Retrouvez ici quelques perles recueillies ici ou là dans la presse …ou ailleurs, par Bernard Morvan.
- Ce sont les jeunes corses qui ont démarré les manifestations à Bastia et à Corte. Leur discours est radical. Ainsi Rachel Reggeti Giudicelli, présidente du syndicat étudiant Ghjuventu Indipendentista, ne tourne pas autour du pot : « On a bien vu que la lutte institutionnelle, ça ne marchait pas. L’Etat ne comprend que le rapport de force. Les seules avancées que l’on a obtenues en sept ans, c’est maintenant qu’on les a. Il a fallu qu’on en arrive là, avec cette tentative d’assassinat… » (Libération, samedi 12-dimanche 13 mars 2022) C’est vrai que le rapport de force joue un grand rôle dans l’action politique, mais il faut compter également avec l’argent et l’accès aux médias – privilège des grands partis.
- Des nouvelles fraîches de l’accord Darmanin/Simeone : « Darmanin s’est fixé un objectif exaltant : gagner du temps. Il s’agit de renvoyer les négociations à l’après-législatives avec, quoi qu’il arrive, deux lignes rouges infranchissables. Primo : la Corse reste dans la République. Secundo : pas de « citoyenneté corse ». Tout le reste est négociable. Le gouvernement avait d’ailleurs essayé de le montrer dès le mois de décembre. Des discussions discrètes (à défaut d’être secrètes) sur la question de l’autonomie avaient été entamées entre le Premier ministre et Gilles Simeoni. » (Le Canard enchaîné, mercredi 23 mars 2022)
Evidemment, il est question de la Bretagne dans l’ouvrage de Victor Castanet « Les fossoyeurs » (Fayard) .
- « Jean-François Rémy – un apporteur d’affaires – et ses amis de droite vont aider le groupe Orpea à plusieurs reprises. A la fin des années 2000, le groupe veut construire un établissement en Bretagne, tout près de Guérande, mais les producteurs de sel s’opposent à la construction de cette résidence située à quelques pas des marais salins. Rémy active son réseau et, cette fois-ci, c’est un élu du coin, secrétaire d’Etat en activité, qui serait intervenu pour régler le problème. Il aurait organisé une réunion entre le docteur Marian (fondateur et PDG d’Orpéa) et les saliniers et débloqué la situation. » Questions : qui est le secrétaire d’Etat en question ? Combien a-t-il touché pour « régler le problème » ? Quelles compensations a-t-on donné aux saliniers ? A Guérande, on trouve une maison de retraite dénommée « Les écrivains », propriété du groupe Orpéa. Le site Guérande-infos.net dénonce les maltraitances dont sont victimes les résidents.
- Evidemment, Paul Molac (groupe Libertés et territoires), député de Ploërmel, suit de près ce qui se passe en Corse. Il éprouve une certaine méfiance pour l’annonce par Gérald Darmanin du projet d’« autonomie ». « Véritable volonté d’avancer ou manœuvre dilatoire ? », interroge-t-il. « En cinq ans, l’Etat a recentralisé plus qu’il n’a décentralisé », constate-t-il ; il cite la reprise en main « des mesures agro-environnementales et de l’apprentissage ». L’Etat, à travers la loi 3DS (pour différenciation, décentralisation, déconcentration et simplification) n’envisage de ne transférer aux Régions que « les routes nationales, les financement des hôpitaux et celui des petites lignes de chemin de fer, autrement dit ce qui coûte le plus cher ». Une situation qui le laisse « dubitatif sur la volonté du gouvernement d’aboutir sur la question de l’autonomie » (Le Télégramme, samedi 19 mars 2022)
Bernard Morvan
Illustrations : DR
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3 réponses à “Corse, Castanet, Molac : les bonnes notes de Bernard Morvan”
Ceux qui reprochent à Eric Zemmour d’avoir osé envisager que Dreyfus aurait pu ne pas être innocent reprochent aujourd’hui aux Corses d’oser envisager que Colonna aurait pu ne pas être coupable !
Ce qui est sûr, c’est que le soulèvement des jeunes corses a permis d’obtenir une promesse d’autonomie refusée à leurs ainés malgré plusieurs années de palabres avec la Macronie.
Paul Molac est réaliste et a raison quand il s’interroge sur la réalité des promesses de la Macronie qui a surtout, jusqu’à présent, montré qu’il s’agit plutôt d’un pouvoir jacobin plus préoccupé de préserver le pouvoir ultra centralisé de Paris que de décentraliser ce pouvoir vers les régions. Les manœuvres sournoises de Blanquer pour obtenir le rejet partiel par le conseil constitutionnel de la loi Molac en faveur des langues régionales est une confirmation flagrante que la Macronie n’accepte de céder que lorsque le rapport de force lui est défavorable.
Pourtant, je pense que c’est trop tard en Corse pour que la Macronie puisse vraiment revenir en arrière sur ses promesses. Colonna est désormais considéré comme un martyr et un héros par les jeunes corses (c’est peut-être discutable, mais c’est une réalité) : le retour de son corps dans son pays a été accueilli par une haie d’honneur à l’aéroport d’Ajaccio, des veillées funèbres ont été organisées dans toute la Corse, le conseil régional a décidé de mettre en berne les drapeaux (y compris français parait-il ?), ses obsèques seront quasi officielles et les protestations des jacobins français semblent vraiment dérisoires face à la détermination du peuple corse.
le fait islamiste est systématiquement occulté! le blasphème permet de tuer sans qu’on le remarque