Cela fait des décennies que cette partie obscure de l’administration américaine, agissant à l’abri des regards et le plus souvent à l’insu du peuple américain et de ses représentants, mène une politique de guerre larvée, d’abord contre l’URSS, puis depuis 1991 contre la fédération de Russie.
Cette guerre, dans l’immédiat après-guerre, était contre le communisme et tous les méfaits qu’il était censé générer. Même si ce système était fortement critiquable, il était issu d’une volonté des peuples constituant l’URSS. Peut-être, et c’est probable, s’était-il perverti et était devenu au fil du temps une dictature, au nom de quoi l’administration américaine avait-elle décidé de le combattre ? Il existe, hélas, de par le monde un certain nombre de dictatures qui, pour autant, ne semblent guère s’attirer les foudres de ce pouvoir de l’ombre américain.
Cette guerre en Ukraine qui couvait depuis 2014 aurait probablement pu être évitée. Pourquoi les fameux accords de Minsk n’ont-ils pas été mis en application ? Ils avaient pourtant été signés entre Ukrainiens et uniquement entre eux. Pourquoi une affaire, somme toute, interne aux Ukrainiens et qui établissaient un principe élémentaire : celui d’autoriser les populations russophones des provinces de Lougansk et de Donetsk à continuer à se parler en langue russe.
Plus près de chez nous, les Flamands utilisent leur langue et les Wallons font bien de même sans que personne n’en soit choqué. Qu’est-ce qui a fait que, depuis 8 ans, personne ne se soit inquiété de cette situation ?
Mais ne nous perdons pas dans de vaines conjonctures. La guerre en Ukraine est là, et bien là, avec son cortège de misères et d’atrocités. Il est évident que les populations qui les subissent doivent dans toute la mesure du possible, recevoir toute l’assistance pouvant être fournie et personne ne s’est élevé contre ce principe élémentaire. Mais une grave question subsiste néanmoins : au-delà d’une aide strictement humanitaire, il apparaît que la France fournit également une aide militaire, sous forme d’armes classées létales et, d’après certaines sources, des personnels militaires de conseil et de formation. Ceci est très grave le peuple français est en droit d’exiger que les raisons qui dictent une telle attitude soient clairement explicitées. Existe-t-il un traité entre la France et l’Ukraine qui permettrait de justifier de telles actions ? Si tel n’était pas le cas, en quoi le peuple français est-il concerné par ce conflit avec lequel nous n’avons aucune frontière commune et dans lequel nous n’avons aucun intérêt vital à défendre ?
Tout ceci est loin d’être clair et nous avons le sentiment d’être mis devant un fait accompli. Depuis le début de cette affaire, l’attitude de la Maison Blanche ne laisse de nous surprendre. Cela ressemble au célèbre « armons-nous et partez ! » narré dans les souvenirs de guerre de mes grands-parents. A y regarder d’un peu plus près, c’est nous, les peuples des nations européennes, qui risquons d’y laisser le plus de plumes. Ce paradoxe n’est rendu possible que par l’alignement, pour ne pas dire la soumission de certains dirigeants européens, dont le président français, aux décisions prises aux Etats-Unis par des gens qui trouvent beaucoup plus confortable d’envoyer au « casse-pipe » les états de la vieille Europe plutôt que de s’exposer aux dangers qui résulteraient d’une confrontation directe avec la Russie.
Cet affrontement entre la Russie et l’Europe a été théorisé depuis des années et le théâtre des opérations, l’Ukraine, a été déterminé depuis longtemps. De ce coté là, tout s’est passé comme prévu et les événements survenus depuis 2014, largement soutenus par les diplomates américains, ont préparé un affrontement dont la Russie ne pouvait que porter l’apparente responsabilité. Considérée aux yeux du monde comme l’agresseur, elle devait naturellement être sanctionnée. Cependant, les arguments qui ont prévalu pour envahir l’Irak en 2003 (potentiel destructeur massif des populations) n’ont pas été retenus dans le cas de la Russie et les Etats Unis se sont bien gardés d’entreprendre le moindre geste hostile envers elle.
Le principe des sanctions économiques ayant été adopté sans la moindre réserve des la part des dirigeants européens, alors qu’il était on ne peut plus évident que l’Europe en serait la première victime, on peut se demander qui, en réalité, tirait les ficelles diplomatiques.
Du point de vue américain, ils gagnaient sur tous les tableaux. La Russie allait se voir privée d’importantes ressources financières, indispensables à la poursuite des opérations militaires et les pays européens allaient connaître d’insolubles problèmes d’approvisionnement en énergie, dont les conséquences sur la production industrielle seraient très lourdes.
Bien évidemment, faisant preuve d’une très grande mansuétude, les dirigeants américains proposèrent, notamment à la France, de l’approvisionner en gaz liquéfié pour compenser le manque créé. Outre que les quantités proposées apparaissent très faibles, sinon dérisoires comparées aux besoins réels, le prix proposé est nettement supérieur à celui actuellement pratiqué.
De plus, ce gaz provenant de gisements de schiste à toujours fait l’objet de violentes critiques de la part des écologistes qui jugent ce type d’exploitation extrêmement polluante. Auront-ils voix au chapitre ?
En outre, l’arrêt de l’approvisionnement en céréales, notamment du blé dont la Russie est le premier producteur mondial, risque d’entraîner une autre pénurie sur les marchés alimentaires.
Pourtant, une simple analyse démontrait que la Russie pouvait très rapidement réorienter ses exportations vers ce qui est appelé l’Eurasie, pouvant ainsi complètement s’affranchir du dollar, déjà largement concurrencé sur le marché intra-asiatique. C’est donc sans surprise que la fédération de Russie a répliqué en exigeant que ses exportations soient payées en roubles, ce que manifestement, la France a refusé.
Il est quand même extraordinaire de constater qu’un conflit auquel nous sommes, nous les Français, totalement étrangers, mais également les autres peuples européens, nous fasse subir intégralement les conséquences désastreuses de décisions prises hors de notre sol dans le seul but d’un règlement de compte ancestral entre la Russie et l’Etat profond américain, simplement parce que nos dirigeants n’ont pas le pouvoir ou la volonté de refuser un tel marché de dupes.
Si le territoire ukrainien est aussi vital pour eux que les dirigeants américains le prétendent, qu’ils règlent ce conflit par les moyens diplomatiques en usage, en faisant constater l’existence d ‘un état de guerre entre les États-Unis et la Fédération de Russie. Nous verrons bien alors ce qu’en pense le congrès américain et surtout le peuple américain.
Jean Goychman
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3 réponses à “Que ceux qui veulent la guerre la déclarent ! [L’Agora]”
Très bien dit !
Une chose est certaine : AUCUN de mes enfants ne partira faire cette guerre qui ne nous regarde pas.
L’un d’eux me disait qu’il était prêt à mourir pour la France et que s’il le fallait, il irait combattre…
C’était au début du conflit.
Depuis, avec nos explications, j’ai l’impression (et l’espoir) qu’il comprend mieux ce qui se joue. En même temps, il pense à ses amis élèves officiers ou simples soldats du rang dont certains ont déjà des bourdonnements de ce conflit aux oreilles…
Mais NON, NON, NON et NON : nous n’enverrons pas notre jeunesse se faire tuer pour des histoires de gros sous et d’intérêts géostratégiques dont aucun membre du petit peuple de France ne tirera le moindre bénéfice.
Ça suffit ces vieux croûtons qui, alors qu’ils fument leurs cigares à plus de 1000 dollars pièce en sirotant leur whisky non moins onéreux dans leurs fauteuils club en cuir, le tout dans une ambiance tamisée, décident d’envoyer au casse-pipe les enfants des autres tels des enfants de 5 ans jouant avec leurs petits soldats de plomb.
C’est en partie pour cela que j’ai écrit ce papier. Les errements de nos dirigeants successifs, plus soumis au deep state que soucieux de l’intérêt de leurs électeurs, nous ont placés malgré nous au coeur d’un affrontement mondial qui nous dépasse et dont nous risquons d’être les victimes sacrificiels. J’ai beaucoup de compassion pour les Ukrainiens qui sont au mauvais endroit au mauvais moment, mais intervenir dans ce conflit ne fera que des victimes supplémentaires sans les sauver pour autant.
https://www.youtube.com/watch?v=P13ysplIxy8
Vous prêchez un converti de longue date ; je ne rajouterai qu’une chose : saloperies d’amerlocks