Face aux nombreuses restrictions visant les non vaccinés contre le Covid-19 en Italie, l’ONG Amnesty International a interpellé le gouvernement de Mario Draghi sur plusieurs points, de la vaccination obligatoire jusqu’à la prolongation de l’état d’urgence.
Amnesty International demande à l’Italie ne pas discriminer les non vaccinés
Dans une Italie devenue folle (comme beaucoup d’autres pays) suite à la crise sanitaire, les citoyens non vaccinés font actuellement l’objet de mesures discriminantes particulièrement drastiques. À tel point que l’ONG Amnesty International est elle-même montée au créneau afin de demander au gouvernement de Mario Draghi d’assouplir les restrictions imposées dans le cadre des mesures prises contre le Covid-19 et s’appliquant aux Italiens n’ayant pas reçu le vaccin.
À travers un communiqué de presse publié le 14 janvier, l’antenne italienne de l’ONG (Amnesty International Italia) exhorte Rome à revoir sa politique afin d’éviter toute discrimination à l’égard des non vaccinés.
Déplorant dans la première partie du texte l’absence d’une distribution équitable et mondiale des vaccins afin de protéger les publics les plus à risque, l’ONG spécialisée dans la défense des droits humains évoque ensuite le cas de l’Italie : « En ce qui concerne le contexte italien, Amnesty International Italia continue d’exhorter le gouvernement à ancrer ses interventions dans les principes de légalité, de légitimité, de nécessité, de proportionnalité et de non-discrimination. En outre, toute politique de santé publique doit être fondée sur les preuves scientifiques les plus récentes et les plus vérifiables, motivée par des raisons objectives avérées et accompagnée de méthodes de communication claires et transparentes. », indique ainsi le communiqué.
État d’urgence et vaccination obligatoire : l’ONG sonne l’alarme
D’autre part, l’antenne italienne d’Amnesty International s’inquiète également de voir l’état d’urgence national actuellement en vigueur en Italie depuis près de deux ans être prolongé au-delà du 31 mars 2022. L’ONG a ainsi relevé que le décret ayant récemment imposé la dernière prolongation n’était pas prévu par la constitution italienne mais a été établi sur décision du Conseil des ministres. Dans ce cadre, l’organisation rappelle au gouvernement italien que « toutes les mesures d’urgence doivent respecter les principes de nécessité, de temporalité et de proportionnalité ».
Quant à la question de la vaccination imposée au forceps, Amnesty International Italia souligne également un point important en relevant qu’en matière de vaccins contre le Covid-19, « l’accès à des informations précises, opportunes et accessibles est également une composante essentielle du droit à la santé, afin que les individus puissent prendre des décisions éclairées concernant leur propre santé ».
Sur le caractère obligatoire de cette vaccination, l’ONG dit n’être « pas favorable aux mandats de vaccination obligatoire généralisés et exhorte les États à n’envisager toute obligation de vaccination qu’en dernier recours et si elle est strictement conforme aux normes internationales relatives aux droits humains ».
Aussi, bien que l’organisation reconnaisse « qu’il existe certaines exceptions limitées qui peuvent permettre aux États d’imposer des exigences en matière de vaccination obligatoire, à condition que ces exigences répondent aux principes de légalité, de légitimité, de nécessité, de proportionnalité et de non-discrimination », une telle obligation vaccinale ne pourrait être justifiée qu’à la condition qu’elle soit « établie par la loi », « jugée nécessaire et proportionnée à un objectif légitime lié à la protection de la santé publique » tout en prévoyant en parallèle « des garanties et des mécanismes de contrôle pour s’assurer que ces exigences n’entraînent pas de violations des droits de l’homme ».
Autant de points très largement discutables dans le cas de la campagne de vaccination contre le Covid-19 en Italie.
Amnesty International au secours des travailleurs italiens non vaccinés
Dans un pays où un « super pass vert » (qui n’est autre qu’un pass vaccinal dans les faits) est en vigueur depuis le 10 janvier dernier, l’ONG est également inquiète de voir ce dernier perdurer au-delà du nécessaire et rappelle que ce dispositif doit être « limité dans le temps ».
Amnesty International Italia demande aussi au gouvernement italien de garantir « à l’ensemble de la population » le respect de ses « droits fondamentaux, tels que le droit à l’éducation, au travail et aux traitements », tout en accordant une « attention particulière aux patients non Covid qui ont besoin d’interventions urgentes et ne doivent pas être pénalisés ».
Enfin, pour que les non vaccinés italiens puissent continuer d’exercer leur activité professionnelle et d’utiliser des moyens de transport sans discrimination, l’ONG demande que des « mesures alternatives » comme le port de masques et la réalisation de tests soient instaurées par le gouvernement italien.
Actuellement dans le pays, la vaccination obligatoire concerne toute les personnes âgées de plus de 50 ans (à l’exception de celles récemment rétablies du Covid-19) tandis que l’accès aux transports, aux hôtels, aux restaurants ou encore aux salles de sport (liste non exhaustive) est conditionnée à la présentation de ce « super pass vert »…
Crédit photo : capture YouTube (photo d’illustration)
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