Nous vous proposons une nouvelle rubrique, pas forcément régulière, dans laquelle Bernard Morvan vous relève quelques perles recueillies ici ou là dans la presse…ou ailleurs.
- Le Monde (dimanche 13-lundi 14 février 2022) publie l’organigramme de « l’équipe de campagne du non-candidat Macron ». Dans les conseillers du premier cercle, on trouve Richard Ferrand, François Bayrou, Clément Beaune, Stéphane Séjourné et Jean-Marc Borello. Le député de Carhaix a fait la connaissance d’Emmanuel Macron lorsque ce dernier était ministre de l’Economie – François Hollande étant président de la République. Macron travaille sur un gros chantier : faire passer sa loi sur « la croissance et l’activité » qui prévoit de libérer l’économie française de ses supposées pesanteurs … A l’Assemblée nationale, il embauche comme rapporteur général Richard Ferrand qui appartient à la gauche du PS (courant Henri Emmanuelli). C’est ainsi que le député de Carhaix devient le premier supporter du libéral Macron. Vous avez dit souplesse idéologique …
- Christian Troadec, maire de Carhaix et vice-président du conseil régional de Bretagne, a toujours refusé d’accorder une interview à Breizh Info. Un brin sectaire, notre homme. Mais, depuis le début de l’année, il est gâté par Le Télégramme qui consacre beaucoup de place – voire la une – à ses « ennuis » judiciaires. L’affaire dite de « l’orgie » du Nouvel an a particulièrement intéressé les journalistes du quotidien de Morlaix. On sait maintenant que la famille Coudurier – propriétaire du Télégramme – n’aime pas Troadec.
- Les élus socialistes demeurent optimistes malgré les mauvais sondages portant sur les intentions de vote pour l’élection présidentielle. Un exemple : 2 % pour Anne Hidalgo (Harris interactive, Challenges, 3 février 2022). Mais il en faudrait davantage pour décourager Christophe Fouillère, premier secrétaire de la fédération d’Ille-et-Vilaine du Parti socialiste : « On regarde ça de loin, ça ne démobilise pas du tout nos troupes ! » (Ouest-France, Ille-et-Vilaine, 5-6 février 2022).
- Difficile pour les petits candidats de trouver les cinq cents parrainages indispensables pour prendre le départ de la course à l’Elysée. « Le miracle, pour beaucoup, tiendrait dans la rencontre avec un grand média, une télé surtout. Il suffirait d’une fois, disent-ils. « Ce sont les grandes audiences qui font la différence », analyse Charlotte Marchandise, qui s’y connaît. C’est la deuxième fois que l’ex-adjointe à la santé de Rennes fait la course à la présidentielle. En 2017, elle a été désignée par une majorité des 32 000 votants sur le site de Laprimaire.org, mais n’a pu continuer, faute des 500 parrainages. Elle a fait un livre de cette aventure (« Radicale Bisounourse. Une citoyenne à la présidentielle »). « Un simple passage sur RTL m’avait fait gagner 17 parrainages de maire, mais c’était trop tard. Un 20-heures peut tout changer. » (L’Obs, 6 janvier 2022)
- Souvent, les maires se plaignent d’être assiégés par les représentants des candidats afin d’obtenir leur parrainage. René Le Moullec, maire de Guémené-sur-Scorff, a trouvé une solution pour régler la question. La population sera donc consultée le 18 février. « Cependant, le conseil municipal a prévu d’écarter les candidats jugés « incapables de mener la campagne à son terme » et « les extrêmes ». Pas de papier estampillé Zemmour, Le Pen ou Poutou. « Je ne veux pas que mon nom soit associé à certaines personnes, assume le maire. De la droite traditionnelle à la gauche, le choix est suffisant pour ne pas encourager des candidatures dangereuses pour la sérénité du pays. Nous placerons néanmoins des bulletins vierges si certains souhaitent plébisciter un autre nom que ceux proposés. » (Le Monde, dimanche 6-lundi 7 février 2021) Si Le Moullec penche à gauche, ce n’est pas le cas de tous ses administrés. Au premier tour de l’élection présidentielle de 2017, Macron avait obtenu 28,63 % (150 voix) des suffrages exprimés, Mélenchon 22,71 % (119 voix) et Le Pen 19,27 % (101 voix) à Guémené-sur-Scorff. Les électeurs de Mme Le Pen ont le droit d’estimer qu’ils sont victimes d’une incontestable discrimination. Qu’en pense le tribunal administratif ?
- Vincent Bolloré avait prévu de célébrer en grande pompe le bicentenaire de son groupe – les Papeteries Bolloré – dans le manoir familial de Ergué-Gabéric (près de Quimper) le 17 février. Et de tirer sa révérence le même jour. Mais, en raison de la situation sanitaire, M. Bolloré a décidé de reporter les agapes et le fest-noz en juillet. « Depuis une vingtaine d’années, Vincent est littéralement obsédé par cet événement qui est un tournant familial et personnel majeur, confie un de ses proches. Comme il aime à le répéter : « le 17 février, il va disparaître de tous les écrans radars » (Challenges, 10 février 2022). Le plus jeune de ses fils, Cyrille Bolloré, devient PDG du groupe et a la main sur Vivendi. « Notre groupe est comme une brocante, tout est à vendre, galèje parfois Vincent Bolloré, non sans ajouter dans la foulée : Tout, sauf la Bretagne. » (Challenges, 8 juillet 2021). Manière de rappeler l’importance du siège historique d’Ergué-Gabéric ; on y fabrique des autobus électriques (250 unités livrées à la RATP). Un exemple pour François Pinault qui, lui, n’a jamais essayé d’implanter des industries en Bretagne ; il se contente du Stade rennais…
Bernard Morvan
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2 réponses à “Bon à savoir. Bolloré, Ferrand, Troadec, Macron…les bonnes notes de Bernard Morvan”
1- Depuis 2 ans, Richard Ferrand a interdit les délégations de vote. Et les lois sont votées, à 2h du matin, par une trentaine de députés présents, alors que nous avons élu 577 députés.
2 – Exemple de Jean Lassalle. Des 720 parrainages qu’il avait en 2017, il n’y en a plus que 170, à cause des regroupements de communes, des « Communautés de communes ». Cela montre bien l’évolution du « tissu » de nos campagnes.
(pour info, Jean Lassalle a presque les 500 signatures).
et ce ferrand a nommé au conseil constitutionnel une copine/coquine qui l’avait bien aidé lors de son procès dans l’affaire des mutuelles