D’après la presse anglaise, l’armée russe aurait du envahir l’Ukraine ce 16 février avec 200.000 hommes, après avoir opéré des bombardements massifs sur Kiev et les principaux centres industriels. Force est de constater que les ukrainiens ne sont toujours pas au courant, et que la Russie n’est carrément pas venue – au contraire elle a terminé ses manœuvres militaires en Crimée et Biélorussie, et les troupes ont commencé à regagner leurs cantonnements. En revanche l’hystérie occidentale des derniers jours, censée aider l’Ukraine, a surtout coûté très cher à ce dernier pays.
Cependant, pendant que les lecteurs anglais se gaussent de ce second fail en dix jours à peine – Bloomberg avait déjà annoncé l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 4 février, avant de retirer l’article et de s’excuser platement, le chef du parti Sluga Naroda (serviteur du Peuple) David Arakhamiya – c’est le parti de l’actuel président ukrainien Vladimir Zelenski, majoritaire au Parlement ukrainien, dénonce ces « fakes news totales à Bloomberg, WSJ, CNN. Nous devons les étudier car ce sont des éléments de la guerre hybride. Nous décomptons chaque jour des pertes dans l’économie, quand un pays décide de déplacer son ambassade à Lvov. Ce genre de nouvelles coûte à l’économie ukrainienne plusieurs centaines de millions de dollars à chaque fois ».
Selon David Arakmiya, toute cette hystérie autour d’une pseudo-invasion de l’Ukraine coûte à cette dernière 2 à 3 milliards de dollars par mois… c’est-à-dire précisément le montant de l’aide financière que les pays occidentaux, dont les médias font monter la mayonnaise autour d’une invasion russe, sont prêts à accorder à Kiev.
Par ailleurs l’hystérie médiatique a poussé les assureurs à cesser d’assurer les avions ukrainiens en leasing – forçant les compagnies européennes à les renvoyer en UE ou dans les Balkans – et les avions des compagnies étrangères qui se poseraient dans le pays. Nombre de vols opérés par des compagnies européennes vers l’Ukraine sont ainsi annulés sine die, ce qui n’est jamais bon pour le climat économique.
Pour les Etats-Unis, mettre le monde au bord de la guerre rapporte gros
Cependant, si l’Ukraine perd de l’argent, les Etats-Unis, qui ont téléguidé nombre de déclarations franchement hystériques de « diplomates » et de médias, encaissent – la peur fait vendre. Ainsi, ils viennent de proposer 20 F-35 à la Grèce pour 3.5 milliards de dollars, et surtout ont nettement avancé pour vendre 30 F35-A à l’Allemagne – ce qui aurait comme corollaire de mettre en péril un peu plus les ambitions d’une Europe de la Défense (même si l’Allemagne devrait acheter aussi 15 Eurofighter à Airbus).
Il faut reconnaître que pour un avion à la pointe de la modernité, le F-35 a quelques soucis de fiabilité et cela ne s’arrange pas – ainsi, un F-35 sud-coréen a du se poser sur le ventre début janvier, après quoi le pays a cloué au sol ses 24 chasseurs reçus en 2020 sur les 40 commandés en 2014, puis le24 janvier dernier un F-35 a fini à la baille (un de plus), cette fois en mer de Chine après un atterissage raté sur un porte-avions. Et même les Emirats – qui ont acheté près de 80 Rafale pour 17 milliards d’euros, et peuvent donc comparer l’offre américaine avec un vrai chasseur fiable, polyvalent et éprouvé – ne sont plus très intéressés pour acheter les F-35, mais leur préféreraient, injure suprême… des chasseurs russes.
La 5G ou les F-35 : les Emirats choisissent la 5G… et la Russie
En réalité, les négociations entre les États-Unis et les Émirats illustrent très bien l’esclavage dans lequel tomberont les pays qui ont choisi le F-35, avion qui n’est pas fiable, ne peut pas être utilisé librement, peut être désactivé à distance par les Etats-Unis, dont les fonctions peuvent être contrôlées ou désactivées à distance… En l’occurrence, les Etats-Unis ont menacé d’arrêter les discussions sur un contrat de près de 23 milliards de dollars ( !) si les Emirats continuaient à confier au chinois Huawei le déploiement de la 5G, et ce sans leur proposer d’alternative technologique.
Les Émirats ont fini par en avoir assez et ont stoppé les discussions eux-mêmes, se tournant vers la Russie – moins exigeante et qui n’accuse pas les chinois d’utiliser la 5G au profit de l’espionnage. D’ailleurs, au sein de l’Organisation de coopération de Shanghaï et d’autres organismes ou coopérations, la Chine et la Russie sont partenaires.
Louis-Benoît Greffe
Crédit photo : DR
[cc] BREIZH-INFO.com, 2022, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
2 réponses à “L’hystérie autour de l’Ukraine coûte très cher… à l’Ukraine elle-même”
on comprend aujourd’hui la tactique américaine, l’armée ukrainienne va bombarder l’est russophone puis appeler à l’aide pour que la cavalerie am&ricaine rejoue comme au farwest, le sauveur du monde
« pseudo-invasion de l’Ukraine » : on est sacrément bien informé chez Breizh Info ! On en sait visiblement plus que tous les chefs d’Etat occidentaux. On annonce un retrait des trupes russes qui, en fait, n’a pas lieu. Et, en fait, on ne donne aucune explication à cet optimisme béat…