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Ukraine. Devins ou décideurs ? [L’Agora]

Nous vivons une époque formidable. Tous les événements qui se déroulent sous nos yeux et font l’actualité des médias « mainstream » ont été prévus à l’avance. Et pas deux ou trois jours, ce qui serait une sorte de délai de « fuitage » normal, mais souvent de plusieurs années.

Comme d’habitude, certains diront que je vois le complot partout et je répondrais simplement que les complotistes, qui ne sont d’ailleurs pas ceux qui complotent mais qui  dénoncent les complots, ne sont finalement que ceux qui souvent, disent la vérité avec quelques mois d’avance.

L’épidémie du COVID avait été prévue par le rapport de la CIA dès 2005, et la guerre russo-ukrainienne avait fait l’objet d’une note de la Rand corporation publiée en avril 2019. C’est ce que nous retiendrons pour illustrer cet article.

Le plan du deep state pour l’Ukraine

A l’époque , le journal italien Il Manifesto  avait consacré un article très documenté sur les différents objectifs de ce projet. Le site « Investig’action », s’inspirant de cet article, indique la séquence et l’ordre dans lequel les différentes actions devraient être entreprises. Pour commencer

les sanctions économiques destinées à affaiblir l’économie russe. Pour se faire, il faut conduire les pays de l’Union européenne à diminuer leurs importations venant de Russie, au profit des produits américains :

« Avant tout, stipule le plan, il faut attaquer la Russie sur son flanc le plus vulnérable, celui de son économie fortement dépendante de l’exportation de gaz et de pétrole : à cet effet on va utiliser les sanctions commerciales et financières et, en même temps, faire en sorte que l’Europe diminue l’importation de gaz russe, en le remplaçant par du gaz naturel liquéfié étasunien »

Belle anticipation, vous en conviendrez.

Succède à cela une campagne d’intimidation destinée à augmenter la pression mise par l’OTAN sur la Russie. Il s’agit de réarmer les pays européens membres de l’OTAN avec des moyens défensifs qui rappellent étrangement la guerre froide :

« Dans le domaine militaire il faut opérer pour que les pays européens de l’OTAN augmentent leurs forces dans une fonction anti-russe. Les USA peuvent avoir de hautes probabilités de succès et de forts bénéfices, avec des risques modérés, en investissant majoritairement dans des bombardiers stratégiques et des missiles d’attaque à longue portée dirigés contre la Russie. Déployer en Europe de nouveaux missiles nucléaires à portée intermédiaire pointés sur la Russie leur assure de fortes probabilités de succès mais comporte aussi de grands risques. En calibrant chaque option pour obtenir l’effet désiré -conclut la Rand- la Russie finira par payer le prix le plus haut dans la confrontation avec les USA, mais ceux-ci et leurs alliés devront investir de grosses ressources en les soustrayant à d’autres objectifs. »

Ceci devait être complété par des livraisons d’armes « létales » à l’Ukraine : « Dans le cadre de cette stratégie -prévoyait en 2019 le plan de la Rand Corporation- “fournir des aides létales à l’Ukraine exploiterait le plus grand point de vulnérabilité extérieure de la Russie, mais toute augmentation des armes et du conseil militaire fournis par les USA à l’Ukraine devrait être attentivement calibrée afin de provoquer les coûts pour la Russie sans provoquer un conflit beaucoup plus ample dans lequel la Russie, à cause de la proximité, aurait des avantages significatifs”. »

C’est probablement là que la guerre s’est jouée. Vladimir Poutine ne pouvait ignorer ce plan, d’autant plus qu ‘une délégation de l’OTAN avait été reçue à Kiev le 31 octobre 2019.

Trois jours avant le début du conflit, le gouvernement ukrainien avait demandé une révision du protocole de Budapest de 1994, qui stipulait que l’Ukraine ne pouvait détenir sur son sol des armes nucléaires et qu’en contrepartie son intégrité territoriale était garantie par la Russie.

Les conditions étaient réunies pour le début des opérations militaires :

« Prise dans l’étau politique, économique et militaire que les USA et l’OTAN resserraient de plus en plus, en ignorant les avertissements répétés et les propositions de négociations de la part de Moscou, la Russie a réagi avec l’opération militaire qui a détruit en Ukraine plus de 2.000 structures militaires réalisées et contrôlées en réalité non pas par les gouvernants de Kiev mais par les commandements USA-OTAN. L’article qui, il y a trois ans, rapportait le plan de la Rand Corporation se terminait par ces mots : «Les “options” prévues par le plan ne sont en réalité que des variantes de la même stratégie de guerre, dont le prix en termes de sacrifices et de risques est payé par nous tous”.   

Qui sera gagnant ? 

Ce plan a réussi au delà de toute espérance, mais, en définitive, à qui profitera-t-il ? L’Union européenne, en choisissant de ne plus importer le pétrole et le gaz russes, se pénalise. N’étant pas autonome sur le plan énergétique, elle va devoir importer ces produits majoritairement en provenance des USA. A quel coût et payés avec quelle devise ? Elle ne ne pourra pas compenser tout et perdra en production, donc en compétitivité. La Russie de son côté, perdra des ressources financières essentielles pour son économie. 

Bravo, Messieurs du deep state et de l’OTAN, vous gagnez sur les deux tableaux. Mais il y a un autre gagnant qui est la Chine.
Alors, vous les Grands qui présidez aux destinées de l’Europe et qui voulez toujours plus d’intégration et pousser jusqu’au fédéralisme, réfléchissez bien car votre rêve risque de ce briser. Souvenez-vous des paroles de de Gaulle en 1962, lors de sa conférence sur l’intégration européenne. Il peinait à distinguer un élément fédérateur qui soit européen et qui ait une politique, et il concluait :« Mais il se pourrait qu’il y ait un fédérateur qui ne soit pas européen et qui, lui, ait une politique. Dans ce cas, les choses seraient très différentes »

On devine immédiatement de qui il voulait parler…

Jean Goychman

Précision : les points de vue exposés n’engagent que l’auteur de ce texte et nullement notre rédaction. Média alternatif, Breizh-info.com est avant tout attaché à la liberté d’expression. Ce qui implique tout naturellement que des opinions diverses, voire opposées, puissent y trouver leur place.

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3 réponses à “Ukraine. Devins ou décideurs ? [L’Agora]”

  1. emile 2 dit :

    les amerlocks jouent au poker ….V Poutine lui joue aux echecs ; il n’a pas perdu une guerre à laquelle il a participé depuis 2008 ; les yankees se prennent des raclées stratégiques et commerciales ; le dollars terni partout dans le monde ; même la guerre économique déclenchée par les état européens hystérique , il va la gagner ; la russie peut tenir plusieurs années …l’ue 2 mois ….échec …et puis bientôt , mat .

  2. cendu dit :

    Effectivement, ce qui se passe en Ukraine est due à une stratégie élaborée depuis la chute du mur de Berlin par les USA avec l’utilisation de l’OTAN. Depuis longtemps, ceux qui ont un peu de curiosité ont lu de nombreux documents à ce sujet.
    Si la Russie n’avait pas été aussi affaiblie par 72 ans de communisme, je pense qu’il y a longtemps qu’elle aurait réagit à la centaine d’installations de bases OTAN dans tous les pays de l’ex URSS (pour une seule base à Cuba, Kennedy était prêt à déclencher une guerre nucléaire).
    Cependant, je pense qu’aujourd’hui, le vent a tourné et que les USA sont allés trop loin.
    Quant à l’UE, elle n’a pas d’armée, donc pas de diplomatie, et donc aucune autonomie. Elle est dirigée par les USA qui ne se privent pas de tout faire pour favoriser leurs intérêts au détriment de ceux de l’UE qu’ils méprisent à juste titre.
    Quant à la Russie, après 30 ans d’efforts, toujours rabroués car le cauchemar des USA serait « l’Europe de l’Atlantique à l’Oural », pour être amie avec l’UE, elle vient de conclure un marché de 35 ans avec la Chine pour vendre le gaz que l’UE ne veut plus lui acheter sur ordre des USA.
    Les sanctions imposées par les USA ne pénalisent finalement que l’UE et ne profitent, encore une fois, qu’aux USA.
    Enfin, il faut faire attention :
    Les russes sont des joueurs d’échecs. Ils ne mentent jamais (c’est impossible aux échecs) et ils font toujours ce qu’ils disent (c’est évident car le jeu est toujours visible).
    Les américains sont des joueurs de poker : Ils mentent toujours (c’est le jeu qui veut ça), et ils pensent que le plus riche gagne toujours (il peut suivre toutes les enchères).
    En outre, aux échecs, il faut anticiper le plus de coups possibles, alors qu’au poker, chaque coup est indépendant (donc raisonnement court terme).

  3. patphil dit :

    moi aussi je suis devin ! je prédis une flambée des prix dus bien sur à la guerre en ukraine !
    mais je prédis aussi que les salaires et les retraites ne bougeront pas !

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