La santé mentale des enfants britanniques s’est nettement dégradée depuis l’arrivée de la pandémie de Covid-19 avec notamment une forte hausse des pensées suicidaires. Les services de santé publique sont débordés par les demandes d’aide.
Pensées suicidaires chez les enfants : l’Angleterre n’est pas épargnée
La question de la hausse des tentatives de suicide chez les enfants depuis le début de la crise sanitaire, souvent évoquée en France, est également un sujet d’inquiétude au Royaume-Uni. Selon la plateforme Kooth, un service numérique de santé mentale pour les Britanniques âgés de 11 à 25 ans et travaillant en partenariat avec le NHS (« National Health Service », le système de la santé publique du Royaume-Uni), le nombre d’enfants suicidaires en Angleterre a grimpé en flèche pendant la pandémie de Covid-19. Par ailleurs, les services du NHS seraient « inondés » de cas de jeunes tentés par le suicide, empêchant ainsi les autres d’obtenir de l’aide.
Kooth, utilisé par 90 % des groupes de commissions cliniques (CCG) du NHS, s’est dit « extrêmement préoccupé » par l’augmentation du nombre d’enfants, en particulier de jeunes enfants, se présentant à ses services avec des pensées suicidaires au cours des deux dernières années. Les services de la plate-forme auraient ainsi vu augmenter de 20 % le nombre d’enfants en 2021 par rapport à l’année précédente et de 53 % par rapport à 2019.
Selon le Dr Lynne Green, chef du service clinique de Kooth et consultant en psychologie clinique, des enfants britanniques se sont adressés à son service après s’être entendus dire qu’ils n’étaient « pas assez malades » par les équipes de santé mentale pour enfants et adolescents du NHS. Des équipes qui, faute de moyens, ont été contraintes de ne s’occuper que des patients les plus à risque en raison des pressions exercées sur le système.
Un trouble probable de la santé mentale chez un enfant sur six outre-Manche
Autre point d’inquiétude, la demande d’aide auprès des services de Kooth de la part des enfants a également connu une forte augmentation pour ce qui est des troubles alimentaires. Ainsi, selon le quotidien britannique The Independent, la plateforme aurait enregistré une hausse de 74 % du nombre d’enfants venant chercher du soutien en raison de troubles alimentaires.
Cette augmentation s’inscrit dans le cadre d’augmentations similaires signalées par les services de traitement des troubles alimentaires du NHS qui, selon une analyse du Royal College of Psychiatrists pour la BBC, ont connu une hausse de 77 % de la demande en 2021. Des services du NHS débordé et donc contraints de prioriser les cas les plus graves…
D’autre part, le Bureau du Commissaire à l’enfance en Angleterre vient de publier un rapport révélant que plus d’un tiers des enfants acceptés sur les listes d’attente en 2021 attendent toujours que leur traitement commence. Les dernières données sur les délais d’attente pour les services communautaires de traitement des troubles de l’alimentation chez les enfants montrent que 62 % des demandes urgentes sont traitées dans les quatre semaines requises, alors que la norme du NHS est de 95 % dans ce délai.
Plus généralement, les chiffres publiés en 2021 par les services sanitaires britanniques ont montré qu’un enfant sur six souffrirait d’un trouble probable de la santé mentale. Une proportion qui n’était « que » d’un sur neuf en 2017.
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Une réponse à “Santé. Au Royaume-Uni aussi, une forte hausse des pensées suicidaires chez les enfants depuis le début de la crise sanitaire”
Super article, 74 % du nombre d’enfants venant chercher du soutien en raison de troubles alimentaires. C’est énorme les chiffres publiés, un enfant sur 6 souffrirait d’un trouble probable de la santé mentale.