Le niveau d’activité physique serait trop faible pour rester en bonne santé chez 95 % des Français adultes. Une sédentarité accrue aux conséquences potentiellement graves.
Activité physique : 95 % des Français ne se bougent pas assez !
Nous le répétons régulièrement sur Breizh-info : pratiquer régulièrement une activité physique est essentiel pour se maintenir en bonne santé. Mais, dans les faits, ces niveaux d’activité sont trop faibles chez une immense majorité de Français selon une étude réalisée par l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) et dont les résultats ont été publiés le 15 février.
La publication indique ainsi que chez 95 % des adultes âgés de 18 à 64 ans (à l’exception des femmes enceintes et des femmes ménopausées), ce niveau d’activité est beaucoup plus faible que le minimum requis pour se préserver d’une détérioration de la santé. Le risque est d’autant plus important chez les personnes où le manque d’activité physique vient se cumuler à une forte sédentarité. Un cumul observé chez plus d’un tiers des adultes de l’Hexagone.
De plus, la crise sanitaire avec les confinements successifs, la fermeture des salles de sport et davantage de temps passé devant les écrans, n’a pas contribué à améliorer la situation, bien au contraire… Sachant que les données sur lesquelles s’est appuyé l’agence pour réaliser son rapport ont été collectées en 2016 et 2017.
Les femmes, les plus jeunes et les moins diplômés seraient les plus concernés
Cependant, ce manque d’activité physique varie selon certains critères au sein de la population française. En effet, l’Anses souligne que ce niveau d’activité est particulièrement faible chez les femmes dont 70 % ont des niveaux d’activité physique inférieure à ceux recommandés pour être en bonne santé. Une proportion qui n’est que de 42 % chez les hommes.
Par ailleurs, parmi les autres publics se démarquant par un niveau d’activité physique insuffisant, il y a les adultes à faible niveau d’études ainsi que les moins de 45 ans. Ces catégories d’adultes les plus jeunes sont davantage touchées par la sédentarité puisque, par exemple, 42 % des 18-44 ans passent plus de 8 heures par jour devant un écran, contre 31 % des 45-64 ans.
Au niveau géographique, l’étude rapporte également des disparités avec des habitants de la région parisienne qui seraient davantage touchés par cette insuffisance d’activité physique que les populations des zones rurales.
Obésité, hypertension… et formes graves de Covid-19 ?
Quant aux conséquences de cette situation sur la santé, elles sont multiples et varient en fonction du niveau d’activité physique de l’individu. Notons en premier lieu que ce sont les personnes cumulant un fort niveau de sédentarité et une activité physique insuffisante qui connaissent les taux de mortalité et de morbidité les plus élevés.
D’autre part, à titre de comparaison, l’augmentation de la mortalité, toutes causes confondues, s’élève de 5 à 10 % chez les adultes à l’activité physique faible à modérée (37 % de la population adulte) quand cette hausse est de 40 % chez les adultes moins actifs 27 % de la population adulte.
Du point de vue de l’impact sur la santé, les personnes les plus à risque sont davantage exposées aux maladies cardiovasculaires et à certains cancers. De même qu’ils sont plus susceptibles de développer de l’hypertension ou de l’obésité.
Enfin, auprès du Parisien, le cardiologue et médecin du sport François Carré a confié que « plusieurs études ont montré que les gens qui bougeaient le moins ont fait les Covid les plus graves ». Un lien entre formes graves de Covid-19, obésité et hypertension qui a été de nouveau mis en évidence il y a quelques jours par Santé publique France.
En guise de conclusion, les préconisations de l’Anses sont simples et relèvent du bon sens : elle demande aux pouvoirs publics de promouvoir des modes de vie plus actifs auprès des Français. Dont on peut regretter que, dans leur immense majorité, ils aient besoin d’une campagne de prévention et de spots publicitaires financés par l’État pour prendre conscience de l’intérêt d’observer une bonne hygiène de vie avec un niveau d’activité physique suffisant. Mens sana in corpore sano…
Sur le manque de pratique sportive des Français :
Santé. Qui sont ces Français ne pratiquant pas ou peu d’activité sportive ?
Crédit photo : Flickr (CC BY-NC-ND 2.0/Living fitness) (photo d’illustration)
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