Les « Brestois » sont des amateurs. Les « Nantais », eux, sont des professionnels.
Dans le premier cas, dans le quartier de Pontanézen, on « bricole » : tirs de mortier d’artifice. Dans le second, on « discute » sérieusement dans les quartiers des Dervallières, de Bellevue et de Breil-Malville : coups de feu. Résultat des courses dans la cité des ducs : 57 fusillades recensées en 2021 (Presse Océan, mardi 28 décembre 2021) et 11 blessés par balle l’an passé (Le Monde, jeudi 7 octobre 2021). En 2022, les fusillades reprennent. Le plus bel exemple demeure celui du 38, rue Watteau (quartier des Dervallières) : sept impacts sur la porte d’entrée de l’immeuble (samedi 1er janvier), dix douilles (9 mm et 45 Winchester) le mercredi 2 février. Comme le dit si bien le Libanais Bassem Asseh (PS), premier adjoint délégué à la proximité, au dialogue citoyen et à la politique de la ville (sic) : « On ne nie pas que le phénomène est choquant ». Mais il n’existe pas de « solution miracle, ni ici ni ailleurs en France » (Le Monde, jeudi 7 octobre 2021). C’est vrai qu’à Beyrouth, c’est pire…
Insécurité et délinquance à Brest [ Enquête et reportage Breizh-Info ]
En ce qui concerne les agressions physiques, Brest ne peut pas rivaliser davantage avec Nantes : 664 chez Johanna Rolland dans le centre-ville en 2021 (Presse Océan, jeudi 17 février 2022). On ne compte pas les voitures brûlées, simple routine.
François Cuillandre (PS), maire de Brest, a donc beaucoup à apprendre. Mme Rolland pourrait le prendre en stage – les élus ont droit à des formations (il y a des crédits pour ça). Ainsi il saurait ce qui attend sa ville dans les prochaines années et comment fonctionne une police municipale – il n’en veut pas à Brest. Dans l’immédiat, Cuillandre se contente du blabla habituel : « soutien au conducteur de la rame de tramway », « il n’est pas normal que cette vingtaine d’individus nuise ainsi à l’image d’un quartier », « cette volonté d’être aux côtés des habitants, de ne pas laisser tomber ce quartier ne sera pas détruite par les agissements de quelques individus » (Le Télégramme, Brest, lundi 24 janvier 2022).
Un habitant de « Ponta » ne fait pas dans le baratin, lui, mais dans la réalité à propos du trafic de drogue qui constitue l’activité première du quartier : « On espère un effort dans la durée mais il y a du boulot au vu des sommes que le trafic génère. Faut voir l’argent dans certaines familles et les voyages que se payent certains. Et l’attirail qu’ils ont sur eux ou dans leurs voitures… Pistolet, armes automatiques, fusils de chasse… » (Le Télégramme, Brest, mercredi 26 janvier 2022). On peut donc estimer que Brest rattrapera Nantes. Un peu de patience. Certes, Cuillandre a le droit de se rassurer en pensant que c’est son dernier mandat.
Bernard Morvan
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0 réponse à “Va-t-on jumeler les quartiers de Pontanézen (Brest) et des Dervallières (Nantes) ?”
« il n’existe pas de « solution miracle, ni ici ni ailleurs en France » »
ben voyons
mais ont il essayé une quelconque solution? à part regarder ailleurs et laisser faire les crapules?