Scène habituelle dans le cœur de Nantes, à la croisée des tramways à Commerce – au milieu des barrières de chantier, des véhicules de la toute nouvelle police municipale des transports sont garés devant la boulangerie, et à quelques mètres, le deal de drogue se déroule comme si de rien n’était, les femmes sont sifflées et les voleurs à la tire se servent dans les sacs à main des passagers en correspondance entre les lignes de tramway.
Ce 18 février à 16 heures néanmoins des CRS ont arrêté deux migrants âgés de 30 et 35 ans qui s’adonnaient à leur activité habituelle – le trafic de drogue et de cigarettes. Sur eux, pas moins de 18 paquets de cigarettes et des morceaux de résine de cannabis. Ils ont été placés en garde à vue. A peine 15 minutes plus tard, un équipage de police a interpellé deux autres hommes – dont un qui se dit mineur – place du Bouffay, avec de la résine de cannabis et un couteau.
« On pourrait en interpeller vingt ou trente par jour…»
« Quatre interpellations en un quart d’heure, ce n’est rien, surtout que généralement ils sont dehors avant la fin de la journée », tempère un policier nantais. « Si on voulait vraiment mettre fin à la délinquance en centre-ville, on pourrait en interpeller vingt ou trente par jour. Ils sont là à dealer de midi à trois heures du matin, quasiment sous l’oeil des caméras, ils ne se cachent même plus. A quoi bon ? Les juges et le pouvoir politique sont de leur côté. De temps à autre, on nous demande d’en arrêter quelques uns, pour l’opinion publique. En pratique, si les gens savaient qu’il n’y a quasiment aucune poursuite, ils deviendraient fous ».
Mardi 17, dans le même secteur, rue du Couëdic, deux autres hommes ont été arrêtés en plein deal, avec 70 comprimés de prégabaline – un anti-épileptique utilisé comme euphorisant, dans le cadre de mélanges de type karkoubi, avec de l’alcool fort bas de gamme et de la résine de cannabis, 127 grammes de résine de cannabis et 450 €. L’un des deux protagonistes s’est dit mineur.
Des vols de vélos
Par ailleurs on nous signale des vols de vélos pourtant bien attachés dans le nouvel abri bâché place Viarme – qui bloque en plus deux places de stationnement – et des vols à la roulotte rues Caillaud, de Richebourg, de Bel Air, Bellamy… et le cambriolage du magasin de bureautique Top Office tôt le matin du 13 février dernier. Les voleurs ont brisé les vitres épaisses – mais simples, côté tramway – et ont volé des articles d’informatique.
Louis Moulin
Photo d’illustration : DR
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Une réponse à “Nantes. Dealers : « On pourrait en interpeller vingt ou trente par jour…»”
à part ça le gouvernement réussit !
vivement que cette politique change