Vendredi dernier, la chambre d’appel de Rennes a ordonné la remise en liberté d’un habitant de Lécousse dans le pays de Fougères mis en examen pour une « escroquerie en bande organisée » aux certificats d’économie d’énergie (CEE) et le « blanchiment aggravé » des sommes détournées.
Classique de l’escroquerie moderne, les CEE permettent à des sociétés polluantes de s’acheter la tranquillité de l’Etat en finançant, via d’autres sociétés, des travaux de rénovation et d’économie d’énergie. Beaucoup de ces sociétés ne voient jamais la finalité de leurs investissements « verts » car ceux-ci font l’objet d’un marché mondial où grenouillent escrocs et profiteurs de guerre.
C’est cette mésaventure qu’a vécue une société dijonnaise, nous narre la Chronique Républicaine, qui exploite les stations essences Avia. Pour payer son éco-écot, celle-ci passait par une société tiers implantée à Rennes et Betton et spécialisée dans les travaux électriques et d’isolation. Numéros de téléphone bidons, grands nombres de travaux déclarés CEE, déclarations stéréotypées, cette société avait attiré l’attention d’acteurs du marché, sérieux pour leur part.
En Bretagne, des malfrats avaient en fait trouvé des prête-noms, professionnels ou simple particulier, chargés d’endosser les dossiers à leur place contre forte rémunération. Ainsi un habitant de Lécousse avait été recruté par un marocain de Saint-Grégoire (banlieue de Rennes) afin de servir de couverture. Quand l’escroquerie a été découverte par les autorités, les cerveaux de l’affaire « étaient d’ailleurs en train de préparer leur installation au Maroc » nous apprend la Chronique.
Dindon de la farce, l’habitant de Lécousse, astucieusement renommé « Jules » par le journal fougerais, par ailleurs amateur de 4×4 flambants neufs, attendra son procès en liberté. Son passeport lui a, par ailleurs, été retiré.
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