Les conquistadors, Sept pas vers l’enfer, Le bourreau du Pape, Lois psychologiques de l’évolution des peuples, Légionnaire : voici la sélection littéraire hebdo
Les Conquistadors
Les conquistadors, premiers explorateurs et colonisateurs de l’Amérique latine, sont devenus un sujet de légende et de cauchemars. À leur époque, ils ont été glorifiés en aventurier héroïques, propageant la culture chrétienne et contribuant à bâtir un empire comme le monde n’en avait encore jamais vu, pour le compte de l’empereur Charles Quint et de ses successeurs.
Aujourd’hui, à l’inverse, ils sont devenus l’emblème de la cruauté et de l’exploitation. Ces hommes, parmi les premiers génocidaires, ont décimé les civilisations pluriséculaires des Aztèques et des Incas et commis des atrocités sans nom dans leur quête d’or et de gloire.
Avec Les Conquistadors, l’historien mexicain Fernando Cervantes taille dans les couches sédimentées par le temps du mythe et de la fiction, démêle des idées reçues devenues des pseudo-vérités et immerge le lecteur dans le monde de l’impérialisme du Moyen Âge tardif.
Une ingénieuse construction binaire rythme le livre, où les chapitres narratifs de cette épopée, depuis l’expédition fameuse de Christophe Colomb jusqu’aux dernières conquêtes des années 1540, alternent avec des chapitres de réflexion. Fort d’une immense quantité de sources -journaux, lettres, chroniques, pamphlets, traités, etc. -, Cervantes nous éclaire sur les idées qui animèrent ces explorateurs et leurs monarques commanditaires et redéfinit l’histoire de la conquête du Nouveau Monde.
Une synthèse exceptionnelle, sur le fond comme par la forme, qui s’impose comme un futur classique.
Traduit de l’anglais par Johan-Frédérik Hel Guedj
A commander chez Perrin
Sept pas vers l’enfer
1980-2020. Quarante années d’aveuglement, d’ignorance, de lâcheté et de « bien-pensance » ont progressivement conduit la France aux limites de la rupture du pacte républicain.
Alors que le débat a longtemps été pollué par le « politiquement correct » qui ne voulait voir dans la violence et la délinquance que des « incivilités » plutôt mineures, Alain Chouet dépeint une société française profondément malade du séparatisme et de la violence fondamentaliste dans toutes ses composantes et tous ses aspects. Il remonte à ses fondements historiques, pointe du doigt ses instigateurs, analyse les failles de notre société.
Homme de terrain et de réflexion, ayant combattu les diverses vagues du terrorisme depuis cinquante ans, Alain Chouet dénonce l’inertie et le déni d’un monde politique et intellectuel, alerté de nombreuses fois, mais qui a toujours refusé de croire à la poussée organisée de la dissidence islamiste violente, jusqu’à la décapitation de Samuel Paty.
A commander chez Flammarion
Le bourreau du Pape
De 1796 à sa mort, Giovanni Battista Bugatti, devenu légendaire sous le nom de Mastro Titta, rendit cinq cent seize «Justices» pour le Vatican, torturant et exécutant sur la place publique, au nom du Pape. De ce bourreau passionné par son art et porté par sa foi, il ne nous est resté que peu de choses. Quelques lignes de description de Charles Dickens et Lord Byron qui assistèrent au spectacle, le catalogue de ses exécutions commentées de sa main et des mémoires, fictives, publiées sous la forme de feuilleton dans la presse à sensation du 19ème siècle.
Spécialiste de la culture italienne, passionnée par le monde du crime, Serena Gentilhomme reprend ces sources diverses pour nous livrer les mémoires apocryphes du bourreau légendaire.
A commander chez La Manufacture de Livres
Lois psychologiques de l’évolution des peuples
Au-delà de traits physiques communs, une race, au sens large et ancien du terme, est caractérisée par une constitution mentale, un caractère qui est bien plus que des idées, des valeurs ou des croyances. Il est la « synthèse des êtres vivants qui la composent, mais surtout celle de tous les ancêtres qui ont contribué à la former ». La civilisation produite par un peuple est la manifestation de ce caractère ; elle ne peut se transmettre à d’autres peuples sans modifications profondes, même si, dans un premier temps, ils semblent adhérer, de gré ou de force, aux aspects superficiels de cette civilisation. Cependant, si le mélange perdure, avec les siècles, deux peuples finiront par former une « âme collective » et créer une nouvelle civilisation sur les ruines de celles dont ils sont issus. Cette nouvelle civilisation, arrivant à son apogée, donnera alors naissance à ses plus beaux fruits : peinture, littérature, architecture, mais aussi découvertes scientifiques, progrès techniques ou institutions laisseront aux siècles futurs les éclats de sa grandeur.
Encore faut-il que cette nouvelle race soit féconde, car ce qui différencie, selon l’auteur, un peuple civilisé de celui qui ne l’est pas, n’est pas la masse de ceux qui le composent, dont les capacités mentales et l’intelligence sont sensiblement les mêmes ; ceux qui font la grandeur d’une civilisation constituent une petite fraction d’éléments que cette masse a été capable de produire et qui est absente chez les autres : « L’effet inévitable de la civilisation est de différencier les individus et les races. Ce n’est donc pas vers l’égalité que marchent les peuples, mais vers une inégalité croissante. »
Gustave Le Bon (1841-1931) est un médecin, anthropologue, psychologue et sociologue français. Après avoir parcouru le monde, dont il rapporta divers récits de voyage ainsi que des études archéologiques et anthropologiques, il s’intéressa aux lois régissant les comportements humains. Fort de ses connaissances de différentes civilisations, aussi bien contemporaines qu’anciennes, il publia en 1894 Les Lois psychologiques de l’évolution des peuples, qui sera suivi de son célèbre Psychologie des foules.
A commander chez Kontre Kulture
Légionnaire
Le 22 février 1960, à l’âge de dix-neuf ans, Simon Murray pousse les portes du fort de Vincennes pour s’engager dans la Légion étrangère. L’Aventure commence : l’embarquement à Marseille, l’arrivée en Algérie, à Sidi bel-Abbès, les longs mois d’instruction, l’affectation au 2e régiment étranger de parachutistes, la guerre et la traque des fellaghas de la frontière marocaine à la frontière tunisienne, les Aurès, le putsh avorté de 1961, les accords d’Evian, la lente et difficile adaptation au temps de paix…
Durant ses cinq années de service, Murray consigne dans ses carnets de bord son expérience quotidienne de la rude vie de légionnaire, l’entraînement, les marches sans fin et les échaufourées avec les fellaghas dans les montagnes de l’Atlas. La force du récit tient à la personnalité atypique de son auteur. Issu d’un milieu bourgeois, formé dans une vénérable école britannique, il s’enorguellit de servir dans une unité légendaire. Telle est la vertu première de ce journal de guerre unique en son genre : il dit la vérité, toute la vérité et permet de comprendre l’organisation et les motivations de cette troupe à nulle autre pareille.
Un témoignage essentiel sur la guerre d’Algérie comme sur le quotidien des « hommes sans nom » qui composent la Légion étrangère.
A commander chez Tempus (Perrin).
Crédit photo : DR
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