que j’ai mal lu). Pourquoi ?
Victor Aubert : La question de l’autonomie des régions n’est pas abordée dans un chapitre attitré mais de manière transversale dans différents domaines où il est question de subsidiarité. Il me paraît néanmoins très important de redonner à notre pays une physionomie plus conforme à sa longue tradition, en renouant avec les limites géographiques naturelles de nos vieux pays. Pour ce qui est de la démocratie directe il n’en n’a pas été question car nos collaborateurs ne sont pas tous du même avis sur la question et il nous est paru préférable de la réserver pour une prochaine édition après un débat de fond sur le sujet.
Propos recueillis par YV
Crédit photo : DR
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Une réponse à “Programme politique d’une génération dans l’orage. Academia Christiana fait des propositions pour transformer la société française [Interview]”
Ça dénonce le jacobinisme mais ça parle de Pays de la Loire.
Pathétique.
Ça critique le pape mais si les catholiques français disparaissent, c’est parce qu’eux-mêmes ont été déculturé bien avant la « République ».
L’ignorance et l’incohérence des bourgeois cathos français trouve sa source dans la tentative de renouveau du XIXe de l’Eglise qui s’est accroché au nationalisme étatique pour exister. Et par là même, s’est avouée vaincue. On voit d’ailleurs le résultat.