Elyze, le « Tinder de la présidentielle », l’application qui monte..mais qui interroge sur l’utilisation des données ?

L’application Elyze a été lancée début janvier, et se retrouve déjà en tête des applis les plus téléchargées. L’application annonce vouloir proposer une lecture ludique des enjeux de l’élection présidentielle. Derrière l’idée, François Mari et Grégoire Cazcarra, deux jeunes aux dents longues.

https://www.youtube.com/watch?v=Y-Sm5y6MTug

Nous avons testé l’application, voici notre verdict ci-dessous :

Tout d’abord, l’interface est agréable. On est pas obligé de donner ses coordonnées, ni sa date de naissance. On regrette néanmoins que se pliant à la folie woke, les concepteurs proposent un « genre neutre » à ceux qui voudraient s’inscrire. Un petit détail, mais important pour savoir qui vous parle, et qui signifie déjà que les propriétaires de l’appli ne sont pas « neutres ».

Pour le reste, l’application reprend une large partie des propositions qui sont faites par les différents candidats déclarés pour l’élection présidentielle 2022. Charge ensuite à celui qui lit les propositions de les aimer, de ne pas les aimer, ou de les balayer d’un revers du doigt. On peut regretter que les propositions ne soient pas totalement détaillées (et qu’il s’agisse souvent d’annonces reprises sur tel ou tel média).

Néanmoins, l’application ayant vocation à intéresser les plus jeunes à la politique (qui lisent de moins en moins), cela a tout de même un intérêt. En fonction des sujets et des réponses effectuées, l’application détermine ensuite le candidat vers lequel vous pourriez le plus facilement vous tourner pour l’élection.

Une politique de confidentialité confuse…vers une utilisation des données utilisateurs ?

Comme indiqué plus haut, nous ne sommes pas obligés de donner nos coordonnées pour utiliser l’application. Toutefois, cela ne signifie pas que les données enregistrées, et que vos choix politiques eux, ne soient pas transmis. L’application possède en effet une politique de confidentialité assez floue finalement qui laisse entendre que sauf opposition de l’utilisateur, les données peuvent être louées et diffusées à un tiers.

Les données sont dites anonymisées, mais cela n’empêche pas d’avoir des analyses qui donnent des profils types, dans lequel on peut classer les individus ; connaitre les propositions clés par profil type, etc.

Ce qui donne un avantage concurrentiel au groupe politique qui récupère ces données.

Dans un entretien, un des fondateurs disait qu’il s’engageait à ne pas revendre les données à un groupe politique. Mais rien n’empêche qu’ils les vendent à une société intermédiaire qui pilote l’analyse, et qui ensuite revende les résultats à un groupe politique…cela mérite donc un éclaircissement, que déjà, plusieurs internautes ont demandé en commentaire sur l’espace dédié à l’application.

En conclusion, l’application a sans doute ses limites, mais a le mérite d’exister, de fournir une large base de propositions de candidats, et de permettre, de façon plutôt ludique, de se trouver là où on se situe politiquement notamment pour des personnes qui n’arrivent pas spécialement à le faire.

On sera toutefois attentif aux suites de cette application et aux tentatives (c’est évident qu’il y en aura) de candidats ou d’influenceurs politiques, de ramener « dans leur giron » les fondateurs de l’application Elyze.

On pourra également se reporter à cette vidéo très critique au sujet de l’application, une vidéo qui évoque l’inculture politique de ses utilisateurs et donc, la dangerosité à ce qu’ils votent, puisque pas capables de maitriser les enjeux de la vie politique, c’est à dire de la vie de la cité. On pourra tout de même lui rétorquer en s’interrogeant à savoir si les handicapés mentaux, ou si les personnes séniles dans les EHPAD, doivent également conserver un droit de vote dont elles ne sont plus souvent capables mentalement de faire usage… vaste débat philosophique !

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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