Cinq géants pharmaceutiques dont Pfizer et AstraZeneca vont devoir répondre aux accusations selon lesquelles ils ont effectué des versements illicites pour obtenir des contrats de soins de santé en Irak et, de ce fait, financé des terroristes qui ont tué des Américains pendant la guerre entre 2005 et 2011.
Pfizer soupçonné d’avoir financé le terrorisme en Irak
Mardi 4 janvier, une cour d’appel américaine a relancé une action en justice contre Pfizer, AstraZeneca et d’autres sociétés en raison des allégations selon lesquelles leurs contrats avec le ministère irakien de la Santé et de l’environnement auraient contribué à « financer le terrorisme » ayant causé la mort d’Américains pendant la guerre en Irak.
Selon l’agence de presse internationale Reuters, les plaignants ont déclaré que « le groupe Jaysh al-Mahdi, parrainé par le Hezbollah libanais, contrôlait le ministère irakien de la santé et que les 21 défendeurs, des sociétés pharmaceutiques et d’équipement médical américaines et européennes, ont effectué des versements illicites pour obtenir des contrats de fournitures médicales ».
Les cinq groupes pharmaceutiques, à savoir AstraZeneca, G.E. Healthcare USA Holding, Johnson & Johnson (JNJ.N), Pfizer et Hoffmann-La Roche Inc, ont démenti ces accusations dans une déclaration commune. « La suite des procédures montrera que les entreprises ne sont en aucun cas responsables », ont-ils déclaré.
Un procès intenté par les familles de victimes
Il convient de noter que l’action en justice avait initialement été intentée en 2017 par environ 200 anciens combattants et membres de familles de soldats américains victimes d’attaques menées en Irak par le groupe Jaysh al-Mahdi. Cependant, un juge fédéral de première instance du tribunal de Washington a rejeté leur demande en 2020.
Les avocats des sociétés, dont Kannon Shanmugam, ont expliqué au tribunal qu’ils ont fourni au gouvernement irakien « des traitements vitaux contre le cancer du sein, des injections contre l’hémophilie, des échographies, des appareils d’électrocardiogramme et d’autres biens médicaux » après la chute de Saddam Hussein et l’invasion de l’Irak par les États-Unis en 2003.
Le Jaysh al-Mahdi est apparu en 2003 comme un garant de la sécurité dans les quartiers dominés par les sadristes. Le groupe a également défendu les institutions politiques sadristes. En 2004, il affrontera les militaires américains à Nadjaf et à Sadr City.
Des terroristes payés en produits pharmaceutiques ?
Du côté des requérants en justice, on allègue que les cinq géants pharmaceutiques mis en cause ont conclu ces accords avec le ministère irakien de la Santé de l’époque en sachant parfaitement qu’il était affilié à une milice chiite soutenue par l’Iran et ayant attaqué (et tué) des Américains.
Autre détail à relever, les plaignants affirment que certains membres du gouvernement américain en Irak appelaient Jaysh al-Mahdi « l’armée des pilules », car Sadr et ses commandants étaient connus pour payer leurs combattants terroristes avec des produits pharmaceutiques détournés plutôt qu’en espèces.
La plainte rédigée au nom de 395 Américains qui ont été tués ou blessés en Irak entre 2005 et 2011 vise à obtenir des dommages et intérêts en vertu de la loi fédérale antiterroriste. Par ailleurs, le document affirme que les défendeurs ont livré des produits médicaux hors normes que Jaydsh al-Mahdi a vendus sur le marché noir pour financer ses opérations.
Dans leur décision, les juges ont souligné qu’« en acceptant ces allégations, les transactions des défendeurs avec le ministère étaient équivalentes à traiter directement avec l’organisation terroriste. Le ministère n’était donc pas un intermédiaire indépendant qui a rompu la chaîne de causalité, mais une façade pour Jaysh al-Mahdi. »
Quant à l’origine des allégations, la plainte indique qu’elles sont fondées sur des informations provenant de 12 témoins confidentiels, de rapports privés et publics, de contrats, de courriels et autres, y compris des documents publiés par WikiLeaks.
À propos des essais thérapeutiques réalisés par Pfizer au Nigéria :
Crédit photo : Flickr (CC BY 2.0/Marco Verch Professional Photographer) (photo d’illustration)
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Une réponse à “États-Unis. Nouvelle action en justice contre Pfizer et AstraZeneca pour avoir financé le terrorisme en Irak”
tout comme le cimentier lafarge avec l’état islamique ; les sous d’abord! bande de salopards