Parrainages présidentielle 2022. Chez les Les Républicains, l’opération « finesse » a démarré

Vendredi 4 mars, 18 heures : fin du dépôt des parrainages au Conseil constitutionnel. Pour être autorisé à participer à l’élection présidentielle, le candidat soit bénéficier de cinq cents « présentations » effectuées par des « citoyens », élus divers et variés (principalement les maires). « Une candidature ne peut être retenue que si, parmi les signataires de la présentation, figurent les élus d’au moins trente départements ou territoires d’outre-mer, sans que plus d’un dixième d’entre eux puissent être les élus d’un même département ou territoire d’outre-mer ». C’est ce qu’indique la loi organique du 18 juin 1976.

Lorsqu’un candidat bénéficie d’un important réseau d’élus locaux, cette opération relève de la simple formalité. C’est le cas d’Anne Hidalgo (PS) ou de Fabien Roussel (PCF). Qu’importe si les sondages portant sur les intentions de vote ne sont pas enthousiasmants : 2,5 % pour la première et 3,5 % pour le second (Ifop, Le Figaro, lundi 14 février 2022). Mais il y a des candidats importants pour lesquels l’affaire se présente mal. Au 17 février, Jean-Luc Mélenchon ne bénéficiait que de 370 parrainages, Marine Le Pen de 366 et Eric Zemmour de 291. Alors que l’institut Ifop les crédite respectivement de 10,5 %, 16,5 % et 14,5 % des intentions de vote. Autant dire qu’il leur reste deux semaines pour trouver les cent ou deux cents parrainages qui leur manquent.

Du boulot pour les parlementaires bretons

Mais les combines ne sont pas interdites. Elles fonctionnent à toutes les élections présidentielles. A chaque fois, un candidat trouve un intérêt certain à en aider un autre. Un coup de main est le bienvenu. Un cadeau peut arriver… On apprend ainsi que le 10 janvier, au cours de la réunion hebdomadaire de l’équipe de campagne de Valérie Pécresse, il a été décidé de donner un coup de pouce à Eric Zemmour. « Il faut que Zemmour soit candidat pour que Valérie ait une chance d’être au second tour », explique Jean-François Copé. « Il faut que Zemmour ait ses signatures ! », s’écrie Eric Ciotti, approuvé par Brice Hortefeux et Gérard Larcher. Conclusion de Patrick Stéfanini, le directeur de campagne de la candidate : « Il faut faire ça tout en finesse » (Le Canard enchaîné, mercredi 19 janvier 2022).

En Bretagne, il faut reconnaître que pour les équipes d’Eric Zemmour trouver des maires qui acceptent de se mouiller semble difficile. Nos élus sont le plus souvent de sensibilité démocrate-chrétienne ou sociale-démocrate, donc peu disposés à signer pour l’ancien journaliste. Mais des miracles peuvent se produire, principalement dans des petites communes rurales ayant une population inférieure à 1000 habitants. Le maire n’a rien à refuser à son député ou à son sénateur qui vient de l’aider à boucler un dossier de demande de subvention. Dans nos cinq départements, LR possède deux députés – Marc Le Fur (Loudéac) et Jean-Luc Bourgeaux (Saint-Malo) – et cinq sénateurs – Muriel Jourda (Morbihan), Laurence Garnier (Loire-Atlantique), Dominique de Legge (Ille-et-Vilaine), Philippe Paul (Finistère) et Alain Cadec (Côtes-d’Armor). Sans oublier Isabelle Le Callennec, présidente du groupe de droite au conseil régional de Bretagne. Tous savent ce qu’«on » attend d’eux… Mais attention, pas n’importe comment, « tout en finesse » !

Un premier parrainage pour Eric Zemmour en Bretagne : Patricia Marsollier, maire de Drouges, commune de 528 habitants située entre Vitré et Châteaubriant. « J’assume ! », proclame-t-elle. Selon elle, la candidature de Zemmour apporte « un nouveau souffle à la campagne » (Le Télégramme, Bretagne, mardi 8 février 2022). Question : participe-t-elle à l’opération « finesse » ?

Bernard Morvan

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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Une réponse à “Parrainages présidentielle 2022. Chez les Les Républicains, l’opération « finesse » a démarré”

  1. cendu dit :

    Ce système de signatures non anonymes est un déni de démocratie qui permet toutes les magouilles (souvent avec l’argent des contribuables) et les pressions, et surtout d’imposer des candidats dont la population ne veut pas.
    La non reconnaissance du vote blanc (« je me suis déplacé pour dire qu’aucun candidat ne me convient ») complète l’escroquerie.
    Ainsi nos élus le sont sans plus de légitimité que ceux des pires dictatures.

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