Ce samedi, dans les salons de la salle Francis Vasse, à Nantes, Nathalie ARTHAUD, candidate à la Présidentielle, réunissait ses fans, 250 à 300 personnes. Deux publics : d’un côté, des jeunes Français en recherche d’idéal, pour certains assistant pour la première fois à un meeting politique, de l’autre côté, de vieux briscards, la vieille garde fanatisée par la bonne parole. Nathalie Arthaud était entourée sur la tribune par dix drapeaux rouges marqués du marteau et de la faucille, et aussi des responsables locaux : Eddy Le Beller, porte-parole régional qui travaille aux chantiers navals de Saint-Nazaire, et Nicolas Bazille, un cheminot nantais.
La prestation de Nathalie Arthaud contraste avec les « monologues monocordes » de sa gourou Arlette Laguiller. On peut saluer son discours plein de certitudes, sa pugnacité, un certain humour, sa proximité avec son public, il est vrai acquis.
Le communisme international, seul espoir des travailleurs
Pendant plus d’une heure, la candidate va développer un programme de « luttes des travailleurs ». Elle les exhorte à faire la Révolution, seul moyen selon elle de prendre le pouvoir, de sortir du Système.
L’ennemi principal n’est pas le Président en place : c’est le grand capital. Il faut se débarrasser de la classe capitaliste, irresponsable et criminelle, du grand patronat, plein de « pognon qui dégouline », de la bourgeoisie, des actionnaires qualifiés de « parasites ». Pour la candidate trotskyste, ces gens-là ne cessent d’accumuler des profits, limités à quelques-uns. Alors que les travailleurs méprisés, exploités, les « petits soldats » sont les seuls qui portent la société, créent la richesse et les plus-values.
La conquête du pouvoir ne se fera que par la « Révolution». Elle seule permettra aux travailleurs d’établir « le communisme international », propos qui suscitent des applaudissements fournis du public.
Les traîtres de la gauche
Nathalie Arthaud souligne que le pouvoir n’est plus national. Elle ne sera pas élue mais ne souhaite pas l’être, car toute action, une fois élue est impossible : le système vous happe, car le capital international tient tout. Lucide, Nathalie Arthaud s’attaque aux « traîtres de la gauche qui ont toujours fraternisé avec les pouvoirs en place quand ils étaient aux affaires ». sont cités le PC, qui lorsqu’il était au pouvoir ne s’est pas opposé au capitalisme, mais aussi Jean-Luc Melenchon qui a participé au gouvernement qui a bloqué les salaires des travailleurs, puis Anne Hidalgo, ou encore, Arnaud Montebourg et Nicolas Hulot.
Bienvenue aux immigrés
En dehors de la révolution, peu de mesures concrètes. Sont citées la suppression de la TVA, impôt injuste qui touche d’abord les travailleurs, la défense des travailleurs suspendus du fait de la COVID, la réduction du temps de travail, ce qui permet de donner à tous du travail.
La mesure la plus développée concerne la politique d’immigration : « Bienvenue aux hommes et aux femmes d’immigrés » suscite un tonnerre d’applaudissements. La vision internationale ressort. Marx et Engels sont cités : « Les prolétaires n’ont pas de patrie ». Conclusion : les migrants font parti du camp des travailleurs, ils doivent être accueillis comme frères et sœurs. Enfin une mesure concrète : la liberté d’installation et de circulation doit être instaurée. Pas la moindre mesure chiffrée, en cohérence avec le discours.
La réunion s’est terminée par un certain nombre de questions du public, dont celle d’une dame, qui compte tenu du discours tenu par la candidate de refus de vouloir s’asseoir dans le fauteuil du Président, pose la question de savoir quelle consigne de vote donne Nathalie Artaud pour le premier tour ! A la fin du meeting, avec conviction, le poing levé, l’assemblée chante avec ferveur l’Internationale. La grand-messe est finie.
Marceline Galirel
Photo d’illustration : DR
[cc] Breizh-info.com, 2022, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
3 réponses à “Nathalie Arthaud, digne fille d’Arlette”
Qu’elle aille faire ses discours dans les pays de l’ est qui ont subi le communisme si longtemps, ils vont la désosser au manche de pioche !!!! Mdr ….
Elle pourra répondre qu’il s’agissait d’états certes ouvriers mais « dégénérés » ou « bureaucratiquement déformés ». Même si cela aurait été probablement pire avec Trotsky (le régime n’aurait d’ailleurs pas tenu ; Trotsky aurait engagé dans des aventures militaires une Russie qui n’avait pas besoin de ça).
tout est la faute à la pauvreté ! depuis il y a eu le RMI puis le RSA mais ça continue quand même!