Nous vous proposons une nouvelle rubrique, pas forcément régulière, dans laquelle Bernard Morvan vous relève quelques perles recueillies ici ou là dans la presse…ou ailleurs.
- Avec Isabelle Le Callennec, maire de Vitré, présidente de la fédération départementale LR, présidente du groupe de la droite au conseil régional de Bretagne, nous tenons quelqu’un d’important ; c’est sans doute pour cela que Valérie Pécresse l’a nommée « oratrice régionale » pour la campagne présidentielle. « Mon rôle est d’être un ambassadeur de proximité. Nous sommes à l’écoute des besoins des territoires et nous communiquons, sur le terrain, sur le projet porté par Valérie Pécresse. Dès qu’il est question de servir ma famille politique et nos idées, cela m’enthousiasme. Notre rassemblement me donne espoir », assure-t-elle (Dimanche Ouest-France, Bretagne, 23 janvier 2022). Voilà un « enthousiasme » qu’il convient de saluer ; mais on n’aperçoit pas beaucoup sur le terrain l’« ambassadeur » et ses troupes. Pourtant, la promesse était forte : « Dans les semaines qui viennent, nous allons retourner à la rencontre des habitants du département et plus largement de la région, pour faire connaître le projet et l’équipe de notre candidate. » (Ouest-France, Ille-et-Vilaine, lundi 13 décembre 2021). D’où la question : où sont passés les « militants » LR ? On ne les voit pas. Etaient-ils partis aux sports d’hiver ? Les premières apparitions du soleil les conduisent-ils sur la Côte d’Emeraude ? Les sondages les découragent-ils ? Voilà un point qui mérite d’être éclairci. Autant dire qu’avec des « militants » qui ne militent pas, Valérie Pécresse ne risque pas de bénéficier d’un soutien indispensable pour créer une dynamique. « La droite est debout. Elle est de retour ! », affirmait-elle (Le Journal du dimanche, 5 décembre 2021). C’était une illusion d’optique…
- On ne sent pas une envie folle d’aller au charbon chez les élus LR. Ce n’est pas Gilles Lurton (LR), maire de Saint-Malo, qui soulèvera les montagnes : « Je suis toujours membre du parti Les Républicains, à jour de mes cotisations. Valérie Pécresse a été désignée comme candidate des Républicains, je la soutiendrai. En tant que délégué Les Républicains de la 7e circonscription de Saint-Malo, j’organise dès samedi une réunion des adhérents afin de travailler sur sa campagne électorale », se contente-t-il d’indiquer (Ouest-France, Ille-et-Vilaine, jeudi 27 janvier 2022). Question cœur à l’ouvrage, on a connu mieux.
- S’agit-il d’une commande ? Difficile à savoir. Toujours est-il que Hubert Coudurier, directeur de l’information du Télégramme, vient de sortir un ouvrage consacré à la candidate LR : « Valérie Pécresse – La guerrière » (Editions de l’Archipel, 18 euros). « Au-delà de la fiabilité relative des sondages, attendons pour savoir si la campagne de Valérie Pécresse est une cause perdue. Même s’il est vrai que son démarrage fut plutôt raté », souligne-t-il. Mais les qualités de la présidente de la région Ile-de-France sont certaines : « Elle est courageuse (…) et ne recule pas. Elle est capable de passer des heures à discuter. Elle ne lâche jamais. » Sans oublier une part de bons sentiments : « Avant, je connaissais les dossiers, maintenant je connais les gens », affirme-t-elle (Le Télégramme, samedi 5 mars 2022). Résultat des courses : dimanche 10 avril, 20 heures ; on verra si elle est parvenue à connaître suffisamment de « gens ».
- Les connaissances historiques de Amaury de Saint-Quentin, préfet de Corse, sont insuffisantes. A l’ENA, l’histoire ne doit pas être au programme. « Statu Francese assassinu ! » (« Etat français assassin ! », crient les nationalistes corses. Le représentant du pouvoir central répond « Je suis triste et malheureux de voir un tel slogan porté sur un territoire où la France et la République ont tant fait. » (Le Télégramme, mardi 8 mars 2022).En effet, avant la République, il y eut la monarchie. Par le traité de Versailles (15 mai 1768), la République de Gênes vend au royaume de France la Corse ; l’opération est menée par le duc de Choiseul, Premier ministre de Louis XV. Avec la République, il y eut de nombreuses révoltes, conduites en particulier par Pascal Paoli ; car la Constituante vote le rattachement de l’île à la France mettant ainsi fin à une certaine autonomie. Les membres du corps préfectoral ont-ils droit à de la formation comme les cadres du privé ?
- Conséquence de la tentative d’assassinat d’Yvan Colonna, Gilles Simeoni, président nationaliste du conseil exécutif de Corse, met les pieds dans le plat : « Nous attendons des investigations indépendantes et impartiales sur cette tentative d’assassinat qui soulève des questions graves. J’espère que les élus corses seront associés à cette recherche de la vérité pour comprendre comment un ancien djihadiste particulièrement dangereux, auteur de cinq agressions en prison, a pu se déplacer librement et se livrer à un acte d’une sauvagerie inouïe durant huit minutes, dans un local placé sous vidéosurveillance. Par la simple accumulation des dysfonctionnements déjà constatés, cette affaire est un scandale d’Etat. » (Le Figaro, samedi 12-dimanche 13 mars 2022). Jean-Félix Acquaviva, député de Corte-Calvi, complète ces propos : « Vous vous rendez compte, huit minutes se sont passées avant que les secours n’interviennent auprès de lui… Quand on connaît comme moi la prison d’Arles, son organisation très sécurisée, c’est im-pos-sible… Là est le scandale d’Etat. Il faudra y apporter des réponses précises. » (Le Monde, mardi 8 mars 2022).
- Une remarque s’impose à propos de l’affaire Yvan Colonna. Que se serait-il passé si Yvan Colonna avait agressé « Franck » et pas le contraire ? Franck Elong Abe plongé dans le coma et c’était la mobilisation du lobby pro-immigration. Avec en tête l’immigré de Tanger, Jean-Luc Mélenchon – trotskiste et franc-maçon. Pour les médias, on aurait eu affaire à un « crime raciste ». Hurlements de la classe politico-médiatique, des partis de gauche (LFI, PCF, PS…), des associations qui font de l’immigration leur fonds de commerce (Cimade et compagnie)…
- On est content de l’apprendre : « Pour ma part, je briguerai l’investiture de la majorité présidentielle dans la 6e circonscription du Finistère », annonce Richard Ferrand (LREM), député de Carhaix et président de l’Assemblée nationale (Le Figaro, mercredi 9 mars 2022). A propos de l’Ukraine, il sort une belle phrase : « On assiste en vérité à un affrontement où Emmanuel Macron porte l’étendard de la démocratie face à l’autocratie. » On se demande bien pourquoi Ferrand limite son observation à la « démocratie ». Car l’ancien banquier d’affaires porte surtout « l’étendard » du bloc élitaire. « Le bloc élitaire exerce en fait l’essentiel de la direction politique nationale, contrôle l’Etat bien au-delà de l’autorité normalement dévolue par le suffrage, domine l’univers de l’entreprise et exerce son hégémonie au sein des organes de contrôle, notamment judiciaires et médiatiques, comme sans doute aucune force politique ne l’avait fait avant lui sous la Ve République. Le fonctionnement du système social en est modifié en profondeur pour la raison simple que les catégories dominantes autrefois divisées, dans des proportions naturellement variables selon les secteurs, ont fait leur jonction en un point qui s’appelle Emmanuel Macron. » (Jérôme Sainte-Marie , « Bloc contre bloc », Les éditions du Cerf)
- Patrick Bougeard est un cas ; il est l’une des 547 personnalités distinguées par le décret paru le 1er janvier dernier : il reçoit la Légion d’honneur. L’ancien paysan de Bédée (près de Rennes) est décoré en tant qu’ex- président de Solidarité paysans, une association qui vient en aide aux paysans en difficulté. Mais il refuse la décoration. Pour trois raisons. D’abord « 97 % des dotations qui doivent servir au développement agricole sont affectées au complexe agro-industriel ». Ensuite, « pour obtenir ces dotations, les organisations doivent s’engager à respecter des règles comme ne pas troubler l’ordre public ». Enfin « le ministre de la Santé renvoie le suicide des paysans à un problème de santé mentale, donc à leur responsabilité individuelle » (Ouest-France, Bretagne, vendredi 4 mars 2022). Coup de chapeau à Patrick Bougeard. En effet, souvent, pour recevoir la Légion d’honneur, on utilise l’intrigue, la copinerie, la politique et autres (réseaux francs-maçons, renvois d’ascenseur…) ; beaucoup se battent pour recevoir le ruban rouge. Lorsque Pierre Mauroy était Premier ministre, il avait été prétendu qu’ on aurait même vu dans le Nord des élus du Parti socialiste » vendre » la fameuse décoration.
- La question ukrainienne complique la vie de nombreux hommes d’affaires français qui opèrent en Russie. Dans le lot, on trouve un Breton, Yves-Thibault de Silguy. Libération (mardi 1er mars 2022) expose sa carte de visite. Très actif dans la finance russe, il fut conseiller diplomatique de Jacques Chirac et d’Edouard Balladur à Matignon. « Il a intégré le conseil de surveillance de la filiale française de la banque russe VTB dès le début des années 2010. Depuis 2020, celui qui a occupé le poste de commissaire européen aux affaires économiques a rejoint le conseil de la maison mère à Moscou, tout en continuant à exercer en France des mandats d’administrateur dans la société d’autoroute Vinci ou dans le groupe de luxe LVMH. » Quand il était commissaire européen, il eut la responsabilité de mettre sur orbite l’euro. Mais, à cette époque, il s’intéressa également à la Bretagne ; il se voyait président du conseil régional. Sa campagne démarra avec une interview dans le magazine Armor. Mais ses ambitions bretonnes ne connurent pas de suite car la commission européenne à laquelle il appartenait fut renvoyée dans ses foyers. Son père Yves de Silguy était avocat à Rennes ; il fut le conseil de Yann Fouéré dans les différentes affaires qui le concernèrent après la Libération. Par exemple « La Dépêche » – rebaptisée « Le Télégramme ».
- Les « Jeunes avec Macron » veulent légaliser le cannabis. « Le trafic de cannabis pourrit la vie des habitants des quartiers. Nous proposons justement de mettre fin à ce marché clandestin en détournant les consommateurs vers un marché légal mais encadré, sous le contrôle de la puissance publique», explique Antoine Esneault, coordinateur des Jeunes avec Macron en Bretagne (Ouest-France, Bretagne, jeudi 3 février 2022). A coup sûr, il s’agit d’un projet anti-social. Car les immigrés qui ont créé leur « petite entreprise qui ne craint pas la crise » dans les banlieues se retrouveraient au chômage s’il n’y a plus de cannabis. Plus de travail, plus de ressources, plus de statut social. Et davantage de « clients » pour Pôle emploi… A moins qu’ils ne réussissent leur reconversion en passant à la cocaïne…
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