Dissolution de l’Alvarium. Entretien avec Maître PFLIGERSDORFFER, qui a déposé un recours devant le Conseil d’Etat

Les militants de l’Alvarium d’Angers n’entendent pas baisser la garde alors que leur dissolution a été prononcée par Gérald Darmanin. Ainsi, leur avocat, Me Olivier Pfligersdorrfer, annonce avoir saisi le Conseil d’État d’un recours contre le décret présidentiel interdisant la poursuite des activités du local identitaire angevin.

Nous l’avons interrogé pour connaître les raisons de cette saisie.

Breizh-info.com : Qu’est-ce qui vous a motivé à déposer un recours contre la dissolution de l’Alvarium ?

Olivier PFLIGERSDORFFER : Mon goût immodéré pour les libertés publiques et notamment pour deux d’entre elles : la liberté d’expression (article 10 de la convention européenne des droits de l’homme) et celle de réunion et d’association (article 11 de la même convention).

Il suffit à cet égard de constater que le texte sur lequel le gouvernement fonde son action indiquait jusqu’au 25 août 2021 que « Sont dissous, par décret en conseil des ministres, toutes les associations ou groupements de fait (…) Qui provoquent à des manifestations armées dans la rue » ; et que depuis le 26 août 2021 le même texte dispose : « Sont dissous, par décret en conseil des ministres, toutes les associations ou groupements de faits (…) Qui provoque à des manifestations armées ou à des agissements violents à l’encontre des personnes ou des biens » pour deviner que nous nous dirigeons tout droit vers une tyrannie dans laquelle n’importe quoi pourra servir de prétexte à dissolution.

Breizh-info.com : Concrètement, quels sont les points qui ne tiennent pas la route selon vous ?

Olivier PFLIGERSDORFFER : Ils sont nombreux.

On cite d’abord 4 faits antérieurs au 26 août 2021 et qui sont soit d’ordre purement privé, soit insignifiants, soit ont même donné lieu à une relaxe !!

Un seul fait a quelque importance : une bagarre à proximité du local de l’ALVARIUM. Mais la procédure pénale démontre que ce ne sont pas les jeunes militants de l’ALVARIUM qui ont provoqué au combat, comme l’exige le texte de Loi que je viens de citer, mais au contraire les antifas qui sont venus les provoquer ; et qui d’ailleurs le reconnaissent en procédure.

Ensuite les accusations portées contre l’ALVARIUM reposent essentiellement sur des écrits déposés notamment sur Twitter. Or la Cour européenne des Droits de l’Homme, dans un souci de protection de la liberté d’association, exige que l’État utilise des moyens moins intrusifs qu’une dissolution s’il en dispose, ce qui est le cas pour la France puisque des poursuites pénales sur le fondement de la Loi de 1881 sont possibles, ainsi que des demandes de retraits de contenus prévus par une Loi de 2004.

Breizh-info.com : Votre recours a-t-il des chances d’aboutir alors qu’il semblerait que, de plus en plus, la justice se « politise » en France, y compris en ne tenant plus compte du droit ?

Olivier PFLIGERSDORFFER : Si j’en juge par les statistiques (chiffres ci-joints, arrêtés en 2015) environ 25 % des contentieux se terminent par une annulation.

Pour autant vous avez raison de souligner que ces derniers temps la tyrannie qui s’installe a vu une réaction bien molle des contre-pouvoirs et notamment du Conseil d’État. Mais l’ALVARIUM m’a demandé de former ce recours par principe. Je pense comme eux qu’il convient de tester à travers ledit recours où en sont rendues certaines libertés publiques en France. Beaucoup de juristes, praticiens ou universitaires, marquent de plus en plus leurs inquiétudes face à un repli inédit.

Breizh-info.com : Un recours jusqu’à la cour européenne des droits de l’homme est-il envisageable ?

Olivier PFLIGERSDORFFER : Oui. La Cour exige une stricte proportionnalité entre les faits reprochés et la mesure employée. Concernant la dissolution de l’ALVARIUM cela me semble poser gravement question.

Breizh-info.com : Plus globalement, comment jugez-vous ce qui constitue une forme d’acharnement contre l’Alvarium et ses militants ? Qu’est-ce qui explique que les autorités semblent obéir, de facto, à l’ultra gauche ?

Olivier PFLIGERSDORFFER : Comme je l’ai déjà indiqué à plusieurs autres médias il me semble que le gouvernement est en campagne et fait passer un message selon lequel « l’État veille, dormez braves gens… ». Après avoir dissous l’ALVARIUM (pour complaire à certains élus locaux ?) Monsieur DARMANIN vient de dissoudre une association de confession musulmane dans le sud de la France. Puis viendra le tour d’un groupe survivaliste et enfin des naturopathes. Il faut ratisser large comme le prévoit la LOI n° 2021-1109 du 24 août 2021 « confortant le respect des principes de la République ».

Les jeunes militants de l’ALVARIUM qui sont en majorité des nationaux catholiques et qui défendent avec conviction leur identité ne peuvent que se trouver opposés aux auxiliaires antifas qui agissent sur le fondement du principe selon lequel « quand il n’y a pas de trouble à l’ordre public il faut le créer ».

Propos recueillis par YV

Photo DR
[cc] Breizh-info.com, 2022, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine.

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Une réponse à “Dissolution de l’Alvarium. Entretien avec Maître PFLIGERSDORFFER, qui a déposé un recours devant le Conseil d’Etat”

  1. patphil dit :

    l’alvarium: combien d’agressions physiques, combien de morts ? mais dissolution alors que les antifas eux ont toujours le droit de saccager un restaurant où zemmour est allé déjeuner !

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