Dans un pays où un Français sur deux (49 %) se dit gêné par le bruit au travail, les nuisances sonores sont devenues un enjeu de santé. L’occasion de faire le point sur ce phénomène, qui n’est pas une fatalité.
Bruit au travail : mesurer les niveaux et équiper les salariés
Le bruit est-il le mal du siècle ? Toujours est-il qu’il pollue la vie de nombreux salariés exposés quotidiennement à de forts volumes sonores. Au point de causer des troubles auditifs dans certains cas. Afin de prévenir ces situations, les services de médecine du travail disposent de sonomètres pour effectuer une mesure du bruit à un temps T mais suggèrent également
d’équiper les salariés d’un dosimètre de bruit, destiné à mesurer le niveau individuel d’exposition au bruit. Il s’agit d’un petit appareil portatif doté d’un micro à hauteur d’oreille, qui enregistre les niveaux de bruit sur une période donnée.
Quant aux niveaux de bruit justement, des seuils d’exposition ont été établis par le Code du travail. Au-delà de ceux-ci, le risque est avéré pour l’audition. En résumé, durant une période de huit heures, un niveau d’exposition sonore de 80 décibels devient dangereux pour les salariés et nécessite donc des actions préventives de la part de l’employeur. Ce dernier pourra donc par exemple équiper ses employés de bouchons d’oreille adaptés ou de casques anti-bruit.
Par ailleurs, plus surprenant, si les secteurs d’activités à la réputation bruyante (industrie notamment) ont pris la mesure du problème et réalisé d’importants progrès en matière de réduction du volume sonore et de protection du personnel ces dernières années, il existe une marge de progression importante dans le tertiaire où certains commerces ou open spaces demeurent particulièrement bruyants.
Une baisse de productivité causée par un volume sonore trop fort ?
De plus, au-delà de 85 décibels, l’employeur est tenu de prendre des mesures correctives pour préserver la santé auditive de ses salariés. Pour cela, il peut avoir recours à différentes solutions techniques en fonction de l’activité bruyante concernée comme l’encoffrement et le capotage des machines ou encore l’insonorisation des locaux. Il est également recommandé de soumettre les salariés à un examen audiométrique régulier pour évaluer l’état de leur santé auditive.
Autre point à prendre en compte, à niveau sonore égal, certains bruits peuvent être plus mal vécus que d’autres par les salariés. En effet, au-delà des décibels quantifiables, le bruit est aussi affaire de représentation. Si le sujet a longtemps été remisé au second plan dans de nombreuses entreprises, les nuisances sonores ont pourtant des conséquences non négligeables et peuvent générer du stress, des difficultés de concentration et, au final, une baisse de productivité.
Troubles auditifs : une application pour les détecter
Enfin, il est possible de réaliser des autotest de l’audition pour détecter des troubles auditifs. Pour cela, la Fondation Pour
l’Audition a créé en 2020 l’application Höra, mise au point grâce à la constitution d’un comité d’experts scientifiques et médicaux. Il s’agit d’un outil gratuit de repérage des troubles auditifs.
Cet autotest est téléchargeable sur tablette et smartphone et permet de mesurer en trois minutes la compréhension de la parole dans le bruit. Son but : repérer les surdités bilatérales (quand les deux oreilles sont concernées) ou unilatérales (quand une seule oreille est concernée) et permettre aux utilisateurs de préserver leur capital auditif.
Plus précisément, cette application permet de tester son audition dans un environnement bruyant et de suivre l’évolution de son audition tout au long de sa vie grâce à un historique complet conservant tous ses résultats. Mais l’outil propose aussi des conseils pour en apprendre davantage sur son audition.
Cette dernière est d’autant plus précieuse que, et beaucoup l’ignorent, la perte d’audition est irréversible dans la plupart des cas.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
[cc] Breizh-info.com, 2022, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine