4 ans jour pour jour après la décision gouvernementale d’abandonner le transfert de la plateforme à Notre-Dame-des-Landes, le constat est plus qu’amer pour les élus locaux et les riverains.
Des promesses à l’épreuve des faits
Des « compensations exemplaires », telle a été la promesse d’Edouard Philippe, alors Premier Ministre, dans son discours d’annonce de l’abandon du transfert. Il faudra attendre près de deux ans pour que se dessine l’esquisse desdites compensations avec l’annonce de Jean-Baptiste Djebbari, devenu Ministre délégué aux Transports, de 31 mesures pour le réaménagement de Nantes-Atlantique. Ces mesures doivent servir un des engagements primordiaux de l’Etat : « Protéger les populations riveraines de l’aéroport ainsi que les populations survolées contre les nuisances aériennes et protéger l’environnement ».
Pour les élus locaux, « Le bilan est aujourd’hui amer sur les maigres avancées, qui, pour la plupart, découlent du droit commun ou d’obligations règlementaires et non de la mise en place de « compensations exemplaires ». En effet, 4 ans après l’abandon ce sont seulement deux premiers dossiers appliquant le Droit de délaissement exceptionnel qui ont été traités. A ce jour les communes instruisent les autorisations d’urbanisme sur la base d’un simple Porter à Connaissance, dans l’attente d’une révision du Plan d’Exposition au Bruit (PEB) aujourd’hui obsolète : les collectivités sont laissées face aux risques urbanistiques, dans l’impossibilité de construire un véritable projet de territoire, et les populations riveraines restent dans l’incertitude. Les élus dénoncent ainsi une fois de plus le semblant de concertation qui se résume à des informations -lorsqu’elles existent- descendantes, avec des avis des acteurs locaux non pris en compte dans les versions finales des documents »
Gouvernance et avancée du projet : y a-t-il un pilote dans l’avion ?
Des élus locaux qui s’interrogent non seulement sur les promesses non tenues, mais aussi sur le silence des autorités : « Localement le dialogue n’est pas beaucoup plus simple avec des changements répétés d’interlocuteurs. Le flou est ainsi minutieusement entretenu sur le projet de réaménagement avec notamment trois reports successifs dans le processus de désignation du futur concessionnaire. On relèvera aussi des mesures administratives assurant de la conformité de la plate-forme vis-à-vis des lois et règlements, qui semblent cependant très fragiles et sont aujourd’hui soumises à des recours juridiques. Enfin, ce manque criant de transparence s’illustre aujourd’hui jusque dans l’exploitation de la plateforme : c’est par voie de presse que l’on apprend en janvier un incident grave datant du 20 octobre dernier. Nous pourrons peut-être l’évoquer avec le Premier Ministre Jean Castex lors de sa venue ce vendredi si toutefois un créneau nous est réservé » indiquent ils pour conclure.
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