Etats-Unis : l’éternel ennemi [L’Agora]

Tant Gore Vidal que Noam Chomsky ont souligné combien l’Etat profond américain avait besoin d’un ennemi à désigner à la vindicte internationale, faute de quoi il manquerait d’un prétexte à intervention, laquelle est le socle militaire de sa domination globale. Depuis plus de deux cents ans, ce sont près de 230 interventions violentes et destructrices qui ont ainsi eu lieu, dont 97 % sans déclaration de guerre et sans excuses autres que fabriquées. Les médias, bien sûr, à quelques exceptions près, font partie de l’opération en assurant la propagande guerrière. Voyons les faits.

En 1991, l’URSS s’effondre. Au moment précis où elle n’existe plus, on ne peut que constater ce qui est en cours : son dépeçage systématique par un Ouest charognard.

L’équipe d’économistes de l’Ecole de Chicago, avec la complicité interne de Gaïdar et ses acolytes, œuvre depuis pas mal de temps, sous la présidence d’un Eltsine en état avancé de décomposition, à détruire l’industrie russe, à appauvrir comme jamais la population, à préparer l’hallali qui consistera pour les Etats-Unis à réduire l’ancien adversaire à l’état de pays du tiersmonde. Déjà, les uns après les autres, les différents Etats qui constituaient l’URSS ont fait sécession. Le territoire et le réservoir démographique fondent comme le chocolat sous la flamme. Les forces armées sont négligées, les armements laissés à l’abandon. L’aigle américain va avoir partie gagnée. Gorbatchev, brave homme naïf, a cru sur parole les promesses occidentales, et surtout la principale : l’OTAN n’intégrera pas les nations de l’ancien Pacte de Varsovie et donc n’avancera pas jusqu’aux frontières de la Russie. Le pauvre homme ne sait pas, ou pas assez, que la parole américaine ne vaut rien. Depuis les traités signés avec les Indiens jusqu’à ceux d’aujourd’hui, l’Etat américain a toujours promis et toujours trahi ses promesses à peine séché l’encre de la signature.

L’enchaînement est désormais aussi clair qu’évident. Les uns après les autres, les gouvernements des pays de l’est de l’Europe adhèrent à cette organisation criminelle sans 2 équivalent dans l’Histoire qu’est l’OTAN. Elle qui n’avait plus de raison d’être non seulement perdure mais grandit et accroît ses prérogatives. De défensive – ce qui était une pure vue de l’esprit – elle devient ouvertement offensive, formidable instrument au service de la volonté américaine de domination sans partage du monde.

LE TOURNANT

En 1999, quand Vladimir Poutine est nommé premier ministre par l’épave Eltsine, pour les Etats-Unis, l’affaire est dans le sac. La Russie est sur le point de devenir, au mieux propriété américaine, au pire quantité négligeable que d’une pichenette on renverra dans sa steppe à la plus petite velléité qu’elle manifestera de s’exprimer encore dans le concert des nations. Avec les années, pourtant, la réalité devient tout autre. Sous la férule de ce grand homme d’Etat qu’est Poutine, la Russie est redevenue une puissance. Patiemment, au prix de grandes souffrances, sa population a été tirée de la pauvreté. Le peuple russe, il est vrai, « est instruit, courageux, hanté par le souvenir des tragédies passées et attentif à en éviter le retour. [C’est un peuple] informé – la glasnost lui a appris à vouloir tout savoir et a contribué à sa maturité – et il n’accepte plus que le sang coule. Le sentiment de responsabilité et de solidarité qui caractérise cette société va atténuer les chocs d’une transformation infiniment brutale » (Hélène Carrèred’Encausse, Six années qui ont changé le monde, Pluriel, 2019).

C’est ainsi que vont se succéder :

1) le rétablissement d’un pouvoir central fort, en particulier celui d’un président admiré, volontaire, patriote, rationnel, gardant son sang-froid en toutes circonstances, imperméable au déferlement quasi-quotidien d’une propagande qui lui est hostile à un point rarement atteint dans l’Histoire. Il est vrai qu’il a mis un terme aux espoirs américains d’effacer son pays de la liste limitée des nations qui comptent.

2) Une réindustrialisation et un renouveau économique fondés sur le pétrole et le gaz, mais également sur les métaux, l’aéronautique, la production spatiale, l’armement, l’électrotechnique, l’industrie du papier, l’industrie automobile, les industries mécaniques (transport, agricoles), alimentation, industrie légère.

3) Règlement des crises provoquées par le terrorisme islamique, payé et armé par les Etats-Unis, et par les tentatives de révolutions de couleur impulsées par eux : Tchétchénie, Abkhazie et Ossétie du Sud, Syrie (calme relatif et provisoire).

4) Rétablissement d’un monde multipolaire qui fait pièce à l’unilatéralisme américain.

5) Etablissement d’une société où l’expression, contrairement à l’Europe de l’Ouest, est libre. Toutefois, les excès de la propagande subversive insufflée par Washington ont enfin été partiellement muselés.

6) La fausse opposition, telle celle d’un Navalny, repris de justice notoire, artificiellement suscitée par les Etats-Unis pour éroder la popularité de Vladimir Poutine, ne représente rien en Russie mais est gonflée par la propagande occidentale.

7 ) Je passerai rapidement sur le problème de la corruption endémique : les nations et les institutions occidentales, l’Union européenne en tête, ont atteint dans ce domaine un niveau digne des pires républiques bananières et n’ont donc aucune leçon à donner. La preuve en a été fournie à l’envi par la crise – provoquée – du Covid et le marché scandaleux du faux vaccin

UKRAINE : UNE REACTION SALUTAIRE DU POINT DE VUE RUSSE

Voilà trente ans que l’Occident, aiguillonné par l’Etat profond américain, agonit la Russie d’injures, additionne à son endroit les mensonges, insulte son président, le salit, invoque les pires maux dont il serait responsable. Trente ans de provocations américaines. En 1962, à Cuba, quelques misérables rampes de lancement ont valu de la part des Etats-Unis, à l’encontre de l’URSS, des beuglements de taureau à qui l’on coupe les parties génitales.

Raisonnables, les présidents Kennedy et Kroutchev sont rapidement parvenus à un compromis qui évita une 3e 3 guerre mondiale.

En 2022, les Etats-Unis et leur formidable machine à tuer, l’OTAN, sont aux portes de la Russie.

Le président Poutine, patient, soucieux de respecter les lois internationales – alors que les Américains ne cessent de les piétiner, – atermoie, invite à s’asseoir autour d’une table et à négocier, engrange promesses vaines sur promesses vaines de la part du gouvernement de Washington, promesses dont l’unique objectif est de lui faire gagner du temps et d’accentuer ainsi son emprise. Le coup d’Etat en Ukraine est la goutte qui aurait dû faire déborder l’aiguière de ciguë, mais le gouvernement russe, pris alors en traître en pleins jeux olympiques, a fait contre mauvaise fortune bon cœur.

A présent que les accords de Minsk, signés par l’Ukraine, n’ont jamais été appliqués par elle et ne le seront jamais, la ligne rouge est d’autant plus franchie que les forces ukrainiennes, appuyées en sous-main par l’OTAN, bombardent et tuent les citoyens russes des républiques séparatistes.

La manœuvre américaine dans son ensemble, on le sait, est tordue : elle ne vise sans doute pas une guerre, du moins pas une guerre dans laquelle Washington serait directement impliqué, mais une condamnation générale de la Russie visant à la repousser définitivement en Asie, livrant enfin ainsi l’Europe, dans sa globalité et pour longtemps, à la puissance américaine. La trahison des gouvernements européens est ici patente.

Les fous qui nous gouvernent ont tout abandonné : leurs peuples, leur pays, leur droiture pour céder aux sirènes, très probablement lardées de dollars, de Wall Street, du Pentagone et de la Maison Blanche.

Nos gouvernements ont même condamné des hommes, des femmes, des enfants aux effets secondaires graves et à la mort dus à de pseudo vaccinations qui affaiblissent et finiront pas éradiquer l’immunité naturelle, ouvrant la porte aux vaccinations et médicaments futurs imposés de manière chronique par les grands groupes pharmaceutiques.

A présent, c’est la guerre, peut-être nucléaire, qui guette nos villes et nos campagnes. Les Américains observeront tout cela avec curiosité et intérêt, hors de portée, en principe, d’armes ne visant que des lieux européens.

Nos politiciens corrompus auront permis cela.

Mais Vladimir Poutine a eu raison. Il fallait que la ligne rouge, trop longtemps et trop évidemment franchie, entraînât une réponse forte.

Je ne souhaite qu’une chose : qu’elle paralyse toute envie de riposte de la part de l’OTAN et qu’elle entraîne une sévère punition pour les dirigeants de l’Europe.

Le peuple américain, pas plus que les peuples européens, ne veut d’une guerre avec la Russie. Mais nos tyrans ne nous demandent pas notre avis.

Michel Bugnon-Mordant, géopolitologue

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4 réponses à “Etats-Unis : l’éternel ennemi [L’Agora]”

  1. Droal dit :

    Les USA sont montés en puissance dès la chute du Mur de Berlin en 1989 et sont devenus une hyper-puissance jusqu’en 2001.

    Le 11 septembre 2001, l’Empire de l’Islam carbonise les tours jumelles du Centre du Commerce Mondial, puis 3 mois plus tard, le 11 décembre 2001, l’Empire du Milieu adhère à l’Organisation Mondiale du Commerce.

    Enfermé a tout jamais dans le 20ème siècle, ni Trump, ni Biden, ne se sont aperçus qu’ils ne sont pas entrés, ni dans le 21ème siècle, ni dans le 3ème millénaire.

    En 2022, l’€urope a 20 ans, se porte comme un charme et notre gamin s’amuse comme un fou :

    https://www.lejdd.fr/Politique/macron-promet-aux-youtubeurs-mcfly-et-carlito-dafficher-leur-portrait-lors-de-son-allocution-du-14-juillet-4046975

    Et puis à l’Est, ils ont un homme d’État :

    https://www.lefigaro.fr/flash-actu/poutine-espere-que-la-russie-est-protegee-de-l-obscurantisme-transgenre-20211223

  2. N.B dit :

    Vraiment une grande bande de racontage a la « communiste » Je suis nee francaise pendant la 2eme guerre, maintenent je suis Americaine depuis 1971 pour mes enfants ….. je vois tout…..meme les grands raconteurs…..
    C’est terrible de lire cete page de mensonges, rethoriques, vraiment cela est degoutant…..Combien de jeunes sont morts a aider l’ europe a la 2eme guerre? combien sont enterres en France, les USA ne veulent pas de guerre encore……demander a la population americaine combien d’ enfants morts , petits enfants pour aider autre pays….
    Quand a provoquer guerre, putin l’autocratique dictateur depuis beaucoup d’annees fait tout son possible pour mentir, faire des coups en douce pour dominer l’Europe… la gloire il le veut. Un hypocrite il continue a attaquer l’Ukraine meme avec un « moment » d’arret pour parler de la paix. Putin ne veut pas de paix, il continuera a faire une attaque sur l’Ukraine car il peut, que fait son peuple, ils ont tous peur de son pouvoir
    Il ne veut pas repartir en russie car il aura sa « queue » entre les fesses! donc il continuera si l’Ukraine ne se rend pas. Je vois la 3eme guerre mondiale dans un coin. Et que faite vous Mr. pour aider ??? accusations.

  3. patphil dit :

    au moins on pourra faire de l’anti américanisme « primaire » (comme ils disaient) justifié par les mensonges et la propagande bien pensante

  4. emile 2 dit :

    remarquable texte !!!! à imprimer et à encadrer !!!!!
    a lire a tous nos enfants et petits enfants .
    Mr Poutine siffle la fin de la récré !!! bravo à lui et courage ! tenez bon devant le suprémacisme yankee.

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