Paul-Louis Beaujour : « David Duke (KKK) a été la voix, le défenseur, et le porte-parole d’une grande partie des Américains et des Européens blancs »

Paul-Louis Beaujour a signé, aux éditions Deterna, deux ouvrages sur le suprémacisme Blanc aux Etats-Unis au 20ème siècle qui méritent que l’on s’y intéresse car ils ne participent pas de « l’histoire officielle » racontée par des opposants, notamment au KKK, le Ku Klux Klan.

Il signe ainsi « Histoire du Ku Klux Klan » mais également « David Duke chevalier de l’Amérique Blanche » à commander ici. Deux ouvrages qui font suite à l’histoire du chanteur du groupe Skrewdrive, Ian Stuart, signé du même auteur.

L’histoire du Klan (ou plus exactement « des » Klans), c’est tout d’abord l’histoire d’une défaite, celle des États du Sud, et d’une « résistance » à l’occupation humiliante et insupportable par les Yankees qui s’ensuivit, la fameuse « Reconstruction ». À l’heure où, en Amérique, les « conflits » raciaux semblent avoir atteint un point de non retour (Black Lives Matters, Cancel Cultur, haine anti-blanche, discrimination « positive », etc.), il est utile de connaître, à travers l’histoire du KKK, les véritables raisons qui ont amené les Blancs de ce fascinant pays à une situation aussi désespérée.

Quant à David Duke, il a passé sa vie à la défense, envers et contre tous, de la seule espèce véritablement en voie de disparition à ses yeux : l’homme blanc. Et si l’on peut reconnaitre à Duke une qualité, excessivement rare à l’heure où partout dans le monde, le retournement de veste en politique est devenu la règle, c’est bien la constance.

Nous avons discuté de tout cela avec l’auteur de ces deux ouvrages.

Breizh-info.com : Pouvez vous vous présenter à nos lecteurs ?

Paul-Louis Beaujour : Je suis un écrivain amateur qui s’intéresse plus particulièrement aux « Maudits de l’histoire », au mouvement nationaliste blanc aux USA, et accessoirement, à certaines personnalités méconnues du IIIème Reich, aux « seconds couteaux » comme dirait mon vénéré éditeur…

Je tente, avec mes modestes moyens, de remettre certains points de l’histoire « officielle » à l’endroit.

Breizh-info.com : Quel est l’élément fondateur du KKK ? Dans quel contexte politique et social nait-il aux Etats-Unis ?

Paul-Louis Beaujour : La naissance du Ku-Klux-Klan s’est faite dans un contexte de résistance à la « Reconstruction », cette occupation injuste et rapidement insupportable des Etats sudistes vaincus par les forces militaires Yankees et leurs nombreux « collabos » (Noirs libérés, « Freedmen Bureau », « Union Leagues », « carpetbaggers » et « scalawags ») : « (Il faut) punir le Sud et traiter les Etats sudistes vaincus comme des provinces conquises (…) Pendre les chefs, écraser le Sud, armer les Nègres, confisquer les terres… Nos généraux doivent avoir l’épée dans une main et dans l’autre, les fers ! » déclarait le député fanatique de la Pennsylvanie Thaddeus Stevens.

Fondé le lendemain du jour de Noël 1865 à Pulaski, dans le Tennessee, par six anciens officiers sudistes, le « premier » Klan et son goût pour les mises en scènes terrifiantes aura vite fait de tempérer les nuisances des « Freedmen » (esclaves libérés) et de les dissuader, dans un premier temps, de s’attaquer impunément aux « Steel Magnolias » (les femmes blanches sudistes), et dans un second temps, de s’inscrire sur les listes électorales.

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Breizh-info.com : Qu’est-ce qui explique son ascension très rapide, mais également son déclin, impressionnant après guerre notamment ?

Paul-Louis Beaujour : Combattu avec acharnement par l’ancien commandant en chef Yankee devenu président Ulysses Grant (par son « Ku-Klux Bill » en 1871), et surtout, rendu quasiment obsolète par l’instauration de la politique de « ségrégation » raciale (1877), le Klan devra attendre 1915 et la sortie du premier blockbuster de l’histoire « The Birth of a Nation », de D.W. Griffith pour renaître de ses cendres.

Sous la houlette de l’Imperial Wizard William J. Simmons et d’un habile duo de publicistes, Mary Elizabeth Tyler et Edward Young Clarke, le « deuxième » Klan verra ses effectifs se compter, au début des années vingt, littéralement par millions !

Mais foudroyé en pleine ascension par l’immense scandale provoqué par « l’affaire Oberholtzer » impliquant D.C. Stephenson, le Grand Dragon de l’Indiana (l’Etat le plus klaniste à l’époque), le Klan passera, sur tout le territoire américain entre 1924 et 1927, de 4 millions de membres à… 350000 ! En 1930, il ne comptera plus que 45000 membres « officiels ».

Breizh-info.com : L’idéologie prônée par le KKK a-t-elle évolué au fil du 20ème siècle ?

Paul-Louis Beaujour : Pendant les années trente et jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, la lutte contre le Communisme et les syndicats prendront le pas sur l’antisémitisme et l’anticatholicisme fonciers du Klan mais ne suffiront pas à lui faire retrouver sa notoriété d’antan.

Durant les années cinquante et soixante, il lui faudra revenir à ses « fondamentaux » : la lutte contre l’intégration et la mixité raciale, pour renouer avec une relative popularité et un nouvel afflux d’adhésions, toutefois minorés par la « concurrence » intensive des nombreux autres groupuscules ségrégationnistes de cette époque.

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Breizh-info.com : David Duke, à qui vous consacrez un ouvrage, adhère au KKK dans les années 1960. Qui est-il ?

Paul-Louis Beaujour : David Duke deviendra le très jeune (25 ans) Grand Wizard des Knights of the K.K.K. de 1975 à 1979 et il emploiera tout son talent médiatique et sa légendaire combativité pour tenter de « moderniser » le Ku-Klux-Klan. Mesuré et séduisant, il parviendra à le rendre presque « fréquentable », jusqu’à se faire élire à la chambre des Représentants de Louisiane en 1989 (50,7% des voix), sur un programme légèrement édulcoré mais très proche de l’idéologie du Klan.

Breizh-info.com : Qu’est-ce-qui explique qu’il devienne une icône des suprémacistes américains alors même que le KKK est en total déclin à cette période ? Quelle fût son influence réelle dans cette mouvance et les principales idées qu’il défend, y compris aujourd’hui ?

Paul-Louis Beaujour : David Duke n’a jamais dévié de ses convictions nationalistes et racialistes de ses jeunes années (né en 1950, il a commencé à militer au sein des Citizens’ Council of America (CCA) à l’âge de 13 ans !). Depuis, il n’a pas cessé de dénoncer implacablement les ennemis de la « cause » blanche, quels qu’ils soient, avec un acharnement qui n’en finit pas d’exaspérer ses (nombreux) adversaires.

Ayant pris part à tous les combats engagés par les ennemis de la cause nationaliste et des patriotes blancs en général depuis les années soixante (déségrégation, gauchisme universitaire, discrimination « positive », communisme, pacifisme, immigration illégale, sionisme, dictature des médias, restriction de la liberté d’expression…), son parcours n’a pas été, comme dit l’expression, un « long fleuve tranquille » : insultes des médias, calomnies permanentes, menaces de mort, déroutes électorales, exil forcée, bannissements, et même séjour en prison, en 2003.

Breizh-info.com : Quelle est l’actualité de David Duke en 2022 ? Et du KKK ? 

Paul-Louis Beaujour : Le 1er juillet 2022, David Duke fêtera ses 72 ans, dont 59 passés au service d’une unique cause : défendre inlassablement les droits et l’héritage des Blancs, et combattre ce qu’il considère être le « seul véritable racisme d’aujourd’hui, le racisme anti-blanc ».

Quelque que soient ses réalisations futures et son passé « controversé » assumé, David Duke restera toujours celui qui fut pendant des décennies la voix, le défenseur, et le porte-parole d’une grande partie des Américains et des Européens blancs.

Le Klan, quant à lui, après son éclatement en de multiples factions locales antagonistes dans les années 80, subsiste (survit ?) aujourd’hui en tant que mosaïque de groupuscules plus ou moins folkloriques.

Propos recueillis par YV

Illustration : DR
[cc] Breizh-info.com, 2022
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