Le secteur du numérique se porte très bien en Bretagne. À tel point que le marché de l’emploi est en tension et que de nombreux postes sont à pourvoir dans un contexte où le digital a pris une nouvelle dimension dans l’économie française avec la crise sanitaire.
Le numérique, un secteur qui embauche dans l’Ouest
Le numérique a le vent en poupe dans nos contrées. Et ce ne sont pas les derniers chiffres publiés par l’Observatoire régional des compétences numériques qui vont dire le contraire. Dans le rapport concernant 2021 et résultant d’une enquête menée auprès de 536 entreprises bretonnes et ligériennes, on relève ainsi que les entreprises du secteur ont recruté plus de 21 000 personnes l’année dernière dans l’Ouest avec 13 500 embauches en Pays de la Loire et 8 300 en Bretagne administrative.
Une bonne santé d’autant plus remarquable qu’elle représente un rebond après une année 2020 perturbée par la pandémie et les confinements successifs. En cumulant les deux régions, on relève ainsi une hausse de plus de 50 % des embauches en 2021 par rapport à l’année précédente. Bémol toutefois, ce nombre d’embauches demeure inférieur au niveau d’avant crise : respectivement 10 % et 15 % de moins en Bretagne administrative et en Pays de la Loire par rapport à 2019.
Par ailleurs, en raison de la forte métropolisation de ces deux régions où la demande reste supérieure à l’offre de profils, c’est surtout dans les villes de Rennes et de Nantes que la tension sur le marché de l’emploi dans le numérique est la plus forte.
Près de 190 000 salariés du digital
Quant à la répartition des activités numériques sur les deux régions, elles sont localisées à 56 % en Pays de la Loire et 44 % en Bretagne administrative. Cette dernière représente par ailleurs 41 % de l’emploi numérique des deux régions, les Pays de la Loire 59 %. Ce résultat reste stable par rapport aux années précédentes. À elles deux, les régions Bretagne et Pays de la Loire comptent près de 190 000 salariés du digital.
En ce qui concerne le profil des personnes travaillant dans le secteur numérique en France, le rapport indique que 80 % d’entre elles ont le statut de cadre, contre 20 % dans le reste de l’économie française. De plus, 93 % des employés sont en CDI contre 75 % dans l’économie française. On dénombre également :
- 28 % de femmes contre 49 % dans l’économie française ;
- 25 % de moins de 30 ans contre 12 % dans l’économie française ;
- 16 % d’ingénieurs contre 3,5 % dans l’économie française.
Recrutements dans le numérique : les candidats ont l’embarras du choix
Avec des entreprises ne parvenant pas à pourvoir tous les postes proposés, le sentiment de pénurie a augmenté d’environ 10 % en Pays de la Loire et de 13 % en Bretagne. Alors que Rennes (2e) et Nantes (3e) se hissent en haut du classement des villes les plus attractives de France selon HelloWork, la tension sur le marché de l’emploi s’accroît sur ces deux métropoles.
En dehors des métropoles, c’est difficile aussi, surtout pour des villes comme Laval ou Cholet. En revanche, Angers semble avoir la côte. C’est même parfois un choix privilégié par rapport à Nantes, car c’est une ville à taille humaine réputée pour sa qualité de vie. Le tissu industriel y est cependant plus restreint.
Toutefois, il n’y a pas de fatalité et de nombreuses offres d’écoles et de formation sont proposées pour celles et ceux étant intéressés par le secteur. Pour les seuls Pays de la Loire, on recense 55 établissements de formation à l’informatique et plus de 7 000 places de formations ouvertes chaque année. Ce qui demeure, malgré tout, insuffisant. Plus spécialement pour des activités particulières comme la banque, l’assurance ou la défense délaissées par les travailleurs du numérique, lesquels préfèrent se tourner vers le médical ou l’environnement.
Si la crise sanitaire de 2020 a représenté un tournant, avec la généralisation du télétravail et la prise de conscience de l’importance du digital dans certains secteurs qui y étaient jusqu’alors assez hermétiques, 2021 a donc vu les métiers du numérique prendre une nouvelle dimension dans l’économie française. Et, face à la tension du marché de l’emploi, beaucoup d’employeurs sont dorénavant moins exigeant sur les diplômes requis en embauchant plus facilement des profils en deçà du Bac+5 ainsi que des candidats s’étant tournés vers le numérique après une reconversion professionnelle.
La conception et le développement, fonctions les plus plébiscitées
Autre point à relever, les profils des candidats aux postes proposés dans le secteur du numérique correspondent moins aux demandes des employeurs qu’en 2019. En 2021, seuls 40 % des prestataires bretons (contre 49 % en 2019) et 30 % des prestataires ligériens (contre 33 % en 2019) estiment avoir reçu des candidatures adaptées à leurs recherches !
Même constat pour les entreprises utilisatrices ligériennes : seules 36 % d’entre elles (contre 44 % en 2019) étaient satisfaites du niveau des candidatures reçues. Le bilan est plus positif du côté des entreprises utilisatrices bretonnes : 54 % (contre 34 % en 2019) étaient satisfaites du niveau des candidatures reçues.
Enfin, parmi les fonctions les plus recrutées, la conception et le développement sont toujours en tête.
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Une réponse à “Emplois. Le secteur du numérique peine à recruter en Bretagne”
yaka, fokon forme des jeunes ! c’est si simple que les cabinets conseils (mac kinsey en tête) payés à prix d’or n’ont pas l’idée!