Les plateformes Deezer et Spotify ont dévoilé lundi dernier les chansons qui ont été les plus écoutées le soir du 31 décembre et dans la nuit du Nouvel an. Les paroles de ces chansons édifieront les lecteurs de Breizh Info par leur profondeur et leur poésie.
En 2020, les titres les plus streamés sur la plateforme française Deezer avaient été le superficiel « I Gotta feelind » de the Black Eyed Eeas ou encore « Dance Monkey » et « Bonne année 2020 ». Cette année, les paroles des 3 tubes les plus diffusés sont plus agressifs et violents. En effet, les résidents sur le sol de France ont dansé principalement sur des musiques que la grande presse qualifie « d’urbaine » (comprendre « Qui est de la ville, opposé à rural » et non pas « Qui fait preuve d’urbanité polis, courtois, civil).
Le gagnant de la soirée est Nabil (Alias Naps) originaire du quartier Bel Air à Marseille. Son titre « La Kiffance » est le titre qui a été le plus écouté sur la plateforme de streaming Deezer entre 23h55 le 31 décembre et 0h15 le 1er janvier. Une belle prestation artistique qui a déjà cartonné cet été. Voyons ensemble le beau message que ce troubadour souhaite adresser à la jeunesse de France.
« J’vais faire un tour, j’suis sans casque en 125 (vroum, vroum)
Dernier Range Rover, que je rode le toit ouvert »
Beau projet, mais tout ceci est moins rigolo sans un peu de cocaïne ou de pétard :
« Que je dépense, gros joint devant la Défense. Vas-y, garde-moi la barrette là, j’suis en condi’. Faire un p’tit pétou sur le Mont Fujiyama »
La bonne nouvelle c’est que ce ménestrel prévoit de faire sa valise en 2022, son programme nous manquera :
OK, prépare les valises, ma jolie Tout ça, c’est fini . Voyager jusqu’au Nirvana. Faut qu’j’quitte la France, elle a fait la petite frange . C’est la kiffance, c’est la kiffance
Nabil (Alias Naps) est suivi du titre « Pepas » . Sous les accents chauds du portoricain Farruko, vous êtes encouragé à la consommation d’ecstasy.
« MDMA et Ecsta. De la MD et de l’eau pour la pâteuse. Tout le monde sous prods dans la boîte . Boire, fumer et baiser. Je fais encore la fête tous les soirs . J’continue à m’la coller sans limites (…) Envoie la chicha et l’alcool Cette teuf est hors de contrôle »
Afin d’alerter les jeunes sur les risques pour le cœur et le cerveau, nous attendons sous peu un communiqué du ministre de la santé Olivier Véran, si zélé à protéger la santé des français.
Tout ça agrémenté d’un petit clip de voitures brulées, comprimés d’ecstasy et danses suggestives. Les réactions de Marlène Schiappa et d’Elisabeth Moreno pour la défense de ces adolescentes ne tarderont pas également.
Enfin, pour compléter le trio la plateforme Deezer, c’est « Bande organisée » du collectif « 13 organisé » qui monte sur le podium de la soirée du nouvel an. C’est sur un air marseillais que l’on découvre la vie aventureuse des cités. « Bande organisée » vous propose une artistique apologie du port d’arme et des courses poursuites
Au quartier, y a d’la vente d’armes, nouvelle paire, j’paye en espèces
Fais belek, y a les gendarmes, ils sont loin, c’est bon, déstresse
Ça danse en équipe sur le chant des « ratata »
En bande organisée, personne peut nous canaliser
Dans la zone, ça fume la fusée, pisté par les banalisées
Rafale, flow bazookaw, j’ai des potes qui s’déplacent au cas où
Pour de la monnaie, on te click, click, boum
On fait coup d’état, balle dans la te-tê, c’est la cuenta (vroum)
Poursuite, y a les bleus, serein, j’sors d’la bleue
Ter-ter, guidon, logistique, par terre, du sang balistique
Trafic haram, Marseille, on trouve des cadavres
Marseille hala, plus d’âme, les petits passent à l’acte
Wesh, tu veux pas la guerre mais pourquoi tu allumes la mèche (mèche, mèche)
Milli’, j’veux l’milli’ comme l’OVNI (hum), ces filha puta, j’les finis
Mais si vous souhaitez adoucir ces féroces barbares ne leur confiez pas votre fille :
« J’ai passé la bague à Tchikita, deux mois après, j’l’ai déjà quitté (ah, ah)
T’es un petit bâtard, J’suis le capitaine (eh), j’vais les décapiter (eh)
J’fuck les folles qui parlent de moi sur l’net
C’est pas la capitale (nan), c’est Marseille, bébé (pah, pah, pah)
J’lui envoie une frappe imparable, j’fais couler son mascara (ah, ah)
Nique ta mère sur la Canebière, nique tes morts sur le Vieux-Port (Santé & Honneur)
Je connais le maniement de mon département, le soir, pour te froisser ta go’ (ah, ah, ah) »
Les débonnaires vous demanderont de dissocier la prestation artistique d’une lecture à la lettre des paroles. Les complaisants prétendront que l’ambiance festive ne fait que survoler le propos. Probablement pour la plupart des noctambules, mais quelle responsabilité pèse sur les épaules de ces histrions. Que de scrupules hanteront ces rappeurs qui incitent la jeunesse à la violence, la trahison amoureuse et la consommation de stupéfiants !
Christian Le Gall
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Une réponse à “La Kiffance, Pepas, En bande organisée : les tubes du réveillon qui parlent armes, trafics et consommation de drogues…”
Pas mal, on dirait les fleurs du mal !