Visiblement, ni Eric Zemmour ni Marine Le Pen n’ont lu le Manuel de lutte contre la Dédiabolisation de Jean-Yves Le Gallou. Et dans les Etats-Majors, encore moins, c’est sans doute ce qui explique le bordel actuel dans ce camp politique.
Comment lutter contre la diabolisation – Entretien de Jean-Yves Le Gallou avec Grégory Roose
Car à force de succomber aux sirènes d’une certaine presse mainstream militante, à force d’être empoisonné depuis tant d’années par « la peur de l’accusation de racisme, de nazisme », les deux camps sont en train de se saborder, d’écoeurer eux aussi les nombreux abstentionnistes de ces dernières années.
Par leurs déclarations toutes plus « républicaines et antiracistes » les unes que les autres, ou par leurs chasses aux sorcières internes, cédant aux Oukazes de l’extrême gauche et de la gauche, l’exemple de l’épuration en Loire-Atlantique au sein de Reconquête en étant un parmi d’autres et faisant la joie des journalistes de la gauche locale.
Au RN, certains balancent à la presse ennemie qu’il y aurait « des nazis » ou des « violents » dans le camp Zemmour.
Chez Zemmour, certains s’offusquent de propos « antisémites » qui auraient été tenus par tel ou tel responsable du RN.
D’autres évoquent « la violence » de certains militants à qui, incapables de le faire par eux mêmes, ils demandaient hier encore de les protéger y compris avec violence si nécessaire lors de réunions publiques attaquées par l’extrême gauche.
Chez Les Républicains, certains députés se comportent comme des petits kapos de la gauche, et viennent ressortir des dossiers vieux de 30 ans pour tenter de salir une campagne présidentielle.
Les polémiques entre l’équipe de Zemmour, de Pécresse et celle de Le Pen sur les nazis/antisémites/racistes/fascistes qui seraient chez les uns ou les autres, montrent une chose :
Nous sommes dans la politique politicienne bas de gamme, d’une virilité proche du néant – on en vient même à publier des selfies de sa personne à la planète entière, avec trois gouttes de sang en invoquant une agression par quelqu’un avec qui on se serrait la main il y a quelques semaines.
Une politique politicienne à l’odeur d’un poulailler industriel sous la canicule, où chacun s’excuse d’être ou de ne pas être, ou de ne pas connaitre, de ne pas fréquenter une personne elle même suspectée d’être, ou de fréquenter, la bête immonde.
Y compris d’ailleurs en abandonnant parfois des amis ou des camarades sur le bord de la route.
« Et il a marché à fond le gars » dirait François Pignon, dans Le Dîner de cons.
Il faudrait rappeler à tout ce petit monde que se justifier, c’est déjà s’excuser.
Il faudrait rappeler à ce petit monde, que lorsqu’un de vos détracteurs, un petit kapo du journalisme, qui parfois acclamait l’URSS il y a quelques décennies, un ennemi politique, un vrai, souhaite évoquer avec vous les conflits du 20ème siècle et la supposée filiation qu’il y aurait entre vous et Hitler, vous pouvez éventuellement, virilement, lui dire d’aller se faire…
Deuxièmement, de manière plus polie, leur rappeler que nous sommes en 2022, et que leurs obsessions, malsaines, pathologiques mêmes, pour les grandes guerres civiles européennes du 20ème siècle, ne nous regardent pas.
Enfin, à ceux qui, preuve en main (souvent une photo ou une anecdote balancée par un salopard ayant troqué honneur et fidélité à ses amis contre ambition politique et volonté de faire partie de ce poulailler industriel nauséabond évoqué plus haut), évoquent les frasques des uns ou des autres, il y a vingt ans, trente ans, dans une soirée arrosée (ou pas) :
Plutôt que de chercher à ramper, là encore, répondre qu’il y avait, dans certaines phrases ou dans certains gestes provocateurs, une attitude sans doute un peu plus « punk » et anti système que celle du chanteur des Béruriers Noirs chantant avec les autorités, la jeunesse manipulée et la presse mainstream que « La Jeunesse emmerde, le Front National ».
Les excuses et la repentance permanente, les comportements de salauds, les trahisons, les reniements, les petits complots, les soumissions à Médiapart à Libération et à leurs sbires…ne feront jamais gagner une élection à qui que ce soit, y compris à Marine Le Pen ou Eric Zemmour.
N’ont-ils donc pas compris, malgré les décennies de lynchages politiques, que les tentatives de dédiabolisation ont toutes échoué, et qu’ils sont toujours vus par leurs ennemis comme des racistes ou comme des nazis ?
Eric Zemmour n’a-t-il pas compris qu’y compris sa judéité n’empêcherait pas ses ennemis de le qualifier d’antisémite, quels que soient les arguments qu’il tente d’opposer (en oubliant toujours que se justifier c’est s’excuser) ?
Et quid des accusations continues d’homophobie visant des partis constitués, en partie en haut lieu, de personnes qui n’ont jamais spécialement cachées leur homosexualité ? On continue la liste ou bien on arrête de se JUSTIFIER auprès de ceux qui sont des ennemis politiques, pas des copains avec qui on débat sur Cnews ou sur BFMTV en se serrant la main après ?
Par ailleurs, il faudra quand même un jour que ceux qui prétendent fermer les frontières et expulser plusieurs millions d’individus de ce territoire, que ceux qui prétendent « faire le ménage » dans le pays, ou « passer le balais », nous expliquent comment ils s’y prendront sans se salir un peu les mains, et sans quelques accrocs qui rappelleront, quoi qu’ils en pensent par ailleurs, le bruit des bottes à leurs détracteurs dont c’est à la fois le fond de commerce et l’obsession pathologique.
« Mais n’est-ce pas un peu raciste, homophobe et même carrément nazi tout ce que vous venez de dire ? » me questionnerait une journaliste ayant lu trois lignes de cette tribune et souhaitant juste salir et avoir un scoop.
« Je ne me suis pas posé la question, mais si vous le dites, sachez aussi que je vous emmerde ma petite dame » lui répondrais-je, calmement mais fermement.
Avec le sourire de celui qui sait qu’il ne sacrifiera ni ses idées, ni ses amis, ni son honneur, tout cela dans l’espoir éventuel de plaire à une petite cour parisienne agitée du bulbe, ou pour simplement manger des gamelles à l’odeur non pas présidentielle, mais pestilentielle.
« Si voter changeait quelque chose il y a longtemps que ça serait interdit »
Julien Dir
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2 réponses à “Eric Zemmour et Marine Le Pen devraient lire ensemble le Manuel de lutte contre la Dédiabolisation de Le Gallou [L’Agora]”
il n’y a qu’une réponse à faire à la diabolisation : je vous emmerde ….. ( langage présidentiel …..)
mais ça ne suffit pas il faut aussi aller le dire dans les urnes