998, ce chiffre étonnant est établi à partir de la liste ci-dessous, vraisemblablement la plus complète disponible sur la Toile. Réalisée en recoupant diverses sources vérifiables dont le détail est donné en fin d’article, elle peut surprendre à plus d’un titre.
Elle va en effet à l’encontre d’un certain discours médiatique qui a tendance à tenir nos ancêtres celtes pour quantité négligeable. Récemment encore, venu vendre « Les mots immigrés », son dernier opuscule, Erik Orsenna affirmait sur le plateau de « C’est à vous » que la langue française ne comptait que « 60 mots d’origine vraiment gauloise« . Devant des journalistes aux anges, ce soutien d’Emmanuel Macron appliquait à la langue ce que le président avait dit auparavant de l’identité du pays en général : « il n’y pas de culture française« , les « Gaulois réfractaires » et autres « déplorables » Gilets jaunes n’ont aucun mérite propre, sinon celui de se laisser enrichir de l’extérieur…
"Tous les mots de la langue française sont des mots… immigrés ! N'en déplaise à certains, qui parlent du grand remplacement. Moi, je parle du grand enrichissement !
Erik Orsenna dans #CàVous pic.twitter.com/OR4rp6vaQ1— C à vous (@cavousf5) March 14, 2022
Le chiffre de 60 est pourtant singulièrement minimaliste. Une spécialiste reconnue comme Henriette Walter avance l’estimation (prudente) de 158 mots celtiques sur les 35 000 du français courant. A quoi la lexicologue ajoute 481 mots gallo-romans, dont une part importante est vraisemblablement du même tonneau.
Mais par quel tour de magie passe-t-on de ces quelques centaines de mots celtes au chiffre de 998 – 2 à 3 fois plus grand ? Le choix qui préside à cette liste a été de ratisser large. Nous avons pris tous les mots rencontrés susceptibles d’être celtes, du moment que l’argumentation est sérieuse et sourcée. Nous y avons aussi intégré tous les mots qui ont fructifié à partir d’une racine celte, même de façon très lointaine, même si Vercingétorix ne les a jamais prononcés lui-même. Pour faire bonne mesure, nous avons semé dans la liste quelques mots gaulois jumeaux du latin, issus de la langue mère indo-européenne, mais sans les comptabiliser dans notre statistique (dans la liste, ils ne sont pas en gras).
Au final, l’image que cette liste renvoie des anciens Celtes est cohérente avec ce que les archéologues ont établi (et qu’Erik Orsenna semble totalement ignorer). Leur civilisation n’était ni risible, ni négligeable ; elle a prospéré sur une bonne partie du continent et exercé une influence mesurable sur les voisins latins et germains. Comme en attestent de nombreux mots, les Celtes les surclassaient en céréaliculture, en élevage, dans le travail du bois et dans celui du métal, au point de conquérir la première place dans l’industrie antique du transport.
Il n’en reste pas moins qu’ils ont fini par être conquis par César. Les légions ont redéfini l’identité linguistique de la France : au bas mot, 87 % du lexique français moderne est latin (et c’est un minimum). Selon nos calculs, plutôt larges, la part du celte est seulement de 1 à 3 %.
Orsenna peut donc se frotter les mains : en 52 avant JC, nos ancêtres ont bénéficié d’un grand enrichissement de leur vocabulaire…
Enora
À / du latin ad / racine jumelle gauloise ad / indo-européen ad / indique la direction. Le suffixe ad entre dans la composition d’un nombre considérable de mots
Aber (estuaire presque aussi encaissé qu’un fjord, avec une forte pénétration de la mer) / du breton aber, estuaire, issu de la racine celte adberos
Ajonc / du prélatin jauga
Alise / probablement du gaulois
Alose / du latin alausa, issu du gaulois
Alouette, aloyau / alauda, alouette, mot gaulois cité par Pline, nom d’une légion romaine recrutant des Gaulois ralliés.
Alpe, alpage, alpestre, alpin, alpinisme, alpiniste / du nom de la chaîne de montagne / d’une racine gauloise albos, monde lumineux ou blanc / à rapprocher d’Albion, un des noms de la Grande-Bretagne
Ambassade, ambassadeur / gaulois ambactos, vassal, membre de l’entourage d’un prince. A donné aussi l’allemand Amt, bureau
Ambiance / du latin ambi, autour / racine gauloise jumelle ambi, autour / indo-européen ambhi, autour
Amélanche, amélanchier (arbuste) / du gaulois avalo, pomme
Ardoise, ardu / peut-être de la racine gauloise ardu, haut, escarpé. A donné le nom des Ardennes.
Argent / du latin argentum / racine jumelle gauloise argenton / irlandais airgead, gallois arian, breton arc’hant (≠ anglais silver)
Arpent, arpenteur, arpentage, arpenter / du gaulois are penno, ce qui est devant la tête, l’extrémité / breton penn, tête, cap
Artésien / type de puits creusé selon une méthode typique de l’Artois / des Atrébates, peuple gaulois : « ad trebati », Ceux qui habitent, à rapprocher du vieux breton treb
Assez / du latin ad + satis / gaulois sati / indo-européen sati / indique la satisfaction
Auvent / du provençal amban, ce qui entoure / l’origine celtique est la plus probable (Trésor Informatisé)
Avalanche / du savoyard avalantse, lui-même d’origine celte ou ligure
Aven / de l’occitan, issu du gaulois
Bac (récipient et bateau), baquet, bachot, bacholle, bassin, bassinet, bassiner, bassinoire, bassine.
Bâche, bâcher, débâcher, bâchage /du britonnique ou du gaulois
Bachelier, baccalauréat, bachoter, bachotage, bachelor / peut-être du gaulois baccalaria, jeune serviteur d’un domaine
Bagage, bagagiste /de baga, obscur, gaulois, ligure ou germanique
Bagarre, bagarrer, bagarreur/ de l’occitan, lui-même venant du basque batzarre ou à rapprocher des bagaudes (rebelles gaulois)
Balai, balayeur, balayure, balayette, balayage, balayer / de balatno, genêt, qui servait à fabriquer les balais / à rapprocher du breton balaen.
Balle (enveloppe du blé) / peut-être du gaulois balu
Banne, benne, benner, bannette, bagnole / du bas latin benna, chariot en osier / du gaulois / par le picard en ce qui concerne bagnole / cymrique bèn, charrette / savoyard bénette, hotte pour la terre ou le fumier
Baragouin, baragouiner, baragouineur/ du breton bara et gwin, pain et vin
Baraque, baraquement, baraqué / du catalan barraca, lui-même du mot prélatin ibérique barrum, argile / ou du latin populaire barra, issu de barro, mot d’origine gauloise qui a donné barre (voir plus bas)
Baratte, barattage, baratin, baratiner, baratineur, disparate / peut-être du celtique mratos, tromperie.
Barde
Barge, barque, barquette, embarcation, embarquer, débarquer,embarcadère / ancien français barge (Chanson de Rolland, vers 1100) / du bas latin barca / plusieurs explications dont une origine celte
Barge (meule de foin) / peut-être du gaulois braga
Barrique, baril, barillet, barricade, barricader / du gascon barrica, lui-même issu du latin populaire, peut-être d’origine gauloise
Barre, barre, barrage, barreau, barrette, barrière , barrer, se barrer, barrière, barreur, débarrer, rembarrer, barioler, embarras, embarrasser, embargo, débarras, débarrasser, bar, barman, barista, code-barre/ du latin populaire barra, barre, levier, qui a remplacé le latin classique vectis / peut-être du gaulois barro, sommet, extrémité / irlandais et breton barr, sommet
Bateleur, bateau (dans le sens de tromperie) / du vieux français bastel, à l’origine confuse, à rapprocher de l’ancien français baiasse, servante, issue de vassus, serviteur (voir plus bas valet)
Battre, abattage, abatant, abatis, abats, abattement, abattoir, abat-jour, bataille, batailler, batailleur, bataillon, batifoler, batiste, battage, battant, batte, battement, batterie, batteur, moissonneuse-batteuse, battoire, battue, cheval de bataille, combattre, combattant, combatif, combativité, courbature, courbatu, courbaturer, débat, débattre, débatteur, ébattre, ébats, ébattement, rabattre, rabat, rabatteur, rabat-joie / du latin classique battuere / origine obscure, peut-être celte / voir breton bazh, bâton. L’andabate (type de gladiateur combattant en aveugle) se comprendrait d’après les racines gauloises anda (aveugle) et bat (se battre).
Bauge / de l’ancien français bauche, boue séchée / du gaulois balcos, fort, dur
Beige / du fleuve antique Baetis, peut-être celtibère (aujourd’hui Guadalquivir)
Bec, bécane, becasse, bécassine, bec-de-cane, bec-figue, bec de gaz, bec de lièvre, becquée, becqueter, bécot, bécoter, bédane, béjaune, béquet, béquille, sauce béchamel (issu d’un nom de lieu avec bec) / du gaulois / par exception le mot gaulois a remplacé le mot latin classique rostrum après la conquête (c’est plutôt l’inverse qui s’est généralement produit)
Beigne, beignet / du prélatin bunnica, beignet
Belon, variété d’huître / du fleuve breton le Bélon
Berceau, bercer, berceuse, bercement, bercelonnette / du gaulois berta, secouer.
Béret / du béarnais / du bas latin / peut-être gaulois
Berge / peut-être du gaulois barica, à rapprocher du gallois barod, bord.
Berle (plante) / du gaulois
Berlue, éberluer, bluette/ peut-être du gaulois belo, étincelant / par l’intermédiaire du provençal beluga, étincelle
Bernache (oiseau et coquillage), bernique / issu d’une racine celtique / breton brennig
Bignon / synonyme de source en gallo
Bief / du gaulois bedul
Bièvre / du gaulois bèbros, castor. A aussi donné la rue de Bièvre à Paris
Bijou, bijouterie, bijoutier / du breton biz, doigt.
Bille (de bois), billot, billon, habiller (par influence), habillement, habilleuse, déshabiller, déshabillé, rhabiller, billard, billevesée, bilboquet / du gaulois bilia, bille de bois.
Blaireau, blair, blairer / viendrait du gaulois
Blé, blatier, déblai, déblayer, déblaiement, emblaver, emblavure, remblai, remblayer / viendrait du gaulois blato, blé.
Bœuf / du latin bos, bovis / à comparer au mot jumeau gaulois bo, bou
Bogue (de chataigne) / du breton bolc’h
Bouge, budget, budgéter, budgétaire / du gaulois bulga, sac, même racine que bogue / breton bolc’h
Bohème (vie de), du peuple celte des Boiens
Boisseau (récipient en bois), boisselier, boissellerie, boisselée / pourrait venir du gaulois bostia, ce qu’on tient en main.
Boiton (étable) / du gaulois bote
Bonde, bonder, débonder, bondon / vient du gaulois bunda
Borne, borner, bornage, abonner, s’abonner, abonnement, désabonner, réabonner / du latin médiéval bodina, qui pourrait venir du gaulois.
Bouc (animal et barbe), boucher, boucherie, bouquet / vient de bucco, probablement gaulois.
Bouche / du latin bucca / existence d’une racine gauloise jumelle bocca de même sens
Boue, boueux, éboueur, rabouilleuse, cambouis / vient du gaulois bawa, boue.
Bouleau / de l’ancien français boul, bouleau, peut-être du gaulois betulla, bouleau
Bourbe, bourbeux, bourbier, embourber, barboter, barboteuse, barbouiller, barbouillage, barbouillage, débarbouiller / viendrait du gaulois borva, source bouillonnante.
Bourdaine /pourrait venir du gaulois eburijena, à rapprocher du breton evor.
Bouse, bouseux, bousier, bousiller / peut-être du gaulois
Brace / nom de l’épeautre en gallo et dans les parlers de l’ouest
Braie, embrayer, embrayage, embrayeur, débrayer, débrayage, braguette, débraillé / du latin braca, braie, lui-même emprunté au gaulois.
Braire, braiment, brailler, braillard, bruire, bruit, bruissement, bruiteur, bruyant, ébruiter / pourrait venir du gaulois.
Bran, Bren, berner /pourrait venir du gaulois.
Branche, branchage, brancher, ébrancher, embranchement, débrancher, brancard, brancardier /du latin populaire branca, patte, qui viendrait du gaulois.
Brasserie, brasser, brassage, brasseur / de l’ancien français brais, orge, qui pourrait venir d’un mot gaulois.
Bretèche, bretteur, bredouiller, bredouillement, calembredaine / du latin brittus, »breton », lui-même issu du britonnique
Breuil / du gaulois broga, pays / breton bro
Brin, grande bringue, à toute bringue/ peut-être du gaulois
Brie / le fromage tire son nom de la sous-région d’Ile-de-France, elle-même dérivée du gaulois briga, forteresse, montagne / à rapprocher du moyen breton bre
Brio / de l’italien, qui vient du provençal briu, issu du gaulois brigo, force.
Briser, bris, brisées, brisure , débris, brise-lames, brise-glace, brise-fer / du latin brisare, briser, qui vient du gaulois.
Brosse, brosserie, brosser, brossage, broussaille, débroussailler, broussailleux, brousse, brushing, bruyère, brocciu (fromage corse) / Pourrait venir du mot gaulois bruca ou vroica, bruyère. La forêt mythique de Brocéliande signifierait « broce et liande », buisson et lande en vieux français. Le savoyard brossu veut dite hirsute.
Caboulot / issu du franc-comtois boulo, box pour animaux, du gaulois buta, hutte, à rapprocher de l’ancien breton bod, habitation
Cabane, cabanon / du latin populaire capanna, attesté en Espagne et dans la France du Nord (VIIIème siècle), d’origine prélatine / voir aussi savoyard cabiolon, débarras
Caillou, caillouteux, caillasse, caillasser, caillassage / de calio, celtique ou préceltique
Chalet / du suisse romand, lui-même d’une racine prélatine et même préceltique, amené dans le dictionnaire par le genevois Jean-Jacques Rousseau
Camion, camionnette, camionneur / peut-être apparenté à chemin, d’origine gauloise
Cervoise / du gaulois cervuesia, bière, passé en latin et de là avec ce sens dans toutes les langues romanes, sauf le français où il a été remplacé par bière, mot d’origine germanique
Chambouler, chamboulement, chamboule-tout / du lorrain, mot d’origine complexe, mais peut-être lié à chant (voir plus bas)
Chamois, chamoiserie, chamoiser, chamoiseur, chamoiser / du bas latin camox, lui-même gaulois, voire préindo-européen.
Changer, change, changeur, changement, échanger, échange, rechange, interchangeable, libre-échange, échangiste, cambiste / du latin tardif cambiare, troquer / probablement emprunté au celte / à rapprocher du breton kemman.
Chant (menuiserie : côté le plus étroit d’une pièce de bois), chanteau, chantourner ; chanfrein ; chanlatte, chantier, cantine, cantinière, canton, cantonal, cantonnier, cantonnière, cantonner, cantonnement, cantonade, décanter, décantation / du latin canthus, bandage de jante, probablement d’un mot gaulois.
Char, antichar, charrette, chariot, charroi, charron, charronnage, charrier, charretée, charrue, charruer, charruage, charge, charger, chargement, chargeur, décharge, déchargement, décharger, recharge, recharger, rechargement, surcharge, téléchargement, charivari,(auto)car, cariste, side-car, carriole, carrosse, carrossier, carrosserie, carrossable, cargo, carguer, cargaison, carrière, carriérisme, carriériste, caricature, caricaturer, caricatural, caricaturiste, charpente, charpenter, charpentier, charpenté / du latin carrus, char, lui-même d’un mot gaulois.
Charançon / pourrait venir du gaulois karantionios, « petit cerf »
Chat / du bas latin cattus / le gaulois cattos semble attesté par des noms de personne / plus anciennement la racine serait copte (ancienne langue de l’Egypte)
Chateaubriant (steack) / du prénom Brient, du vieux breton bri, considération, dignité
Chétif / de l’ancien français chaitif, prisonnier, qui pourrait venir du gaulois cactos, captif, même racine que chasse.
Chemin, cheminer, cheminement, cheminot, chemineau, acheminer, acheminement, chemin de fer, cheminée (par influence sur un autre mot) / vient du latin camminus, qui vient du gaulois.
Chemise, chemisette, chemisier, chemiserie, chemisage, camisole, camisard, camisade / du latin camisia, chemise, lui-même peut-être du gaulois.
Chêne, chênaie, chéneau / du latin populaire cassanus, qui vient du gaulois.
Cher / du latin classique carus, précieux, aimé / la racine jumelle gauloise cara a même sens / voir aussi ker ou karet en breton
Cheval, chevalet, chevalin chevalier, chevalerie, chevaleresque, chevalière, chevaucher, chevauchée, chevauchement, cavalier, cavalerie, cavalcade, cavale, cavaleur, cavalièrement / du latin populaire caballus, qui viendrait du gaulois (en latin classique cheval = equus).
Chèvre / du latin capra / à comparer avec la racine jumelle gauloise gabros
Chouette, chat-huant, chouan, chouanner, chouannerie, chauve-souris, chevêche, chahut, chahuter, chahuteur, choucas / issu du gaulois kawa, chouette, cousine du breton kaouenn, chouette
Claie, clayette, clayon, clayonnage, cloyère / du gaulois cleta, claie.
Clan, clanique, clanisme / du gaëlique clann
Cloche, clochette, clocheton, clocher, cloque, cloquer / du bas latin clocca, cloche, peut-être celte / la cloche aurait été importée sur le continent par les missionnaires irlandais (Vie de Saint Colomban, vers 688)
Cognac / du nom de la ville, toponyme gaulois : « Connios-acos », la terre de Connios
Cohue / probablement du breton koc’hui, halles
Combe / du gaulois cumba, vallée
Combre, encombre, encombrer, encombrement, désencombrer, décombres / le combre est un barrage de rivière, du latin combrus, abattis de bois, du gaulois kombero.
Commun, commune, communauté / du latin cum, avec, ensemble / gaulois com / protoindoeuropéen kom, même sens
Corme, cormier / du gaulois corma
Coudrier / du latin populaire colurus, noisetier, à rapprocher du gaulois collo
Couenne / du latin populaire cutinna, la terminaison inna étant typiquement gauloise
Coulomb (unité de charge électrique) / du nom du physicien Charles-Augustin Coulomb / nom de famille venant du toponyme Saint Coulomb / du moine irlandais Saint Colomban (Koulm en breton)
Corbillard / du nom de la ville de Corbeil / du gaulois Corbosialio, la clairière de Corbos
Crainte, craindre, craintif, craintivement, craignos / pourrait venir de la racine gauloise crit, trembler
Cran, créneau, créneler, créner / de l’ancien français créner, entailler, probablement du gaulois. A rapprocher de l’irlandais ar-a-chrinin, se briser
Cravan (oiseau et coquillage) / du gaulois kraganno (Trésor informatisé)
Crème, crémeux, crémière, crémerie, écrémer, écrémage, écrémeuse / du bas latin crama, d’origine gauloise.
Creux, creuser, creusage, creusement, creuset, recreuser / du latin crosus, issu du gaulois. Le crozet (spécialité savoyarde) ne vient certainement pas de « petit creux » comme l’affirme le wiktionnaire, mais plutôt de « petite croix ».
Crouler, écrouler, écroulement / peut-être de la racine celtique krot, à rapprocher de l’irlandais crothaid, secouer
Daim / du latin dama, peut-être d’origine celtique.
Daraise (déversoir d’un étang) / à rapprocher peut-être du gaulois doraton, porte
Dard (poisson) / du bas latin darsus, issu du gaulois darso
Darne / du breton darn, morceau
Dartre, dartreux / du bas latin derbita, issu du gaulois.
Délai, relais, relayer / peut-être celtique
Dinanderie, dinandier (artisanat du cuivre) / du nom de la ville de Dinant en Belgique, toponyme gaulois « Divo Nanto », divine vallée, à rapprocher du vieux breton nant
Dolmen / du breton taol men, table de pierre
Douve (parasite du mouton) / du bas latin dolva, peut-être d’origine gauloise.
Dragée, drageoir / issu du vieux français dravée (mélange de céréales à semer), du bas latin dravoca, ivraie, issu du gaulois.
Draine, drenne (oiseau) / d’origine inconnue, peut-être gauloise. Cet oiseau est appelé la pie du gui.
Drap, draper, draperie, drapier, drapeau, porte-drapeau / d’un mot gaulois.
Drèche (résidu d’orge ayant servi à la fabrication de la bière) / vraisemblablement d’origine celtique
Dru / du gaulois drutos, fort
Druide, druidisme / du gaulois
Dune, dunaire / du néerlandais duna / du gaulois duno, de même racine que dunum. Lyon = Lugdunum = la colline du dieu Lug
Duc, duchesse / de duco, conduire, mener / gaulois duco, même sens
Ecobuer, écobuage (fertilisation par incendie) / du poitevin gobuis, terre pelée, apparenté à la racine gauloise gobbo
Enliser, enlisement / du normand lise, sables mouvants, peut-être dérivé de glaise, mot gaulois (voir plus bas)
Entre / du latin inter / gaulois entar / breton etre
Erable / du gaulois abolos, à rapprocher du cymrique afol, sorbier des oiseaux
Etaim, étamer, étameur, étamage, rétamer, rétameur, rétamage, tain, stannifère, stannique / du latin stannum, d’après un mot gaulois selon Pline. La (Grande) Bretagne, l’Espagne celtibère et la Gaule (dont les Osismes du Finistère) étaient les fournisseurs d’étain du monde méditerranéen antique.
Etanche, étancher, étanchement, étanchéité, étang / de la racine celtique tanko, fixer
Fiacre / issu du gaëlique irlandais fiachra, corbeau, qui a donné le prénom Fiacre / l’image de Saint Fiacre ornait les voitures parisiennes
Flanelle / du gallois gwalen, laine, voir breton gloan, laine
Fragon / du bas latin frisco, houx, d’origine non latine, probablement gauloise. Cet épineux est de la famille du houx qui avait une valeur symbolique chez les Celtes
Fringale, peut-être dérivé du poitevin faimgalle, composé de faim et du breton gwall, mauvais
Frogne, renfrogner, renfrognement / peut-être issu du gaulois frogna, nez
Gadin / origine obscure / A Lyon et plus généralement en franco-provençal, désigne un caillou. Ramasser un gadin = prendre un caillou (en tombant).
Gaillard, gaillardise, ragaillardir / peut-être du gallo-roman galla, lui-même issu du gaulois gal, force
Galant, galipette / du gallo-roman / vraisemblablement d’origine franque et non gauloise
Galerne / du latin tardif, désigne en gallo et dans les parlers de l’Ouest un vent froid et humide venant du nord ouest
Galet, galette, galetière, dégoter / peut-être du gaulois gallos, caillou
Galetas / du quartier de Galata, Constantinople-Istanbul / peut-être du peuple celte des Galates auquel Saint Paul rendit visite
Galoche, galochage, galocher / du bas latin / origine gauloise possible, une origine grecque serait plus probable selon Picoche.
Garçon, garçonnet, garçonne, garçonnière, gars, garce / peut-être du gaulois vassos, serviteur, dépendant
Garenne / peut-être du gaulois varenna, terrain enclos, à rapprocher du gallois varros, pieu
Garrigue / du mot occitan garrica, correspondant au français du nord jarrie, terre inculte / de carra, pierre, racine prélatine présente en Espagne, dans l’ancienne Gaule et en Italie
Garrot (encolure d’un animal) / du gaulois garra, jambe
Gaspiller, Gaspillage, gaspilleur / du gaulois waspa, restes agricoles, bal, déchet
Gallinacée / du latin gallus, coq, peut-être issu d’une racine gauloise qui aurait le sens de crier
Gaulois, gauloiserie, gallicisme, gallican, gallicanisme, gailletin, velche / de Walha, nom franc de la Gaule, lui-même issu du peuple gaulois des Volsques
Gaver, gavage, gaveur, gave (de montagne) / du gaulois gaba. En picard, gave = gosier
Gavotte / danse des gavots ( = des rustres), de gaba
Givre, givrer, givré, dégivrer, dégivrage / du franco-provençal gevero, d’une racine prélatine inconnue
Glaise /du gaulois glisa
Glaive, gladiateur, glaïeul / probablement du gaulois.
Glane, glaneur, glaner / du gaulois.
Gluant / du latin gluten, glutinis / gaulois gliuon / protoindo-européen glei, colle
Gober, se goberger, gobelet, gogo, tout de go, dégobiller / du gaulois gaba, bec, bouche
Goéland, goélette / du breton gwelan, mouette
Goémon / du breton gwemon, varech (emprunt remontant au 14ème siècle) – cet amendement naturel à base d’algue était déjà utilisé.
Gosier, dégoiser, s’égosiller / du bas latin geusia, joue, d’origine gauloise
Gouge, goujon goujat, goujaterie / du bas latin gulbia, peut-être gaulois
Grève, gréviste, gravier, gravière, gravillon, gravats, gravelure, graveleux, gravelle / du gaulois ou prélatin grava, sable. La grève (conflit social) tire son nom de la place de Grève, sur les berges de la Seine, à Paris.
Gringalet / peut-être par inversion de sens du gallois Keincaled, « Beau et Dur », nom du cheval de Gauvain, chevalier de la Table Ronde / à rapprocher du breton kalet, dur.
Guenille, déguenillé, guenon, nippe, nipper / du patois français de l’ouest guener, salir, mouiller, vraisemblablement d’une racine gauloise wadana, eau
Huche / du gallo-roman (VIIIème siècle) huttica, coffre / origine mal définie, peut-être plus franque que celtique
Hucher (crier en gallo et dans plusieurs parlers de l’ouest) / du latin populaire huccare, crier, peut-être plus germanique que celtique
If, ive, iveraie / de l’ancien français if ou yf (1ère occurrence : Chanson de Rolland, vers 1100) / du gaulois ivos / breton ivin. L’If était un arbre sacré chez les Celtes, associé à la mort et à l’arc. Le prénom Yves pourrait venir du franc iwo, if, lui-même issu du protocelte, et non du protogermain. Ce dernier utilisait une racine légèrement différente qui a donné Eibe en allemand. Ive ou yve existaient par ailleurs en ancien français au sens d’égal, juste, équitable (du latin aequus) ; cette idée de justice a peut-être influencé le destin de Saint Yves de Tréguier.
Isard (« bouc sauvage » des Pyrénées) / d’un mot prélatin répandu dans les langues romanes pyrénéennes / basque, voire prébasque
Jabot, jabotement, jaboter / de l’auvergnat, dérivé de gaba, gorge, gosier
Jachère / du bas latin gascaria / du gaulois ganskaria / de gansko, branche / à rapprocher de l’irlandais gesca, branche et du cymrique cainc, branche
Jaillir, jaillissement, rejaillir, rejaillissement, jalon, jalonner, jalonnement / de l’ancien français galir, jeter (première apparition dans le Voyage de Saint Brandan, manuscrit du 12 ème siècle) / du gaulois gali, bouillir
Jaille / du gallo, ce qui est bon à jeter
Jante, déjanter, déjanté / de la racine gauloise cambo, courbe
Jarousse (plante fourragère) / du gaulois garussia
Jarret, jarretelle, jarretière / du gaulois garra, jambe / proche du gallois et du breton gar, jambe
Javart (maladie du pied chez le cheval et la vache) / se rattache à gaver (voir plus haut)
Javelle, javeler, javeleur, enjaveler, Javel, javelliser / peut-être du gaulois gabella, poignée / à rapprocher de l’irlandais gabal, prendre en main. L’eau de Javel vient de l’ancien quartier parisien de Javel, où se trouvait le moulin de Javelle.
Javelot, javeline, Javelin (missile antichar) / de gabalaccos, forme attestée en gaulois, gallois et irlandais / à rapprocher du breton gaol, fourche
Joue, joufflu, engouement, gouaille, bajoue / du prélatin gaba, gorge, gosier
Joug, conjugal…plus des dizaines de mots de même racine / du latin jugum / il existe une racine gauloise jumelle iougo / de même en sanscrit (origine de yoga) / breton yev
Jeune / du latin juvenis / racine jumelle gauloise iovinco / breton yaouank
Jus / du latin jus / gaulois iutta / breton iod / gallo Jotte
Lac / du latin lacus / gaulois lacu / ancien gaëlique loch
Lai / apparenté à l’irlandais laid, poème, chant
Lance, lancer, lanceur, lancement, lancier, lancette, lance-pierres, lance-flammes, élan, élancement, élancé, relance, freelance, fer de lance / du latin lancea / d’origine non-latine, peut-être gauloise. Le mot latin classique est pilum ou hasta.
Lande / du gaulois landa / voir breton lann.
Landier / du gaulois anderos, taurillon / voir breton annoar, génisse
Lantanier / du gaulois lantana
Latte, lattis, chanlatte, latter / à rapprocher du gallois llâth, baguette (et également de racines germaniques)
Lauze, losange / du provençal lauza, du gaulois lausa
Liais (type de calcaire abondant dans le Bassin Parisien) / de l’ancien ancien français (cité dans le manuscrit du Voyage de Saint Brandan, 12ème siècle) / du celtique liga, couche
Libage (moellon porteur en maçonnerie) / d’un mot prélatin, voire prégaulois
Lie (de vin) / vraisemblablement du celtique liga, couche
Lieu (poisson) / du breton leouek selon Picoche (ou du norrois selon TI)
Lieue, banlieue, banlieusard / du gaulois leuca, unité de mesure d’environ 4 km
Limande / la terminaison en ande semble gauloise
Limon (brancard) / peut-être d’une racine celtique leim, perche, pièce de bois
Limousine, limoger, limogeage / du nom de la ville de Limoges, toponyme tiré du peuple gaulois des Lemovices : « Ceux qui sont victorieux avec l’orme » ou encore « Ceux qui sont victorieux avec l’arc » (fait en bois d’orme)
Loche (poisson, limace) / du bas latin laukka, du gaulois leukka, évoquant la blancheur / le sens argotique actuel (les seins) n’apparait pas dans les dictionnaires d’argot de la Belle Epoque. Loche désignait alors une oreille, un paresseux (limace) ou un chauffeur de taxi (verlan de cocher).
Lotte / du gaulois lotta, lotte
Luge / du savoyard et du suisse romand / peut-être du gaulois slodia, traineau / à comparer au breton stlej, traine
Macadam, tarmac, du nom de l’écossais John Mac Adam, « Fils d’Adam », en gaélique
Maint / gallo-roman, peut-être du gaulois manti, ou du francique
Marcotte, marcotter, marcottage / le mot et la technique sont données comme gaulois par l’agronome romain Columelle (4-70 ap JC) dans son livre » De re rustica ».
Marelle, marron, marronnier / d’un mot prélatin marr, caillou
Marne, marner, marnage, marneux, magouiller, magouille, magouilleur, magouillage / du gaulois marga, marne, cité par le naturaliste romain Pline
Martre / du franc / ou du gaulois martalos
Mère / du latin mater / gaulois matir
Médias, milieu, médiocre / du latin medius, milieu / gaulois medios
Mélèze / du savoyard / du gaulois mel, mélèze
Menhir / du breton men hir, pierre longue
Mer / du latin mare / gaulois mori
Mine, minerai, mineur, minier, miner, minéral , minéralogie,minéraliser, minéralisation, contre-mine, porte-mine, minéralogique, minéralogiste, déminer, déminage, démineur, barre à mine, minorange, minable / du gaulois meina, minerai
Mine, minois, minauder, minauderie, minot (arc-boutant) / du breton min, museau
Minet, minette, minou / du gallo-roman min, chat
Mignon, mignonnette, mignoter, mignardise / d’une racine min évoquant la petitesse / il existe aussi une racine gauloise min évoquant la douceur
Moignon / du gaulois munn, excroissance
Moissonner / du latin metere / racine gauloise parallèle metelo / breton medin
Morue, morutier / du gaulois mori, mer
Motte / du prélatin mutta, motte de terre
Mousse (marin), émousser / du prélatin muttiu, émousser
Mousseron / du gallo-roman
Mouton, moutonnier, moutonnement, moutonnet, mutiler, mutilation, saute-mouton / du gaulois multo, mouton, qui a remplacé le latin classique ovis (qui a donné ovin) / à rapprocher du breton maout, bélier
Mulon / terme technique des salines dans les parlers de l’ouest
Musse (petit passage dans une haie), musser (cacher) / mots du gallo / attestés en ancien français / du gaulois mukyare, cacher / ancien irlandais muchaim, je cache. Musser a été remplacé par cacher à la Renaissance.
Nant / en lyonnais et plus généralement en franco-provençal, désigne un torrent / à rapprocher du gaulois nant
Neuf, neuve, nouveau / du latin novus / racine gauloise jumelle novios / breton nevez / gallo nouviaou
Noue, noé / « terrain humide », en gallo et dans les parlers de l’ouest
Nuit / du latin nox, noctis / racine jumelle gauloise noct / breton noz
Ogre, ogresse / du dieu gaulois Orgos, divinité de la mort (Picoche) ou du dieu romain Orcus, divinité des enfers (Trésor informatisé). La plus ancienne mention se trouve dans le Perceval de Chrétien de Troyes (vers 1180)
Orteil / du latin mais avec influence du gaulois ordiga
Palefroi, palefrenier / du latin paraveredus, cheval de poste, verederus étant vraisemblablement issu du gaulois, proche de reda, chariot / à rapprocher du gallois gorwydd, cheval de course, étalon
Parc, parquer, parcage, parquet, parqueter, parquetage, parqueteur, parking, paddock / du prélatin parra, perche, proche de barre / à rapprocher du breton park, champ clos
Petit, petitesse, rapetisser / du gallo-roman pettittus, issu du latin tardif pitinnus, d’origine obscure, soit du latin classique , soit peut-être du celtique (Online Etymologic Dictionnary). Dans ce dernier cas, il faudrait le rapprocher du radical celtique pett, pièce, morceau. La terminaison en innus de pitinnus serait également celtique.
Pièce, piécette, rapiécer, dépecer, dépeçage, empiècement, emporet-pièce / du latin populaire pettia / de la racine celtique pett, pièce, morceau / breton pezh
Pinson, pinsonneur / du latin populaire pincio, pinson / d’origine gauloise (Picoche), voir breton pint, pinson
Pote / du mot poteau avec influence du breton paotr, garçon, gars
Potelé, empoté / de l’ancien français pote, main gauche / du mot préceltique pauta
Quai, chai / respectivement du normand-picard et du saintongeais, du gaulois caio, maison ou haie / à rapprocher du breton kae, haie, quai (ce deuxième sens étant un décalque du français ?)
Raie, rayer, rayon, rayure, enrayer / de l’ancien français roie, sillon, ligne / du gaulois rica ; concurrence avec le latin radius et le francique hrata / l’équivalent en breton est reg, sillon
Reblochon / du savoyard blocher, traire / peut-être issu d’une racine gauloise
Rêche / du picard resque / peut-être issu du gaulois reskos, frais (Picoche) ou du franc (Trésor informatisé)
Règle / de rectus, droit / racine jumelle rectu / breton reizh, droit. Les druides étaient juges, juristes et gardiens des lois. Un « gouvernement des juges » avant la lettre…
Riche, richesse, enrichir, enrichissement / du francique riki, puissant / de la racine protogermanique rikijaz / elle-même empruntée au protocelte rix, roi (Etymonline, Online Etymology Dictionary)
Roc, roche, rocher, rocheux, rocaille, rocailleux, rococo / d’un mot prélatin
Roi ( + environ 140 dérivés) / du latin rex, regis, roi / le gaulois présente une racine jumelle illustrée par les mots rix, rig, roi
Rote (guitare sans manche utilisée par les diffuseurs des récits de la Table Ronde) / du franc hrota / emprunté au monde celtique (Pays de Galles notamment)
Roue / du latin rota / racine jumelle gauloise vraisemblable roto / breton rod
Rouge / du latin rubeus / racine jumelle gauloise roudos / breton ruz
Ruche, rucher / du gaulois rusca, écorce (matériau de fabrication des anciennes ruches) / le breton dit toujours rusk pour écorce. Etre mal dans sa peau se dit en breton être mal dans son écorce.
Saie, sayon / d’un mot gaulois
Sapin, sapinette, sapinière / du gaulois sappus (latin classique : abies)
Saule / du franc salha / racine jumelle latine salicem / racine gauloise jumelle salico. Selon André-Yves Bourgès, Vorgium (nom antique de Carhaix) viendrait du gaulois worrike. Bourgès y voit un lien avec le saule. Le mot ressemble plutôt à vroica, bruyère ou à vern, aulne.
Saumon, saumoné, salmonidé / d’origine gauloise. Symbole d’ancienneté, de sagesse et de retour aux sources dans la tradition celte.
Savon, savonnette, savonner, savonnage, savonneux, savonnier, savonnerie, saponaire, saponification, saponification / attribué aux Gaulois par Pline l’Ancien / aux Germains par Jacqueline Picoche
Scotch (alcool et ruban adhésif) / du nom des Scots, le peuple celte qui a donné son nom à l’Ecosse
Sénat, sénil / du latin senex, vieux / gaulois senos
Séran (peigne à carder pour le chanvre et le lin), sérancier, sérançage / du gaulois ceran, peigne. 1ère occurrence dans les commentaires bibliques du rabbin Rachi de Troyes (vers 1100).
Sillon, sillonner, sillonnement, sillonnage, siller (tracer), sillage, microsillon / très vraisemblablement de la racine gauloise selj, amas de terre
Silo, ensiler, ensilage, désilage, silhouette / mot espagnol, issu du basque / peut-être issu du celtibère silon, semence / ou du latin sirus
Slogan / du gaëlique écossais sluaghghairm, cri de guerre
Soc / du gaulois soccos ou succos , cochon, soc. Comme le cochon, le soc de la charrue fouit la terre. Soccos est de la même famille que l’irlandais socc, l’ancien gallois swch et le breton soc’h, soc / le latin disait vomer, l’Italien d’aujourd’hui vomere / une racine arabe sikkat est invoquée par le wiktionnaire, mais elle pose problème pour des raisons chronologiques (soc est bien attesté dès 1160 en français à une époque où l’influence arabe était encore faible) et pour des raisons géographiques (soc ne se trouve pas en espagnol …à l’exception du catalan, dans la région la moins arabisée de la péninsule au Moyen Age).
Sœur / du latin soror / gaulois suior
Sombre, assombrir, assombrissement / du latin / ou peut-être du patois sombre, jachère, lui-même issu du gaulois samaro, jachère (Picoche). « La coupe sombre » d’un bois consiste à couper tous les arbres, en créant une lande, une jachère ; au contraire une « coupe réglée » fait une sélection et laisse des arbres. La définition complètement inverse est aujourd’hui dominante (avec coupe claire opposée à coupe sombre), mais coupe sombre au sens de coupe maximale est bien attestée (texte de Jean Calvin, 16ème siècle).
Songe / latin somnus, sommeil / gaulois souno, même sens / indoeuropéen soupnos
Sotch (relief en forme d’entonnoir dans les Causses) / de l’occitan / prélatin, voire préindoeuropéen
Souche, souchien, chouquette / du gaulois tsukka / du protocelte tsukk, lui-même apparenté au protogermain tsukkaz qui a donné de son côté étau, estoc, stock
Soue / du gallo-roman sutem ou sotem / du gaulois su ou so, cochon et tegia, toit, maison
Suie / du gallo-roman sudia, suie, qui ne peut venir du latin classique fuligo mais se rapproche de l’ancien irlandais suide, du gallois huddigl, du breton huzel
Suave / du latin suavis / racine gauloise parallèle suadus, doux, sucré. Selon le site l’Arbre celtique, citant une inscription, les Gaulois ne disaient pas bonjour, mais Bon vent !, ou plutôt doux vent : Suavelos ! / breton avel, vent
Tacon (jeune saumon) / du bas latin / probablement gaulois
Taloche, talocher, talocheuse / peut-être du vieux français talevas, petit bouclier, lui-même peut-être gaulois / l’outil du platrier ayant une forme de bouclier
Talus / d’un terme technique de la mine / issu du gaulois talos, front, bouclier / à rapprocher du breton tal, front
Tamis, tamiser, tamisage, tamisat, tamiserie / peut-être issu du gaulois (Pichoche, Trésor Informatisé). Des racines franque et arabe sont également données.
Tan, tanner, tannage, tanneur, tannerie, tannin, tannique / probablement issu du gaulois tann, chêne / à rapprocher du breton tann, chêne rouvre / le cuir se faisait en marinant les peaux dans une infusion d’écorce de chêne
Tanche / du bas latin tinca, utilisé par le poète gallo-romain Ausone / lui-même issu du gaulois / le sens dérivé « imbécile » semble récent, il n’est pas listé dans les dictionnaires d’argot de la Belle Epoque. On trouve cependant à l’époque « muet comme une tanche ».
Tanière / du bas latin / peut-être du germanique / à rapprocher également de prénoms gaulois évoquant le blaireau (tascos)
Tarière, taraud, tarauder / du bas latin tatratrum, tarière, issu lui-même du gaulois / à rapprocher du gallois taradr, du gaëlique irlandais tarathar, du breton tarar
Taureau / du latin taurus / à comparer à la racine jumelle gauloise tarvos
Toit / du latin tectum / gaulois tegia / indo-européen teg, maison, toit / breton ti, maison
Tomme, tomette / mot prélatin présent en Savoie et dans le sud-est franco-provençal (arpitan), mais aussi dans le sud de l’Italie
Tonne, tonnage, tonneau, tonnelet, tonnelier, tonnellerie, tonnelle, entonner, entonnoir, tunnel / du bas latin tunna, grand récipient en bois, lui-même issu du gaulois / à rapprocher du breton tonn, couenne, surface / le mot tonne est devenu international à travers les unités de mesure terrestres et maritimes
Touque (récipient métallique) / de l’occitan / prélatin, voire préindoeuropéen
Trapu / de trape ou tarpe, « grosse patte », « patte d’ours », dans divers patois alpins et jurassiens / du prélatin talpa / ou possibilité d’une origine franque
Treille, treillard, treillon, treillage / du latin non classique trichila, tonnelle / emprunté à une langue non déterminée
Tripe, tripier, triperie, tripaille, tripoux, tripette, tripal, étriper / du bas latin trippa, origine inconnue
Trogne, trognon (pour ce dernier par influence sur un mot latin) / du gaulois trugna, nez / à rapprocher du gallois trwyn, nez. Trwyn se prononce troui-n’
Trou, trouer, trouée / du bas latin traugum, issu lui-même d’un mot préceltique passé par le gaulois. 1ère occurrence : Yvain ou le Chevalier au Lion, Chrétien de Troyes, 1176
Truand, truander, truanderie, truandage / de l’ancien français (12ème siècle) truan, vagabond, mendiant / du gaulois truganto, vagabond / gallois et breton tru, misérable
Truie / du bas latin troia, peut-être issu du gaulois trogja / truie pourrait aussi venir de Troie
Truite, truiton, truitelle, truiticulteur, truité / du bas latin tructa / du gaulois tructa
Ure / bœuf sauvage / gaulois uros / peut-être emprunté au protogermain uraz
Valise, dévaliser / de l’italien valigia /peut-être d’une racine gauloise val, ce qui entoure
Vandoise / du gaulois vindos, blanc
Vanne, vanelle, vannet, vannette, vanner / du mot bas latin venna barrage à poisson, peut-être issu du gaulois
Valet, valetaille, vassal, vassalité, vassaliser / issu du bas latin vassus, serviteur, lui-même issu du gaulois / gallois gwas, serviteur / breton gwaz, jeune homme, valet
Vautre (chien de chasse), vautrer, mais pas se vautrer / du bas latin / d’une racine celtique
Vergne, verne / ancienne appellation en gallo de l’aulne / du gaulois vern / breton gwern.
Viril / du latin vir, homme / gaulois viros, homme / breton gour, masculin, viril
Virole (bague d’un Opinel) / du latin viriola, bracelet, lui-même d’un mot celtique
Vouge (arme, serpe) / du gaulois
Vrai / du latin verus / racine parralèle gauloise viros / breton gwir. Le gaulois désigne par le même mot le masculin et le vrai : un vrai homme est un homme vrai.
Whisky, du gaëlique uisgebeatha , eau de vie
Sources principales
– Dictionnaire Robert d’étymologie du français, dirigé par Jacqueline Picoche (2009)
– Trésor de la langue française informatisé (1994), disponible sur internet
– Wiktionnaire : utile, complet, en général sourcé (avec quelques plaisantins qui mettent des étymologies fantasques)
– Site L’Arbre Celtique : informations sourcées et donnant de nombreuses racines gauloises tirées des noms propres et des inscriptions récentes
– Etymonline, Online Etymology Dictionary : c’est un site gratuit d’étymologie de l’anglais, qui permet de retrouver des racines celtes à des mots présentés ailleurs comme germaniques.
– Pour le breton : Dictionnaire de Francis Favereau disponible sur internet
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3 réponses à “Etymologie de la langue française : 998 mots d’origine gauloise et celte !”
Les langues celtes ont laissé aussi un fonds considérable de noms géographiques : fleuves, rivières, montagnes, et même des noms de villes.
D’accord avec Henri: il est aberrant d’ignorer ou de mettre à part les milliers -milliers- de mots d’origine gauloise dans la toponymie française ( et memestra en Europe). A commencer par la capitale de l’hexagone, Paris. Quant à nous Bretons, nos deux capitales sont « gauloises ».
Il y a peut-être une source à fouiller d’avantage dans les différents patois. Ce qui me fait penser cela, c’est le mot banne, cité dans cet article. Il y a dans le Puy de Dôme au dessus de La Bourboule un Puy nommé la Banne d’Ordanche en raison de sa forme on peut le rapprocher de banne, corne de vache, en auvergnat. A rapprocher de la citation de l’ article ? Une autre origine ? J’ ai vu qu’ il est souvent fait référence aux parlers locaux mais c’ est un sujet sans doute vaste et difficile à explorer.
Au passage La Bourboule vient de Borvos divinité gauloise des eaux, ce qui est normal pour une ville thermale, d’autres stations thermales semblent d’ailleurs avoir la même racine. De même, les Bourbon issus de Bourbon l’ Archambault en Bourbonnais doivent leur nom à la même divinité celtique.